Ajaccio | 4 ans ferme pour agression sexuelle sur une mineure

Plus que les mots, qui jettent une lumière crue sur des faits que personne n’a envie d’entendre, c’est le silence pesant, presque palpable, envahissant le prétoire qui témoigne que l’on sort de la délinquance courante.

Justice: balance de la justice Photo - AFP/Archives - Jacques Demarthon
Justice: balance de la justice Photo – AFP/Archives – Jacques Demarthon

Vendredi après-midi, le prétoire du tribunal correctionnel d’Ajaccio a senti l’ambiance d’ordinaire relativement bruyante se faire plus lourde. En raison de la nature des faits qui y étaient jugés, semble-t-il. Stéphane Thierry, trentenaire cargésien, répondait des faits “d’agression sexuelle” sur mineur de quinze ans (en droit, cela signifie que le mineur a moins de quinze ans, n.d.l.r.).

D’une voix de stentor où l’on ne sent pas poindre l’émotion, le président Jean Leandri expose les faits avec une froideur clinique :

“En l’espèce en rejoignant la fille de votre compagne, née en décembre 2006 et donc âgée de six ans au moment des faits, sous la douche et frottant son dos et ses fesses contre votre sexe en érection.”

Mains dans le dos, le prévenu écoute le récit des événements qui l’ont conduit jusque devant le tribunal. “Vous êtes marié une première fois, vous avez un garçon de sept ans, vous êtes séparé de la maman et vous viviez avec une dame depuis pas mal de temps en février 2013”, commence le juge.

La nouvelle compagne du prévenu a deux enfants, un garçon et une fille, qui vivent avec leur père et viennent passer les vacances chez leur mère. “Après les vacances de février 2013, la petite fille rentre chez son papa. Son frère dit alors à son père qu’il s’était passé quelque chose avec sa soeur”, informe le président du tribunal, avant de lire les déclarations de l’enfant pour plus de “précision” :

“Ma soeur m’a dit que lorsqu’elle allait prendre sa douche Stéphane allait la retrouver et frottait son zizi contre elle dans la douche mais qu’il fallait le dire à personne.”

Le prévenu reconnaît les faits mais assure ne pas pouvoir les expliquer. “Je pensais à ma compagne”, expliquera-t-il aux gendarmes à qui il ira se présenter lui-même en apprenant que le père de la fillette a déposé une plainte au commissariat de la ville où il réside.

“On vous a demandé de vous expliquer, vous vous êtes présenté à la gendarmerie de Cargèse où on vous a entendu à plusieurs reprises”, précise le magistrat. “Lors de vos auditions, vous indiquez que vous avez besoin d’un psychiatre pour des problèmes d’addiction à la drogue et au sexe.

Vous décrivez que vous êtes obsédé par le sexe”, poursuit le juge Leandri au motif que le détail est “éclairant pour la personnalité”.

“Libido très exigeante”

Interrogé sur les raisons de ses gestes, le prévenu assure ne “pas avoir d’attirance pour les enfants”, ce que confirment les rapports d’expertises psychiatrique et psychologique.

S’il n’a pas d’explications sur l’épisode de la douche, le prévenu assure que cela s’est passé “une seule fois”.

Le magistrat oppose que la fillette a présenté des troubles dès le mois d’octobre 2012, avec du psoriasis et un décrochage scolaire.
Jusqu’à une “anorexie mentale” qui nécessitera une hospitalisation et un placement sous perfusion.

Source: http://www.corsematin.com/

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