Allier | 3 ans de prison pour des viols sur mineur requalifiés en agressions sexuelles

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L’adolescent dit avoir subi des fellations et a même évoqué des actes de sodomie
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Les faits ont été commis entre 2014 et 2019, au domicile du sexagénaire où était hébergé régulièrement le jeune garçon, fils d’amis.

Le 10 février 2019, les gendarmes reçoivent un appel téléphonique d’un garçon de 16 ans et demi au sujet du vol d’une console de jeux.

Mais au fil de ses explications embrouillées, le jeune interlocuteur en vient à évoquer des faits d’une tout autre nature : il aurait subi, pendant cinq ans, des viols commis par un homme, ami de la famille, qui l’hébergeait.

Ces terribles révélations, il les répétera dans la foulée à ses parents, avant d’être entendu par les militaires.

Entre janvier 2014 et février 2019, l’adolescent dit avoir subi des fellations et a même évoqué des actes de sodomie au cours de l’instruction du dossier.

Une deuxième partie de l’accusation qui n’a finalement pas été retenue, le dossier faisant l’objet d’une correctionnalisation.

C’est donc pour le délit d’agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans (et non pour viol) que le prévenu, âgé aujourd’hui de 62 ans, comparaissait, jeudi 20 novembre, devant le tribunal judiciaire de Cusset.

Les premiers faits se sont produits au domicile du sexagénaire alors que le garçon avait 12 ans.

Ce dernier, avec l’accord de ses parents, y dormait deux nuits par semaine pour pouvoir aller plus facilement dans son club de football, dans une commune du sud de l’Allier.

Lycéen, il y a même vécu durant trois semaines pour les besoins d’un stage.

En plus de l’amener régulièrement au foot, le sexagénaire lui offrait des cadeaux, dont la fameuse PS4 qui sera à l’origine des révélations aux gendarmes.

Le jeune garçon, désormais majeur a témoigné:

“C’était une personne aux deux visages : gentil le jour, horrible et manipulateur la nuit”

Assis à la barre à cause de sa santé fragile, le prévenu, placé sous contrôle judiciaire depuis le 17 septembre 2020, n’est pas parvenu à expliquer son comportement:

« Six mois avant, j’avais fait une tentative de suicide. J’étais pas bien. Je me suis pas rendu compte du mal que j’ai fait »

Des explications un peu minces pour le substitut du procureur, Laurent Beard.

Le représentant du parquet, relevant aussi le chantage affectif du sexagénaire, a recadré avant de requérir cinq ans de prison:

« Ces faits ont été commis dans le cadre particulier de la contrainte. Une emprise a été mise en place, à coups de cadeaux »

Le prévenu toujours « coincé dans l’adolescence »

Mais selon Me Fabienne Causse, le costume de prédateur ne va pas du tout à son client.

L’avocate à rétorqué:

« On lui a demandé des services en permanence »

Elle a brossé le portrait d’un homme à qui la vie n’a pas fait de cadeaux : hémophile à sa naissance, surprotégé par ses parents, séropositif à la suite d’une transfusion sanguine…

« Il est resté coincé dans cette vie d’adolescent, où le sida n’était pas encore arrivé. »

Le tribunal a condamné Jean-François Laurent à six ans de prison, dont trois ferme (*), assortis d’un sursis probatoire pour une durée de deux ans avec obligation de soins et indemnisation de la victime (à hauteur de 10.000 €).

Le prévenu, qui fait l’objet d’un mandat de dépôt à effet différé, sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

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