Algérie | Enquête sur 1 600 enfants victimes d’abus sexuel recencés en 2016

Les spécialistes mettent en garde contre ce phénomène en croissance

Les enfants sont de plus en plus victimes de multiples formes de violence.

Des spécialistes en sociologie ont révélé, hier, lors d’un séminaire international sur l’enfance agressé organisé par la faculté de sociologie de l’université de Blida 2, que plus de 65 000 cas de violence ont été enregistrés à l’encontre des enfants en 2016.

Ils ont ajouté que plus de 6 000 enfants ont été victimes d’agression,
3 500 ont fait l’objet d’agression physique et 1 600 ont été victimes d’abus sexuels en 2016.

Quant aux enlèvements, les conférenciers ont annoncé que 930 cas ont été enregistrés depuis 2001.

Les participants à cette rencontre estiment que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car, selon eux, plusieurs enfants agressés souffrent en silence.

Devant ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, les scientifiques ont rappelé le contenu du rapport de l’Unicef de 2014 qui, selon eux, avait classé l’Algérie parmi les 190 pays qui pratiquent la violence familiale.

Le rapport qui traite les cas de 190 pays, classe les pays nord et est de l’Afrique à la troisième place dans le monde, après l’Amérique latine et les îles des Caraïbes.

Dans son intervention, le professeur Ismaïli Yamina de l’université de M’sila, qui a abordé le thème de “l’impact des enfants agressés sur leur développement psychologique et social”, a expliqué que ce phénomène est en perpétuelle croissance et la violence corporelle et verbale pratiquée contre les enfants se développe pour passer à la violence sexuelle et à l’assassinat.

L’intervenante a indiqué que 95 000 enfants ont été assassinés en 2012, ajoutant que c’est l’ambiance familiale, émotionnelle, morale, culturelle, économique et sociale qui détermine son comportement, ses sentiments et ses émotions, ses compétences et son côté psychologique.

La même intervenante a insisté sur le comportement de l’enfant au sein de la famille, car, selon elle, plus la famille est solide, plus l’enfant gagne en confiance et plus les relations familiale avec l’enfant sont faibles, plus l’enfant montre un comportement agressif.
Pour sa part, le professeur Mokhtar Mohamed Réda, spécialiste en psychologie éducative, a attesté que le phénomène de la violence à l’encontre des enfants se développe de manière inquiétante.

Il a estimé qu’il faut investir dans les écoles pour comprendre les raisons de cette violence qui s’est développée au sein de la société, surtout que l’enfant nécessite une protection et une attention particulières.

“Le problème ne repose pas uniquement sur la question de sécurité de l’enfant, mais il faut chercher les moyens constructifs et sociologiques de ce phénomène pour pouvoir le maîtriser”,

Explique l’intervenant. Ce dernier a abordé le problème que vivent les enfants abandonnés dans des pensionnats et qui, selon lui, font face à des agressions plus violentes.

Le professeur explique que ces pensionnats prennent en charge ces enfants jusqu’à l’âge de l’adolescence et au-delà de cette période, l’enfant qui ne trouve pas de moyens qui puissent l’aider à intégrer la société, sera, par conséquent, livré à lui-même et c’est la rue qui l’accueille.

Il convient également de noter que ce forum international qui dure deux jours, a connu la participation de spécialistes venus du Liban et du Soudan.

Plusieurs thèmes, tels que la violence des parents envers les enfants, le harcèlement sexuel, la violence verbale et physique pratiquée sur les enfants, l’excision féminine… seront évoqués.

Source : http://www.liberte-algerie.com

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