Tours| L’homme était partit vivre aux Philippines où il violait régulièrement une fillette

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Le pédocriminel filmait ses viols et les ensuite publiait sur le darknet
L’homme a été reconnu coupable des viols commis sur une petite fille de 9 ans aux Philippines (1), entre 2015 et 2017. Il partageait ensuite sur le darknet les vidéos de ses actes criminels, en suivant « le manuel du parfait pédophile ».

Actualisation du 6 mai 2022 :

Viols aux Philippines : Reynald B. face à ses “penchants pédophiles”

Accusé de viols commis sur une fillette âgée de 9 ans, Reynald B. a reconnu, lundi 2 mai 2022, au cours de la première journée de son procès, des relations sexuelles tarifées. Et parle de prostitution de mineure.

Le pédocriminel a été  condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour les viols d’une fillette aux Philippines.

Il est le père de l’accusé et voudrait pouvoir aider avec ses bons mots. Olivier le sait, l’avocat de la défense compte beaucoup sur lui alors que la cour d’assises se penche sur la personnalité de son fils, poursuivi pour des viols commis sur une petite fille de 9 ans aux Philippines (1), entre 2015 et 2017.

Il avait également posté des vidéos pédopornographiques sur internet.

Parce que :

« Vous êtes celui qui connaît Reynald depuis le plus longtemps ».

Parce qu’aussi, imprimeur accompli et chef de famille sans accroc, il est un papa ordinaire.

Ordinaire. L’adjectif a été convoqué à plusieurs reprises, hier lundi 2 mai 2022, au premier des trois jours du procès, pour fouiller l’existence d’un homme de 51 ans dont la chute judiciaire entre l’île de Negros et l’Indre-et-Loire a sidéré toute une famille.

« Il était un garçon sans problème, avait de nombreux copains dans le quartier dans lequel nous vivions, il était investi au foot puis prenait le relais à l’imprimerie quand mon épouse et moi partions en Vendée… Pour nous, ce qui arrive est une honte, un poids. Aujourd’hui encore je tombe des nues, on ne lui connaissait aucun geste déplacé. »

L’usage de l’imparfait trahit la fêlure créée par les faits jugés. Sans insulter le souvenir de la vie d’avant, celle où personne ne savait.

« Vous verrez, j’ai un parcours classique, rien qui ne puisse expliquer tout ça », a prévenu Reynald B. dès 2018 au moment d’être reçu par l’enquêteur de personnalité.

Sur son attirance sexuelle pour les enfants, quelques allusions ont point hier à l’audience. Une poignée d’extraits aussi, crus, ressortis de l’infiltration d’un cyber-enquêteur qui a conduit à l’interpellation de l’accusé, en septembre 2017 dans une rue de Tours.

Il n’existe pas de déni, mais une minimisation

Prostitution d’un mineur ou viols ? La défense discute la qualification des faits, pas leur nature (2).

Ce père de trois enfants, parti du Nord au terme d’une histoire de vingt-cinq ans pour s’installer en Asie, vivre « une seconde jeunesse » et reprendre une affaire, a « conscience de la gravité de ce qui a été commis », note une psychiatre.

« Il n’existe pas de déni, mais une minimisation », nuance-t-elle, alors que les justifications sont nombreuses qui « viennent annuler une certaine forme de culpabilité ».

Car les regrets exprimés s’orientent vers ses proches, rarement à destination de la jeune victime philippine.

Une posture qui rappelle les relations sexuelles, tarifées, filmées puis postées sur le darkweb. Là où Reynald B. aurait surfé, incapable :

« De maîtriser ses penchants et ses pulsions pédophiles ».

Ces maux renverraient, selon les analyses, à une frustration héritée de l’adolescence et à des ébats avortés avec sa cousine alors âgée de 11 ans. Une « grande nostalgie » en aurait découlé, jusqu’à la commission des crimes visés.

Seule une psychothérapie au long cours, s’accorde-t-on à défendre des spécialistes jusque dans le box, permettra de soigner. Une fenêtre entrouverte pour le « cas » Reynald B., marqué en substance par « une pédophilie installée, mais curable ».

Condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour les viols d’une fillette aux Philippines, les jurés n’ont pas suivi en totalité les réquisitions du ministère public qui avait notamment réclamé 18 ans de réclusion.

Mais ils n’ont pas non plus accepté la défense de l’accusé qui avait reconnu les faits en refusant toutefois la notion de viol.

L’avocat du restaurateur avait demandé aux jurés de requalifier le viol sur mineur, passible de 20 ans de réclusion, en recours à la prostitution d’un mineur, punissable de sept années d’emprisonnement.

« On peut lui reprocher d’avoir profité […] d’une jeune fille prostituée par son oncle », avait plaidé Me Jacques Sieklucki.

« Cette contrainte existe, il en a profité, mais il ne l’applique pas. »

Un peu plus tôt, l’avocat général Alexandre Kling s’était attaché à décrire un accusé « prudent », qui vivait aux Philippines et partageait sur le darknet les vidéos de ses actes criminels, en suivant « le manuel du parfait pédophile ».

La victime, une fillette âgée de 9 ans au moment des faits, avait été forcée à se prostituer par son oncle. Elle rencontrait son agresseur dans un hôtel après avoir pris l’avion à Manille. Pour ces faits, l’oncle a été condamné à la prison à perpétuité par la justice philippine.

« La différence entre le viol et la prostitution, c’est le consentement », a martelé Alexandre Kling.

« Est-ce que, réellement, elle peut consentir à ça ? La réalité c’est qu’elle a peur. La peur, ce n’est pas du consentement. »

L’accusé s’était installé aux Philippines où il avait investi dans une pizzeria à Dumaguete City après avoir quitté un établissement dunkerquois dans lequel il travaillait.

Ce père de famille avait été arrêté près de Tours en septembre 2017, lors d’un retour en France, avant d’être mis en examen pour viol sur mineur de moins de 15 ans, détention et diffusion d’images pédopornographiques et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.

Repéré par un cyber-patrouilleur du SRPJ de Lyon sur un forum pédophile sur le darknet, l’accusé avait diffusé au moins 14 vidéos à caractère pédopornographique.

(1) Laurent M., 59 ans, est co-accusé d’association de malfaiteurs en vue de préparer le viol de deux fillettes.

(2) Le recours à la prostitution d’un mineur est sanctionné de sept ans de prison, le viol de vingt ans.

 

Article du 4 mai 2022 :

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