Narbonne | Un agresseur récidiviste condamné à 18 mois ferme pour s’être masturbé devant des jeunes filles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 16/01/2018
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
Ce Lézignanais de 57 ans était poursuivi pour s’être masturbé en présence de mineures.
L’audience du tribunal correctionnel de Narbonne ce vendredi ne pouvait pas mieux tomber, en plein débat sur les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes.
C’est Me Pierre Charpy, avocat d’une des victimes, Elise (*), 14 ans au moment des faits, qui a donné le contre-pied à certaines voix dissonantes :
« Oui c’est traumatisant », de se faire « réveiller » par des caresses dans le dos par le beau-père d’une camarade de classe.
A Lézignan, en août 2014, Elise va chez son amie, Elodie (**), 15 ans, la belle-fille du prévenu, R. B. 57 ans aujourd’hui.
Les deux jeunes filles dorment dans le même lit, le mis en cause demande à la jeune fille de regarder par la fenêtre, mais il niera les faits de masturbation avec elle.
« C’est pas anormal de rentrer dans une chambre, nu, et de caresser le dos de la jeune fille de plus en plus bas ?
Si c’était pour la réveiller pourquoi n’avez-vous pas dit “Debout, c’est l’heure ?” », a lancé la présidente du tribunal, Magali Issad.
« C’est une atteinte sexuelle », a confirmé la magistrate.
Six mois plus tard, entre le 13 et le 14 janvier 2015, les faits se réitèrent mais cette fois sur sa propre belle-fille, Elodie.
La mère est en formation professionnelle à Montpellier, elle reçoit un texto de sa fille :
« Il est venu à côté de moi et il s’est branlé.
Elise avait raison ».
Les jeunes filles avaient déjà évoqué l’épisode de l’été, la belle-fille en a eu la confirmation.
Un signalement est fait via le conseil départemental qui alerte le parquet de Narbonne.
Le suspect est placé en garde à vue.
Durant son audition devant les gendarmes, le mis en cause a déclaré avoir été contraint par les enquêteurs à reconnaître des caresses plus poussées sur sa belle-fille.
Dans un premier temps, il a nié, mais devant le juge d’instruction, il l’a admis.
La jeune victime, elle, ne s’en souvient pas.
Me Elsa Laurens a évoqué le cas de sa cliente, absente à l’audience, qui « ne peut pas pardonner.
C’est trop douloureux pour elle depuis la fin de l’instruction ».
Pour le ministère public, « le banc des parties civiles aurait été trop étroit si la justice était allée jusqu’au bout ».
Le magistrat faisait référence à d’autres faits, non poursuivis, d’attouchements présumés du prévenu sur d’autres mineures.
Le fil conducteur est toujours le même :
« Des enfants proches ».
Le parquet a requis deux ans prison, peine aménageable, assortis d’un suivi socio-judiciaire de 8 ans avec une peine de deux ans de prison en cas de non-respect de cette obligation.
Pour la défense de R. B., Me Véronique Forrat plaide coupable pour les faits reconnus sur la belle-fille de son client.
« Mais il aurait touché son sexe puis a contesté.
Il était collé à sa belle-fille mais il n’y a pas eu de contact physique », a insisté l’avocate.
En revanche, pour Elise, elle a demandé la relaxe, « il l’a touché par-dessus le tee-shirt, l’intentionnalité n’y est pas ».
Cependant, deux condamnations précédentes, en 2010 et 2011, pour exhibition sexuelle, ont eu une résonance particulière sur le tribunal. R. B. a finalement été condamné à 18 mois de prison qui seront aménagés par le juge d’application des peines.
Il devra s’astreindre à un suivi socio-judiciaire de 5 ans.
En cas de non-respect, il devra purger deux années de prison ferme.
(*); (**) : Prénoms d’emprunt.
Source : L’indépendant
Source(s):