Algérie | Journée d’étude sur la protection de l’enfance : Un devoir moral et judiciaire

Parce que la protection des enfants relève de la responsabilité de tous, il faut se sentir concerné par le signalement de tout danger à leur égard. Cette maltraitance peut être physique, morale ou sexuelle. Il peut aussi s’agir d’un abandon. Qu’ils soient enseignants, éducateurs, professionnels de la santé ou même voisins, tous doivent prêter attention aux signes distinctifs d’un enfant en difficulté et le signaler au plus vite. Bref, tout le monde a le devoir de le faire.

« Nous allons mettre en place un numéro vert et un site web pour signaler une violence  physique ou psychologique sur un enfant », a déclaré, hier, Mme Meriem Cherfi, déléguée nationale, présidente de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance tout en précisant qu’« une modernisation des mécanismes se fera pour offrir une véritable protection aux enfants contre le danger moral et physique ».

C’est dans cette optique qu’une journée d’étude sur la protection de l’enfance en Algérie a été organisée, hier, au palais des nations,  Club des Pins, par le Premier ministère. Présidée par Mme Meriem Cherfi, déléguée nationale, présidente de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance auprès du Premier ministère, cette rencontre nationale a vu la participation de tous les secteurs concernés par la question de la protection de l’enfance.

Il s’agit de représentants de la société civile, de représentants de différents ministères et des institutions étatiques. “La protection de l’innocence est l’affaire de tous”, tel est le thème  choisi pour cette rencontre d’envergure socio-juridique.

Son choix, dira Mme Cherfi, « est un prélude pour d’autres rencontres et activités qui mettent en exergue les préoccupations et les besoins de l’enfance ». Dans son discours d’ouverture des travaux de cette journée d’étude,  Mme Cherfi a rappelé que cette rencontre entre dans le cadre des premières missions déléguées à son département chargé de la protection de l’enfance,« qui s’ajoute aux nombreux acquis réalisés par notre pays », a-t-elle dit. Dans cette optique, elle a souligné que l’organe national de la protection et de la promotion de l’enfance « est chargé, en vertu de la loi fixant  protection de l’enfance, de missions qui font de cet organe un axe dans lequel s’intègre tout effort consenti dans ce sens… et un facteur de liaison avec les autres secteurs impliqués dans ce domaine ».

Elle a, en outre, estimé que « la protection de nos enfants contre les  dangers de la violence, des agressions et de l’exploitation et autres menaces,  est un devoir moral et judiciaire », car « nombreux sont les enfants qui souffrent en silence de cette maltraitance ».

Dans ce cadre elle a appelé les acteurs concernés à multiplier les efforts en direction de « cette frange de la société qui a besoin de nous pour la protéger ». Il y a lieu de rappeler que Mme Cherfi a été élue à la tête de l’organe national de la protection et de la promotion de l’enfance le 9 juin de l’année en cours.

Cet organe, placé auprès du Premier ministre, a pour mission de veiller à la protection et la promotion des droits de l’enfant en matière sociale et judiciaire.

Rappelons, par ailleurs, que pas moins de 5.800 enfants, âgés entre 1 et 18 ans, ont fait l’objet de violences, d’agressions physiques, d’abus sexuels, de meurtres ou d’enlèvements, perpétrés par des adultes, au cours de l’année 2015, selon les statistiques de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

3.542 ont fait l’objet d’agressions physiques, 1.536 ont été victimes d’agressions sexuelles, 1.536 ont subi différentes formes de maltraitance. 84 enfants auraient fait l’objet d’un kidnapping ou d’une tentative de détournement ; tandis qu’au cours de l’année 2016 on a enregistré plus de 220 tentatives de détournement, dont 8 assassinats après leur kidnapping. 20 auraient été victimes d’homicides volontaires (dont 4 filles et 16 garçons).

En ce qui concerne la délinquance juvénile, on a enregistré 4.247 affaires ayant impliqué 5.484 enfants dont 5.300 garçons et 184 filles. Plus de 350.000 enfants souffrent d’un retard de croissance dû à la malnutrition.

Depuis 2011, plus de 23.000 appels de détresse sont reçus chaque année sur le numéro vert, le 30 33 de notre réseau, annonçant des violences contre l’enfant, des alertes d’enlèvement, de violences sexuelles ou de maltraitances sociales et aussi les suicides.
Source : www.elmoudjahid.com

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