France | Agression sexuelle sur mineurs : 24 mois dont six ferme

Un quinquagénaire a longtemps exercé une emprise malsaine sur trois mineurs, à l’insu de tous

 

(photo d’illustration Pierre Couble). © Pierre COUBLE

 

C’est libre que le prévenu, un chef d’entreprise de 55 ans, comparaissait à la barre du tribunal de Lorient pour agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans et corruption de mineurs de 15 ans et plus de 15 ans, suite à plusieurs plaintes déposées par trois frères.

Les faits s’étaient déroulés entre janvier 2009 et décembre 2012, en grande partie à Plouhinec et à Brion (49), ainsi que dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ami des parents des victimes, le prévenu, marié et père de deux enfants, s’est vu reprocher un comportement extrêmement déplacé envers trois jeunes gens, mineurs au moment des faits, à de multiples reprises.

Les deux familles sont alors amies.

« On disait même qu’on était cousins »

précise le prévenu. Une proximité qui amène les enfants à vivre fréquemment les uns chez les autres, à jouer parfois ensemble.

Situations ambiguës, jeux dénudés, vidéos pornographiques

C’est dans ce contexte que l’intéressé a pour habitude de se promener nu, à la plage :

« c’est vrai, j’étais naturiste »

reconnaît-il, mais aussi chez lui et exclusivement en présence des trois fils de ses amis, ainsi que de ses propres enfants.

Jamais en présence d’autres adultes

Vidéo pornographique, jeux malsains, le prévenu nie tout. Jusqu’au « jeu de la chenille », ou du « petit train » dont il admet l’existence. Un concept sur lequel le tribunal choisit de s’attarder.

Le prévenu, âgé de 45 ans à l’époque, raconte avoir rejoint les ados qui s’adonnaient, nus, à un jeu osé.

Une version différente de celle des victimes qui l’accusent non seulement d’être l’initiateur du jeu, mais aussi d’en avoir profité pour se livrer à des rapprochements physiques intimes.

« Cela vous semble-t-il normal ? »

demande encore le président à l’intéressé (déjà condamné en 2013).

« Non c’était inacceptable, mais j’ai fait une thérapie et cela ne s’est jamais reproduit »

se défend le prévenu, qui conteste avoir alors ressenti une excitation, et qui en fait même un argument de sa bonne foi.

Fureur du procureur

Une minimisation systématique des faits, face aux témoignages et pleurs des victimes aujourd’hui majeurs, qui a déclenché la fureur du procureur de la République dans son réquisitoire.

« Le prévenu traite les victimes de menteurs, il les insulte, il se fout de ce procès et s’il peut salir la parole des autres, il ne s’en prive pas ! (…) C’est insupportable !»

a-t-il littéralement hurlé dans la salle d’audience avant de réclamer trois ans de prison ferme.

Après avoir délibéré, le tribunal l’a finalement condamné à 24 mois de prison dont 18 mois avec sursis probatoire en cas de non-respect de l’obligation de soin, l’interdiction d’activité avec des mineures et de tout contact avec les victimes.

Le prévenu , déjà fiché au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (FIJAISV) a vu également son inscription renouvelée.

source : letelegramme

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