Nancy | Dix mois de prison pour un multi-récidiviste qui se masturbait dans la rue

Pour Me Julien Marguet, le délit n’était pas constitué.

L’homme, un ancien marchand de tapis âgé de 73 ans, a déjà été condamné cinq fois pour agression sexuelle.

C’est un étudiant qui a repéré son petit manège.

Ce vendredi, vers 16h, Philippe s’est fait pincer alors qu’il se masturbait place Carnot, devant un salon de coiffure.

L’homme présente la particularité d’avoir 73 ans et, ce lundi, dans le box, jugé en comparution immédiate pour « exhibition sexuelle », il tend attentivement l’oreille, pour mieux saisir les paroles de la présidente.

Il détaille la façon dont il s’y est pris : il a enlevé sa veste de costume, l’a de nouveau enfilée mais à l’envers, avec le dos du blazer placé devant lui.

Il a glissé son bras gauche dans l’une des manches et s’est livré, avec la main droite qu’il estimait dissimulée par le vêtement, à la pratique onaniste.

Philippe explique qu’il a eu « une pulsion » quand il a vu un couple d’amoureux s’embrasser « à pleine bouche » devant lui.

Cet ancien marchand de tapis est un vieux routier du prétoire.

Douze mentions au casier dont 5 agressions sexuelles.

Parmi elles, 4 ont été commises sur des mineurs, entre 1998 et 2007.

Il y en aura peut-être d’ailleurs une cinquième puisque le prévenu attend un délibéré de la cour d’appel de Nancy.

Le psychiatre a relevé une homosexualité assumée, notamment pour les « jeunes » entre 15 et 30 ans, a noté également « une gestion de sa vie sexuelle sur un mode pédophile ».

« Ces dix dernières années, je n’ai pas touché un mineur », lance-t-il, oubliant un peu rapidement la dernière prévention pour laquelle il a comparu il y a un mois.

« Bon, c’est vrai que là, j’ai un peu enfreint le contrôle ».

L’étroit contrôle du suivi socio-judiciaire dont il faisait l’objet et qui lui interdisait notamment de paraître en Lorraine.

Le parquet requiert 12 mois ferme avec maintien en détention, ainsi qu’un nouveau suivi socio-judiciaire.

Pour le ministère public, l’exhibition sexuelle est établie.

D’ailleurs, l’étudiant qui a prévenu la police aurait vu une partie du sexe.

Pas si simple, selon Me Julien Marguet, qui dégaine une jurisprudence concernant les travestis du Bois de Boulogne dont les automobilistes peuvent apercevoir parfois furtivement les organes génitaux…

« Dans notre affaire, le témoin affirme qu’il a vu le sexe de mon client mais est incapable de dire si ce dernier était en érection ou pas.

Est-ce possible ?

Il y a donc un sérieux doute ».

Jugement : 10 mois ferme, avec maintien en détention.

Le tribunal prononce également un suivi socio-judiciaire d’une durée de 5 ans avec une injonction de soins.

Source : L’Est Républicain

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