Bourg-en-Bresse | À 56 ans, il séduisait des mineures sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, il était Alexis ou Kévin, 17 ans. Dans la vraie vie, il en avait 56. Il demandait à des jeunes filles de se dénuder devant la webcam.

Le pervers « chattait » avec ses jeunes victimes avant de leur demander de se déshabiller. Photo d’illustration Richard MOUILLAUD
Le pervers « chattait » avec ses jeunes victimes avant de leur demander de se déshabiller. Photo d’illustration Richard MOUILLAUD

Le crâne dégarni, le cheveu blanc, une moustache, un physique banal, l’homme âgé aujourd’hui de 58 ans n’a rien du tombeur de ces dames. Mais en 2013, devant l’écran de son ordinateur, le quinquagénaire s’était créé des avatars du style « beau gosse ». Alexis, Christopher ou Kévin, 17 ans, des garçons au physique avantageux. Avec une photo piquée au hasard sur un site internet.

Six jeunes filles ont été prises au piège du pervers, la plupart âgées de 13 à 16 ans, mais également une toute jeune de 10 ans à peine, dont il vantait « le corps de rêve ». Le quinquagénaire « chattait » pour gagner leur confiance jusqu’à susciter des sentiments amoureux.

Il changeait alors de terrain en leur demandant de faire un strip-tease devant leur webcam ou d’envoyer des photos intimes. Lui-même réalisait des photomontages pour montrer son « avatar » dénudé. Une des ados avait été menacée de diffusion de photos dans son collège.

Quand la mère d’une des jeunes filles a porté plainte, les gendarmes ont saisi l’ordinateur du pervers, domicilié sur la Côtière. Ils y ont découvert la trace de 100 000 photos pédophiles qu’il avait effacées un an plus tôt.

« Je connaissais leur âge », a reconnu Christian Convers à la barre du tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, mardi. « Je m’étais enfermé dans ce monde virtuel où j’étais le personnage que je m’étais créé. C’était une dérive mais ce n’est pas ma personnalité. Je ne regarde pas les jeunes filles dans la rue », s’est justifié le prévenu.

Un expert psychiatre n’a pas décelé chez lui de « tendances pédophiles vraiment fixées », tout en conseillant d’éviter pour lui tout contact avec des mineurs.

« Derrière les images pédophiles il y a de vraies victimes, des enfants violés. Et cette corruption de mineurs par Internet est inquiétante. Il aurait pu aller sur des sites de rencontres pour adultes », a fustigé le procureur-adjoint François Blanc, qui a requis deux ans de prison dont six mois ferme, un suivi socio judiciaire de cinq ans et une interdiction d’activité en contact avec des mineurs.

« Il voit un psychiatre. Et la suppression des photos montre qu’il a la notion du bien et du mal », a plaidé Me Plantevin, son avocat.

Il a écopé de trois ans de prison dont six mois ferme avec le suivi réclamé par le parquet.

Source: http://www.leprogres.fr/

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