Neufchâtel-en-Bray | Un homme abusait de sa belle-fille mineure et déficiente mentale

non

Condamné pour avoir entretenu des relations sexuelles avec sa belle-fille mineure
Une affaire d’agressions sexuelles, jugée au mois de mars, est revenue devant le tribunal correctionnel de Dieppe car le mis en cause a fait opposition. Il a été condamné à une peine plus lourde que lors de sa première comparution.

« On aurait pu attendre autre chose de la part de Monsieur ».

Mardi 7 décembre 2021, les regrets du procureur de la République sont partagés par les différents avocats des parties civiles. 9 mois après le premier procès, tous auraient souhaité davantage d’explications de la part du prévenu. Mais à part reconnaître les faits, cet homme de 59 ans a bien du mal à les expliquer.

Un signalement au collège

Les faits sont pourtant graves et 10 ans de prison sont encourus. Pendant 11 mois, le prévenu a en effet entretenu une liaison avec la fille de sa nouvelle épouse, une adolescente âgée de 14 ans à l’époque mais qui, souffrant d’une déficience intellectuelle, avait la maturité d’une enfant de 5 ou 6 ans.

En mai 2017, la jeune fille se confie au collège qui effectue un signalement. Entendue par les enquêteurs, l’adolescente évoque tout d’abord une sortie à vélo pendant laquelle son beau-père lui aurait touché la poitrine et le sexe par-dessus les vêtements. À de nombreuses reprises des attouchements poussés ont lieu et parallèlement à ces rendez-vous, le beau-père et sa belle-fille s’envoient quantité de SMS à connotation sexuelle. Lors de l’enquête, l’adolescente avait expliqué être amoureuse de son beau-père, mais en même temps avoir peur de lui.

À la barre du tribunal, le prévenu comparaît avec une escorte puisqu’il est détenu depuis 4 mois dans le cadre de cette affaire. S’il reconnaît les actes, il nie avoir contraint l’adolescente.

« Je voulais arrêter mais c’est elle qui revenait vers moi »,

affirme-t-il.

« Vous voulez dire qu’elle vous aguichait »,

lui demande le président.

« Oui, un peu, elle se collait tout le temps à moi »,

répond le prévenu sous le regard inquiet du procureur de la République.

« Monsieur fait peser toute la responsabilité sur la victime, alors que c’est lui l’adulte. Depuis 4 ans, il n’y a aucune prise de conscience, aucun travail effectué »,

souligne-t-il.

4 ans de prison ferme

La dangerosité du prévenu est alors mise en avant, et reprise par les différents avocats.

« Il n’a même pas averti sa nouvelle compagne de cette affaire »,

note Me Barbier. La victime, encore très affectée aujourd’hui, n’a d’ailleurs pas souhaité se rendre au tribunal de peur de croiser son agresseur. Du côté de la défense, Me Mosni relit les auditions de la victime, très ambivalente quant à ses sentiments pour son beau-père. « Ce n’est pas un prédateur, ni un pédophile », assure-t-elle, « il a cru qu’il pouvait avoir des rapports amoureux avec elle ».

Avant la suspension d’audience, le prévenu prend une dernière fois la parole et présente enfin ses excuses à la victime en expliquant ressentir de la honte. Après en avoir délibéré, le tribunal décide de suivre les réquisitions du ministère public.

Le prévenu est condamné à 4 ans de prison ferme dont 1 an avec sursis probatoire renforcé pendant 3 ans avec obligation de soins psychologiques, interdiction de paraître en Seine-Maritime et interdiction d’entrer en contact avec la victime. À l’issue de l’audience, il est donc reparti menotté afin de rejoindre sa maison d’arrêt.

Source(s):