Landes | 15 ans de prison pour les parents de Killian, presque 5 ans, mort à «petit feu»
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 13/10/2016
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Un couple de parents landais a été condamné mardi soir à Mont-de-Marsan (Landes) à 15 ans de réclusion criminelle pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner de leur fils de 4 ans et 11 mois, né malade, puis battu, sous-alimenté, et laissé mourir «à petit feu».
Le verdict est conforme aux 15 ans requis par la représente de l’accusation, l’avocate générale Céline Bucau, même si les jurés de la Cour d’assises des Landes ne l’ont pas suivie dans sa demande de retrait de l’autorité parentale, ont indiqué Mes Pierre-Bernard Ducamp et Frédéric Dutin, respectivement avocats de la mère et du père. Le couple de jeunes trentenaires encourait 30 ans de réclusion.
A l’issue du procès sur sept jours, qui a connu une interruption mercredi en raison de l’hospitalisation de la mère après un malaise, la grand-mère paternelle a pour sa part été condamnée à six mois avec sursis pour violences envers l’enfant, né avec une malformation cardiaque et pulmonaire, assortie du syndrôme de Di George, une maladie rare due à une anomalie génétique.
Une très forte dénutrition
A sa naissance, Killian, qui avait déjà quatre sœurs, avait été placé dans un centre infantile spécialisé, avant d’être autorisé à retourner chez lui à Mont-de-Marsan, avant ses trois ans, sous suivi médical. Mais, le 27 avril 2010, l’enfant avait été retrouvé mort au domicile familial, attestant une très forte dénutrition -il pesait 10 kg- et de nombreuses lésions. L’autopsie avait aussi identifié la présence d’Antarax, un anxiolytique.
Si les causes de la mort n’ont pas été clairement déterminées, les parents ont avoué avoir régulièrement mis de «grosses claques derrière la tête» de l’enfant et lui avoir infligé des punitions «car il n’était pas propre» ou «ne mangeait pas assez vite», le père (non-biologique mais ayant reconnu l’enfant) expliquant aussi l’avoir parfois frappé «pour avoir la paix».
Une psychologue, experte au procès, a relevé chez la mère une «vie de misère depuis l’enfance», «une éducation sans repères et la reproduction inconsciente de schémas familiaux».
Des dysfonctionnements dans les services sociaux
Le procès a aussi fait apparaître des dysfonctionnements dans la chaîne de la protection de l’enfance, entre Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), Aide sociale à l’enfance (Ase), mais aussi le médecin généraliste ou le juge des enfants. De nombreuses alertes n’avaient pas été suivies d’effets.
Pour Me Dutin, qui avait demandé l’acquittement criminel et la requalification des faits en violence habituelle n’ayant pas été à l’origine de la mort, «l’émotion suscitée par cette affaire a prévalu».
Il a dit souhaiter “se laisser le temps de la réflexion” en vue d’un éventuel appel.
Source : http://m.leparisien.fr/
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