Nevers | Claude un pédocriminel incestueux relaxé malgré ses aveux

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La morale réprouve ce qu’a fait Claude, mais pas la justice Française…
panneau "attention danger enfants"
Vivre quasi maritalement avec sa fille, envoyer une photo de son sexe à des adolescentes, leur proposer de dormir chez lui.

Claude, un quadragénaire, sans emploi en raison d’une invalidité, entretient une relation poisseuse avec sa fille. Bien qu’elle soit encore collégienne, c’est elle qui prend toutes les décisions à la maison. Ils dorment souvent dans le même lit. Il participe parfois à sa toilette intime. Il est arrivé qu’il lui caresse les seins.

Un signalement parvient aux services sociaux. Une enquête est diligentée. La jeune fille est finalement placée dans une famille d’accueil. Mais les soupçons d’inceste ne sont pas suffisamment étayés pour aboutir à des poursuites pénales.

La plupart de ses contacts Messenger sont des « gamines »

Cependant, des éléments inquiétants sur la page Facebook de Claude vont conduire à sa comparution pour corruption de mineures. La plupart de ses contacts Messenger sont des « gamines ». Les gendarmes vont notamment interroger la fille d’un ami et sa cousine.

Elles ont 15 ans lorsque Claude leur envoie des messages graveleux. L’un est accompagné d’une photo de lui dénudé, son sexe bien en évidence. Il les invite plusieurs fois à passer la nuit chez lui. Il leur fait même des promesses de mariage. Tout se passe sur les réseaux. Et le prévenu ne conteste pas cette « drague ».

« Vous êtes attiré par les jeunes filles ?, lui demande la présidente, Florence Pillet.
– Maintenant, non.
– Pourquoi vous dites “maintenant” ?
– Parce que ça ne m’intéresse plus. Je vois la psychologue, ça va mieux. »

Victime de viols durant son enfance

Personne ne semble rassuré dans la salle. Encore moins à l’évocation du parcours du prévenu. Il a rencontré la mère de sa fille quand elle avait 12 ans et lui 26. Ils se sont mis en couple quand elle en avait 15. Il l’a quittée avant qu’elle en ait 30.

Durant l’expertise psychiatrique, il a parlé de viols subis dans son enfance, lorsqu’il avait été placé, pendant une semaine, sous la garde d’un homme vivant seul. Le spécialiste y a vu une explication possible à ses « inclinaisons ».

La présidente l’interroge sur cet épisode, qui n’a jamais connu de suites judiciaires. « Je n’en ai pas parlé à mes parents », explique Claude.

« À cette époque [dans les années 1980], ça n’existait pas, ces choses-là. On ne m’aurait pas cru. »

Son attitude est moralement détestable. Mais, juridiquement, c’est autre chose…

« Ce qui l’attire de prime abord chez une femme, c’est qu’elle soit très peu âgée »,

expose le vice-procureur, Paul-Édouard Lallois.

« Son comportement est nocif, malsain. C’est ce dernier terme qui résume le mieux sa personnalité. »

Il requiert deux ans de prison avec un sursis probatoire incluant une obligation de soins. « Bien que ses capacités de mentalisation semblent limiter l’impact d’un suivi. »

« La loi permet d’avoir des relations, y compris sexuelles, avec des mineures consentantes de plus de 15 ans »,

rappelle Me Thibault de Saulce Latour en défense. « Son attitude est moralement détestable. Mais juridiquement, c’est autre chose… »

Thibault de Saulce Latour, avocat au barreau de Nevers – Avocat du pédocriminel DR

Les éléments matériels sont rares dans le dossier

L’avocat pointe la faiblesse des éléments matériels et plaide la relaxe. Il n’y a, dans le dossier, qu’une copie d’écran du message avec la photo salace, sans élément de datation. Les autres messages sont évoqués dans les dépositions des adolescentes, mais ils n’ont pas été recherchés.

« Rien ne prouve l’insistance », estime Me Thibault de Saulce Latour. « Les propositions sexuelles ne sont pas évidentes. »

Claude a la parole en dernier :

« Je ne veux pas aller en prison. Et je veux récupérer ma fille ».

Il obtient gain de cause pour la première partie : le tribunal le renvoie des fins des poursuites. Pour la seconde, la décision sur l’autorité parentale appartient au juge des affaires familiales.

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