États-unis – Témoignage | Les mots forts de Kathryn, violée des années par son frère

Kathryn Bailey a été confrontée la semaine dernière à celui qui a été son bourreau plusieurs années lorsqu’elle était petite fille : son frère.

C’est un calvaire que Kathryn Bailey a longtemps gardé pour elle.

Jeudi dernier, face au tribunal et sous le regard de celui qui l’a tant faite souffrir, elle a raconté son histoire.

A l’âge de 9 ans, elle a été violée par son frère de façon répétée.

Le cauchemar a duré jusqu’à ses 12 ans, rapporte «People».

Jusque-là, la jeune femme d’aujourd’hui 23 ans avait préféré enfouir ses souvenirs, mais devant le juge, lors du dernier jour du procès de son frère de 31 ans, elle a enfin pu «voir la fin du tunnel».

«Je me sens tellement bien.

Ce n’est pas qu’à propos de moi, c’est aussi pour ma famille, mon petit ami…

on a tous un sentiment de bonheur, un sentiment d’euphorie.

Je m’en sors enfin»

A-t-elle confié au magazine américain qui lui consacre un long papier.

C’est pour aider d’autres victimes que Kathryn a choisi de parler, pour leur donner le courage de se défendre face à l’inimaginable.

«C’est incroyable d’avoir pu faire ça pour les autres.

Avant le procès, je n’ai pas dormi.

Je n’arrivais pas à manger ou à rester dans un régime sain.

Maintenant, je peux manger, je peux dormir… je suis détendue.

C’est un poids qui est déchargé de mes épaules»

James Bailey était un adolescent lorsqu’il a commencé à s’en prendre à sa sœur.

A l’époque, leurs parents travaillaient beaucoup.

Leur mère était infirmière et passait de longues heures à l’hôpital, et leur père devait s’absenter régulièrement.

Alors, le jeune garçon en a profité pour abuser de la petite fille, qui, pour se protéger, a supprimé tous ses souvenirs terribles de sa mémoire.

Elle n’en n’a parlé qu’en 2013, lorsque sa famille a renié le jeune homme à cause de sa consommation excessive de drogue.

Face à lui la semaine dernière, elle lui a adressé des mots forts, expliquant ne plus jamais vouloir le voir.

Un juge a même signé un ordre de protection empêchant le trentenaire d’entrer en contact avec elle pendant les quatre prochaines décennies.

«Cela m’a pris dix ans pour me remettre physiquement et émotionnellement et maintenant que j’ai pu parler et dire ce que je voulais dire, je vais mieux»

James Bailey a été condamné à 32 ans de prison, mais il a d’ores et déjà fait appel de la décision, expliquant qu’au moment de ses aveux à la police, il était sous l’emprise de drogues.

Il a l’époque confié qu’il avait fait ça par «curiosité».

«C’était de l’abus sexuel, pas de la curiosité», a rappelé la victime jeudi, en larmes, les mains tremblantes.

Kathryn Bailey, bientôt diplômée en criminologie à l’Université d’état de New York, a indiqué qu’au moment où son frère abusait d’elle, elle sentait qu’elle n’était plus dans son propre corps.

«Comme si je pouvais mentalement m’en séparer.

Mon cerveau était tellement traumatisé que pour me protéger d’autres blessures, j’ai bloqué tout sentiment.

Je ne voulais plus rien ressentir plutôt que me rendre compte de ce que je vivais, c’est pourquoi j’ai eu tellement de problèmes intimes plus tard dans la vie»

Forte de son histoire, elle souhaite devenir avocate pour les enfants victimes de crimes sexuels.

Et elle ne cesse de remercier ses proches d’avoir été là pour elle :

«Mes parents, mon compagnon, mes frères et sœurs; c’est leur frère à eux aussi, alors je les aime tellement pour avoir été à mes côtés et avoir cru mon histoire».

Source : Paris Match

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