Nancy-Maxéville | Jugé et écroué immédiatement pour avoir violé ses nièces

non

11 ans de procédures
Jugé plus de 20 ans après les premiers faits, Patrice Louviot, 49 ans, a été reconnu coupable et immédiatement écroué sitôt le verdict prononcé. Il a dix jours pour faire appel.

Après 11 ans de procédures et alors qu’il n’avait jamais fait le moindre jour de détention provisoire et qu’il n’avait même pas été placé sous contrôle judiciaire au lendemain de sa mise en examen en 2020, Patrice Louviot a été écroué hier soir à la maison d’arrêt de Nancy-Maxéville.

Ce paysagiste de 49 ans a été reconnu coupable de « viols sur mineures par personne ayant autorité », des faits commis en 2003 et 2004 sur deux de ses nièces , Johanna et Éloïse, des sœurs alors âgées de 8 et 9 ans, mais aussi pour une « atteinte sexuelle sur mineure », perpétrée en 2008 sur la plus jeune des deux fillettes.

L’accusé a été “condamné” par la Cour Criminelle départementale à 8 ans de prison.

Conseil des deux plaignantes, Me Niango est revenu, dans sa plaidoirie, sur la durée hallucinante de la procédure, lancée en 2013 suite à la plainte d’Éloïse, l’aînée.

« C’est tout simplement incompréhensible de mettre autant de temps pour se retrouver devant une juridiction criminelle. Nous avons attendu ce procès pendant onze ans. Mes clientes ont mis leur vie entre parenthèses durant tout ce temps, qui a été, pour elles, une véritable torture. »

Pour l’avocat, le dossier d’instruction a avancé à la vitesse d’un escargot :

« À un moment, en trois ans, il n’y a eu que 30 pages versées au dossier… ».

La robe noire fustige l’enquête :

« Pas la meilleure que j’ai vue dans ma carrière, mais les éléments pour entrer en voie de condamnation sont bien présents. L’accusé a toujours le même comportement, il est complètement dénué d’affects, d’empathie. Il reste cramponné à son histoire de complot (NDLR : fomenté par son ex, la tante des plaignantes) qui ne tient absolument pas. Les dégâts sont immenses, il a détruit leur enfance ».

Pour Camille Badufle, qui occupe le siège de l’avocat général, Patrice Louviot a trouvé « les proies idéales ».

« Le complot ne tient pas. Johanna et Éloïse n’avaient plus de contact avec l’ex de l’accusé depuis de longues années », relève la magistrate.

« Et, encore lors de ce procès, il a jeté l’opprobre sur elles en les faisant passer pour des menteuses. »

Ses réquisitions seront suivies à la lettre : 8 ans d’emprisonnement, avec mandat de dépôt, ainsi qu’une interdiction d’exercer toute activité impliquant un contact avec des mineurs pour une durée de dix ans.

Me Virginie Barbosa, qui plaide l’acquittement, souligne que l’ex-compagne de son client « n’a jamais rien aperçu, jamais rien vu ».

La pénaliste revient sur les déclarations des deux sœurs qui, selon elle, n’ont pas été constantes et précises.

« On note des différences dans le temps ou dans les gestes décrits. Patrice Louviot n’était pas un déviant sexuel, un prédateur ».

La cour criminelle départementale a estimé le contraire. L’accusé a dix jours pour faire appel.

Source

Source(s):