Arras | Seize mois ferme pour l’homme qui agressait des mineures dans les bus

Arrêté en octobre, un ressortissant tunisien était soupçonné d’avoir agressé six jeunes filles, dont certaines mineures, dans les bus Artis, entre septembre et octobre 2017. Le tribunal l’a condamné, ce lundi, à seize mois de prison ferme.

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Dans un français hésitant, Salem Gadhgadhi clame son innocence, accusé d’agressions sexuelles dans les bus Artis.

Ce Tunisien de 31 ans, cheveux sombres et ras, peau boursouflée sur les joues, s’est pourtant fait identifier avec ces caractéristiques physiques.

La photo numéro 6 sur une planche en comportant une dizaine a été pointée du doigt par plusieurs jeunes filles.

Toutes sont mineures, dont certaines de moins de quinze ans, et sont traumatisées depuis la rencontre avec cet homme.

Salem Gadhgadhi s’est fait arrêter alors qu’il prenait un verre sur la place des Héros à Arras.

Un concours de circonstances avait permis aux parents de deux victimes de le retrouver.

L’affaire ne s’en est pas arrêtée là.

À la suite d’un appel dans la presse, les témoignages de quatre plaignantes supplémentaires sont venus étoffer le dossier.

«  Ce n’est pas moi !

Je ne peux pas faire ça.

J’ai une copine, un travail  », sanglote-t-il, la tête dans les épaules, face à la vice-présidente du tribunal, Bénédicte Robin.

«  J’ai même des problèmes d’érection  », rapporte-t-il à son traducteur.

Dans la salle, les pères des victimes, venus assister au procès, sont bouillants sur leur siège à chaque contestation du prévenu.

Un faisceau d’indices qu’épluchent minutieusement les magistrats convergent tout de même vers cet homme.

Sa physionomie d’abord, reconnue par cinq plaignantes.

Mais aussi sa manière de procéder.

Entre septembre et octobre 2017, l’agresseur agissait de la même façon dans l’Arrageois.

Il grimpait dans un des bus du réseau Artis, notamment la ligne 5 (Anzin-Saint-Aubin, zone des Filatiers / Feuchy, mairie).

Il se postait derrière sa victime, adolescente.

Puis il passait sa main devant pour caresser sa proie sur des parties intimes.

Le ressortissant tunisien est connu de la justice et même inscrit sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

En 2015, il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des faits similaires.

Dans un bus à Marseille, ses doigts s’étaient retrouvés dans le slip d’une jeune fille.

«  Le bus avait freiné fort  », a-t-il répondu, devant la vice-présidente, sceptique.

En récidive, Salem Gadhgadhi a été condamné à un an de prison ferme et à une révocation de son sursis de quatre mois.

Seize mois de prison au total, assorti de 1 000 euros pour le préjudice moral causé aux victimes constituées en partie civile.

Source : La Voix du Nord

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