Sophie | “Enfant abusée, la scène m’est revenue intacte”

Victime d’une amnésie traumatique, Sophie, violée à 12 ans, a vu le souvenir de son viol ressurgir 35 ans après. Témoignage.

 

Violée à 12 ans par le médecin de famille, Sophie a pensé : « Les adultes savent ce qu’ils font », tout en se sentant honteuse, salie et en se disant qu’il y avait quelque chose d’anormal.

Elle a ensuite oublié cette scène pendant 35 ans.

Pendant toutes ces années, le corps de Sophie a souffert.

Aux multiples chutes et accidents graves s’ajoutent des périodes de dépression profondes et des relations sentimentales compliquées dont elle ne connaît pas la cause.

C’est à 47 ans, revenue vivre près de sa maison d’enfance, alors qu’elle est harcelée par un homme de son milieu professionnel, père d’une enfant de 12 ans, et 12 ans après un avortement que le souvenir resurgit brutalement.

Victime d’amnésie traumatique, Sophie n’a pas pu porter plainte et se faire ainsi reconnaître comme victime.

Nous l’avons rencontrée dans le cadre des 4e Assises nationales sur les violences sexuelles qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale les 9 et 10 janvier derniers.

Organisées par l’association SVS (Stop aux violences sexuelles), ces assises ont permis aux trente-cinq acteurs pluridisciplinaires intervenants de réaffirmer la nécessité de mettre fin au délai de prescription et de mettre en place un parcours de soin pertinent pour les victimes de violences sexuelles.

L’association rappelle qu’1 homme sur 6 et 1 femme sur 4 ont été victimes de telles violences dans leur vie.

75 % des cas de violences sexuelles ont également été perpétrées dans le cercle intrafamilial.

L’Assemblée nationale devait voter, jeudi 12 janvier, une proposition de loi transpartisane visant à doubler les délais de prescription pour les crimes et délits.

Mais son adoption a achoppé sur l’adoption d’un amendement par le Sénat qui visait à allonger aussi la prescription pour les délits de presse.

Source: Paris Match

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