Orléans | Journal Intime crypté d’un Abbé pédophile de 63 ans protégé par l’évéché

Diocèse d’Orléans

Journal crypté d’un prêtre pédophile

Un abbé d’Orléans a été mis en examen pour des faits remontant à 1993.

Auteur d’un journal intime crypté, il a été couvert par sa hiérarchie pendant près de vingt ans.

Chaque soir, pendant des décennies, l’abbé Pierre de Castelet s’est plié au même rituel.

Penché sur son bureau, un stylo entre les doigts, il griffonnait dans un alphabet connu de lui seul son « Livre de vie ».

Un journal intime crypté à la main, dont la clé n’existe que dans son esprit.

Des centaines de pages noircies d’obscurs symboles, relatant succinctement les événements les plus notables de son existence solitaire.

Le père De Castelet est un homme secret.

Le tome IV de son « Livre de vie » a été découvert en perquisition : sur trois cents pages, il retrace sa vie dans les années 1990, soit la période qui lui vaut d’être placé en garde à vue.

A 63 ans, ce prêtre du diocèse d’Orléans est rattrapé par son passé.

Il est accusé d’avoir pratiqué des attouchements sexuels sur des garçons de moins de 13 ans à l’occasion d’un camp de vacances organisé par le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) à Arthez-d’Asson (Pyrénées-Atlantiques), en juillet 1993.

C’était il y a près de vingt ans.

L’abbé a vieilli, ses victimes ont grandi.

Ses secrets, longtemps conservés entre les murs de l’évêché d’Orléans, ont fini par être portés à la connaissance de la justice.

En ce jour de novembre 2012, le gendarme qui procède à son audition s’intéresse à ses mémoires et le sonde sur les raisons de leur cryptage :

« J’ai rédigé un journal certaines années de ma vie, car ça me permettait de faire le point sur ma journée, explique le prêtre.

Mais j’ai vu à plusieurs reprises que les journaux intimes étaient convoités, et surtout qu’ils aimaient être lus par d’autres.

Un journal ne regarde que celui qui l’écrit. Et ce journal est à moi. (…) Il n’y a aucun alphabet écrit. Nulle part. Il est dans ma tête. »

« Indescriptible »

Ce journal qui « aime être lu par d’autres », explique-t-il dans une curieuse inversion de la dynamique du désir, le prêtre l’a forgé à partir de ses connaissances de l’alphabet gothique allemand, du grec…

Source : http://www.lemonde.fr

 

Source(s):