La Membrolle-sur-Choisille | Quand les enfants se taisent par fidélité familiale

Agressions sur mineures : du sursis pour le cousin

Poursuivi pour des agressions sexuelles sur les cousines de sa compagne, le trentenaire devra les indemniser à hauteur de 6.800 €.

Chloé (*), 14 ans, était venue garder son petit-cousin de 5 ans, à La Membrolle-sur-Choisille.

Après le déjeuner, le compagnon de sa cousine, trentenaire et père de l’enfant, lui demande un massage.

Elle refuse. Franck insiste : peut-être alors que lui pourrait lui en faire un.

La jeune fille hésite puis s’allonge.

Le massage dérape, à travers les vêtements, sur les parties intimes…

L’adolescente se réfugie dans les toilettes.

Elle téléphone à son copain et lui raconte.

Elle reçoit alors un SMS de son agresseur : « Tu m’en veux… » Elle décide de rester, pour l’enfant.

S’ensuit une partie de Scrabble.

Ce soir d’octobre 2013, Chloé raconte la scène à sa mère, qui appelle Franck le lendemain.

Il évoque « un dérapage ».

La mère lui ordonne de se tenir à l’écart de sa fille et de se faire soigner.

Franck entamera une thérapie de six mois chez un psychologue.

Chloé décide de ne pas porter plainte, pour épargner son père dépressif.

Elle ne le fera que trois ans plus tard, accompagné de ce dernier, qui se porte mieux.

“ Je sais que j’ai bousillé sa vie ”

Les enquêteurs s’intéressent aux SMS envoyés par le trentenaire.

A plusieurs reprises, Franck a interrogé Chloé sur son petit copain, ses épilations, ses sous-vêtements, sa vie sexuelle…

« Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête, a tenté d’expliquer le prévenu, au regard fuyant, hier, face à ses juges.C’est impardonnable. »

Et sur le risque de récidive :

« Je sais que j’ai bousillé sa vie, donc je ne le referai pas. »

Mais, la plainte déposée, une autre cousine, Julie, confie à Chloé avoir subi le même sort, « et pas qu’une fois », chez sa grand-mère, à Chanceaux-sur-Choisille, en 2010.

L’adolescente avait alors 15 ans. Elle appréciait Franck : « On était une famille soudée ».

Durant une semaine, l’adulte et la mineure avaient cohabité.

Cette dernière descendant à la cave, où elle subissait des caresses, lors de séances télé. « Je ne savais pas comment réagir.

Je n’ai rien osé dire car j’avais peur des répercussions sur la famille.

Une famille qui n’existe d’ailleurs plus depuis. »

Julie aussi a reçu des SMS déplacés.

« Il me racontait sa vie sexuelle, m’interrogeait sans cesse sur mon copain. Je répondais parce que je ne voulais pas faire de vagues. »

Les deux cousines évoquent des répercussions sur leur vie intime.

« A 17 ans, je pleure encore, car j’ai toujours ce gars-là, ce visage, dans la tête », Chloé fond en larmes.

Si Franck reconnaît l’agression sur cette dernière, il nie toujours celles sur Julie.

Son avocate évoque des failles dans la procédure.

Et des SMS de Julie mentionnant les gestes d’un autre adulte…

« Le fait que, quatre ans après les faits, le prévenu ne puisse toujours pas expliquer son geste est problématique en terme de réitération » a noté le procureur.

Franck a été condamné à huit mois de prison avec sursis.

Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et devra justifier de son adresse deux fois par an.

Il devra verser 2.500 € de dommages et intérêt à chacune des victimes et 1.800 € au titre des frais de justice.

(*) Les prénoms ont été changés.

Cécile Lascève

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/

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