Nancy | Un octogénaire condamné à 30 mois avec sursis pour avoir abusé de son petit-neveu pendant 7 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 16/10/2017
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
Il est arrivé à la barre avec son appareil à oxygène et, en raison de son âge – 87 ans -, le président lui a proposé de s’asseoir. Le vieil homme est toutefois accusé d’avoir commis une agression sexuelle sur mineur de 15 ans.
En fait, le prévenu a fait subir à son petit-neveu des attouchements, dès sa plus tendre enfance, le prenant sur ses genoux et le caressant.
Alors que l’enfant grandissait, les attouchements se faisaient plus pressants, allant jusqu’à une ultime masturbation qui lui vaut sa présence devant le tribunal.
En effet, l’enfant muet jusque-là, s’est confié à sa sœur, qui en a elle-même parlé à ses parents.
Dès lors, l’affaire a pris un tour familial, la fille et le petit-fils du prévenu poussant l’octogénaire à se rendre à la gendarmerie.
Devant cette forte pression de son entourage, le prévenu s’est exécuté, reconnaissant « son erreur ».
Un terme que le président, puis le procureur et l’avocat de la partie civile ont dénoncé, vu l’extrême gravité des faits et le traumatisme provoqué à l’adolescent.
Les attouchements ont duré pendant 7 ans, jusqu’au déménagement de la victime et de ses parents.
Puis, ils ont repris, de plus belle, à leur retour, l’enfant puis l’adolescent continuant à rendre visite à son grand-oncle, jusqu’à cette masturbation qui a affolé l’adolescent ayant peur que cela n’aille plus loin.
Appelée à témoigner à la gendarmerie, la sœur de la victime a déclaré :
« Mon frère m’a dit que R. le masturbait et se faisait masturber.
Depuis l’âge de 4 ans, il lui caressait les fesses.
Mon frère avait peur et il pensait que c’était de sa faute».
« Vous voyez qu’il y a des conséquences à tout cela » a lancé le président.
Le prévenu s’est contenté de déclarer :
« Je reconnais avoir trahi sa confiance. »
Puis le président a repris :
« Au sens du code pénal, ce ne sont pas des erreurs, mais un délit.
L’enfant a été vu par un pédopsychiatre. »
L’expert a conclu que « le prévenu présentait des traits pervers avec tendances pédophiles. »
L’avocat de la partie civile a demandé à l’intéressé s’il avait connaissance du rapport du pédopsychiatre.
« Non, mais maintenant je suis très affecté », a susurré le prévenu.
« Quel principe moral avez-vous bafoué ? » a interrogé l’avocat, ajoutant « Les parents sont en colère contre vous »
Puis il a appelé la mère à lire un message.
Des sanglots dans la voix, la mère a fait parler son enfant :
« Tu m’as volé mon enfance, tu as brouillé tous mes repères. »
Puis parlant au nom de toute la famille :
« Tu as fait de notre vie un enfer.
Nous te détestons.
Aujourd’hui, je te remets mon fardeau.
Nous sommes libres de toi. »
Le procureur a évoqué une affaire « particulièrement affligeante, sordide et nauséabonde ».
Il a souligné que les paroles de contrition du prévenu étaient suivies de propos plus ambigus et a pointé son comportement manipulateur.
Il a requis 30 mois d’emprisonnement avec sursis simple.
Son avocate a reconnu ne pas aimer plaider dans de telles affaires, mais a nié que son client puisse être dangereux.
Elle a demandé au tribunal d’assortir la peine d’emprisonnement d’un sursis intégral.
Elle a été entendue.
Le prévenu a été condamné à 30 mois d’emprisonnement avec sursis et à verser 10.000 € d’amende, 8.000 € à l’enfant pour le préjudice subi et 2.500 € aux parents.
Source : L’Est Républicain
Source(s):