Bapaume | 8 ans de prison pour avoir abusé de seize enfants

Bapaume : huit ans de prison pour avoir abusé de seize enfants

Jugé le 21 juillet pour une longue série d’agressions sexuelles commises depuis 1993, Angelo R., Bapalmois de 48 ans, n’a exprimé aucune réaction à l’annonce du jugement du tribunal correctionnel d’Arras ce mardi. Arrivé avec les menottes, il est reparti en prison de la même façon, écopant de huit ans ferme.

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1 >> Les faits

L’audience de mardi dernier a duré plus de six heures. Le temps pour la présidente du tribunal d’énumérer la longue liste d’agressions sexuelles dont était prévenu Angelo R., un Bapalmois de 48 ans, sur dix-huit victimes potentielles, en majorité de jeunes garçons mineurs.

L’affaire est sombre : des fellations répétées, des attouchements pendant que les enfants dormaient, des pénétrations forcées… Le tout assorti de menaces et de chantage pour s’assurer du silence des victimes. La série n’a été stoppée qu’en 2013, grâce au témoignage d’un collégien de Bapaume à l’infirmière de son établissement. L’enquête a permis de déterrer les autres dossiers.

Il encourrait une peine maximale de dix ans de prison. La vice-procureur en avait requis neuf, assortis d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

 

2 >> La condamnation

Dans la salle d’audience, aucune des victimes, quasiment toutes mineures au moment des faits, n’est présente pour entendre le délibéré. Arrivé au tribunal sous escorte, car placé en détention provisoire depuis juin 2014, le prévenu prend place dans son box. Pas le moindre signe d’anxiété, aucune émotion. Les jeux sont faits, il le sait.

Angelo R. est reconnu coupable de seize agressions sexuelles, et relaxé pour deux autres. Sa peine : huit années de prison ferme, auxquelles viendra s’ajouter un suivi socio-judiciaire de cinq ans à sa sortie. Il comprend une injonction de soins, une interdiction d’exercer une activité en rapport avec des mineurs et d’entrer en contact avec eux, ainsi qu’une indemnisation des victimes.

Angelo R. sera également inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). En cas de non-respect du suivi socio-judiciaire, il écopera d’une peine de deux ans supplémentaire.

 

3 >> Les victimes

Onze demandes de dommages et intérêts, formulées par les avocats des victimes, ont été retenues. Pour le préjudice moral, le quadragénaire devra verser à ces dernières des sommes allant de 1 500 à 10 000 euros, pour un total de plus de 73 000 euros.

 

4 >> Pourquoi a-t-il échappé aux assises ?

Une fellation et tout acte de pénétration sont constitutifs d’un viol. Dans ce cas, pourquoi l’affaire n’a-t-elle pas abouti en cour d’assises ?

Deux raisons. D’abord, quand l’information judiciaire a été ouverte, c’était pour « agression sexuelle ». C’est au fil de l’enquête que d’autres victimes, de viol cette fois, ont été recensées.

Or, il aurait fallu modifier l’information judiciaire pour aboutir en cour d’assises, ce qui aurait encore allongé les délais d’audiencement.

Les premiers faits datant de 1993, l’attente supplémentaire aurait été vécue difficilement. Ensuite, le suspect aurait pu demander une remise en liberté. La justice pouvait-elle prendre le risque de le voir sortir avant le procès en cour d’assises ? La peine encourue aurait toutefois pu être plus lourde. Le viol sur mineur de moins de quinze ans est passible de vingt ans de réclusion.

 

Source : http://www.lavoixdunord.fr

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