Bretagne – Saint-Malo | Il diffusait des photos intimes de ses amies sur des sites pornographiques

L’homme comparait devant le tribunal de Saint-Malo ce 12 mai 2016. À 25 ans, il a fait 6 victimes à la Gouesnière et à Poitiers. D’agressions sexuelles en passant par la diffusion de photos et de vidéos prises à l’insu des jeunes filles sur des sites de partages pornographiques.

Fotolia. Nito.
Fotolia. Nito.

Avec Estelle*, il a été en couple pendant 3 ans. Elle est très vite devenue un « objet sexuel » selon les propres mots du prévenu. Sollicitant jusqu’à 7 rapports par jour, il a profité de la détresse de sa petite amie qui venait de perdre son père.

À 15 ans, elle s’est retrouvée dans des « postures suggestives » sur Internet ; des « photos très crues » précise le président du tribunal. L’homme a donné l’identité d’Estelle, son compte Facebook, et sa commune de résidence, la laissant ainsi en proie à de nombreux prédateurs. « Il a donné ses victimes en pâture » dit l’avocat de deux des jeunes filles.

Le 31 décembre 2014, il a filmé une amie d’enfance sous sa douche. « Elle est abasourdie » nous dit l’avocat, « elle était à 1 000 lieues de penser ça de la part de son ami. »

Son explication ? « J’étais attiré par elle, je voulais la voir nue. »

« Ils font froid dans le dos »

Pourquoi a-t-il diffusé la vidéo, et puis une seconde d’une autre « amie », Pauline (qui se portait partie civile comme Estelle) ? « Je voulais partager mon plaisir. ». Un plaisir orné de nombreux commentaires très durs : « Je n’oserais même pas les répéter » dit le président du tribunal, « ils font froid dans le dos ».

De plus, les photos qu’il avait partagées sur ces sites pornographiques ont été copiées-collées par d’autres internautes sur d’autres sites à caractère sexuelle. C’est une mécanique vicieuse qui est enclenché et que l’on peut difficilement arrêter.

Pour sa défense, le jeune homme invoque un manque paternel qui le force à « essayer de me prouver que je suis un homme dans mes relations ».

L’expert psychiatre parle d’une « personnalité sur un mode pervers ». Son avocate invoque l’enfance difficile, et une véritable « maladie ».

Elle déclare :

« Est-ce-qu’on peut lui en vouloir d’être né comme ça, comme on naît noir ? On naît comme on naît, point. »

Le ministère public, peu convaincu, note à toutes fins utiles que « tous ceux qui grandissent sans présence masculine ne finissent pas devant le tribunal pour ce genre de faits » et requiert 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis.

Le tribunal, qui ne l’a guère été plus, a suivi les réquisitions du procureur en condamnant le jeune homme à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis, un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans, et une injonction de soins. Il a l’interdiction d’exercer à titre professionnel ou bénévole une activité en lien avec des mineurs pendant 10 ans et sera désormais inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Il a enfin l’interdiction d’entrer en contact avec ses victimes, devra verser 15 800 € de dommages et intérêts à Estelle, et 5 000 € à Pauline.

* Tous les prénoms des victimes ont été modifiés dans l’article original.

Source : http://www.lepaysmalouin.fr

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