En somme, ce film dramatique reflète comment la vie peut basculer d’un moment à l’autre.
Problématique du viol des mineurs, système sanitaire précaire, vengeance, manque de confiance à la justice et vie familiale déséquilibrée sont les thématiques abordées par le cinéaste éthiopien dans le présent film.
Cette fiction d’une durée de 97 minutes a été réalisée à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Le plus saisissant dans cette « tragédie » est la transmission de l’émotion par l’image.
Le cinéphile est attiré de bout en bout et est plongé émotionnellement dans le film.
La souffrance de Fre à l’hôpital et le désarroi de son père est vécue par le public.
Le réalisateur a aussi privilégié de montrer directement l’assassinat des deux violeurs par le père.
Sang et coup porté sont montrés dans des gros plans comme pour montrer la rage de la vengeance. Les séquences s’enchainent harmonieusement et le jeu d’acteur très bien mené par les acteurs principaux fait de ce film une œuvre agréable à voir.
Autre bon point de ce film : la qualité des images.
Des images sur lesquels on n’a pas du tout envie de se détourner. Outre cela, ce film s’est aussi écarté de la traditionnelle « happy End »
Fre va mourir après une souffrance atroce (physique et morale) à l’hôpital et son père a été condamné à 23 années de prison pour le meurtre des violeurs.
Une fin inattendue par les cinéphiles qui espéraient une guérison de la petite Fre.
Ce qui est déplorable dans cette fiction, est le fait que l’auteur ait privilégié la vengeance privée avec la loi du talion, « œil pour œil dent pour dent » au lieu de la justice.
La justice n’est intervenue qu’après le meurtre des violeurs.
Cette question de la vengeance privée a été posée au réalisateur mais il était très embarrassé.
Finalement, il n’a pas pu répondre à la question.
Il a juste lancé un « I dont know ». Pour une journaliste européenne, le réalisateur a voulu tout simplement dénoncer le manque de justice surtout pour les questions de viol dans certaines contrées de l’Afrique.
Malgré tout, c’est une belle fiction qu’appréciera le public africain.
Mais attention, Le film a été tourné en langue locale et sous-titré en anglais…
Dimitri Kaboré