Versailles | Un gendarme condamné à 18 mois de prison pour corruption de mineure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 17/10/2023
- 09:08
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Clément est sous-officier au Groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) basé à Satory, Versailles, c’est un solide gaillard, mais devant le tribunal, il est livide.
Il doit répondre de faits de harcèlement sexuel, corruption de mineur et détention de pédopornographie dont, plusieurs images de Laëti*, 13 ans, de Saône-et-Loire (dép.71).
Les 1ères pages du dossier ont été écrites un jour de grande lassitude pour elle. À un cours de sport, elle se confie à une amie. Puis à sa conseillère d’éducation qui en parle à sa mère.
Le soir, à la maison, elle craque & pleure.
Depuis plusieurs mois,”Thibault16ans”, ne la lâche pas sur Snap. Les messages normaux ont laissé la place à des demandes de nus. Lui envoie celles de son sexe & la pousse à en faire.
D’abord le buste en sous-vêtement, puis sans. Puis le bas.
Il va ensuite lui demander de lui envoyer des vidéos d’elle se masturbant. Elle refuse.
«Si tu ne le fais pas, j’envoie des photos de toi sur Snap»
Elle cède. 2 fois.
“Je ne veux plus, lui dit-elle un soir.
– Tu sais très bien que t’es obligée
– Tu vas faire quoi ? Je n’ai que 13 ans!
– Et ?
– C’est malsain. Je ne veux plus
– Rooooo… »
Après la plainte de la mère, les investigations des gendarmes vont les mener d’abord à une compagnie de gendarmerie de l’Yonne. Jusqu’à la chambre no 6. C’est celle qu’il occupait. Le décor correspond à l’arrière-plan des photos envoyées à Laëti.. Sans oublier 2 grains de beauté à un endroit précis.
Ils vont le suivre numériquement jusqu’à Satory, dans sa mutation. Il est interpellé après un arrêt maladie pour une opération.
Dans son téléphone, ils découvrent plus de 1800 images pornographiques dont plus d’une centaine à caractère pédopornographique.
Avec cette particularité qu’elles viennent toutes de Snap. Elles sont cachées dans un coffre-fort numérique.
Lors de ses auditions, il nie. 3 fois. Devant les juges, il est mutique, absent, sauf :
“Je ne me rappelle pas avoir fait tout ça. Mais apparemment, c’est moi. Je suis navré.”
La juge :
“Des scènes avec enfants, des très petits, pas d’ados, ce sont des viols ! Cela vous excite de voir ça ? Savez-vous comment cela s’appelle quelqu’un attiré par des petits enfants ? Vous êtes gendarme. Rien ne vous choque dans tout cela ? »
Il assure ne se souvenir de rien. Puis, avant de se murer dans un silence assourdissant, il explique :
«J’ai fréquenté Telegram. Pour de l’actu et des paris sportifs. Et de canal en canal, je suis arrivé sur des réseaux avec des photos. Mais je ne les consultais pas»
«Ah bon ? Si vous ne les consultiez pas, pourquoi certaines ont été transférées vers votre coffre-fort numérique et pas d’autres ?»
Silence…
La procureur le comble :
«Les échanges ont duré 9 mois ! Il dit ne plus se souvenir de rien alors qu’il est en pleine possession de ses moyens. Que les preuves sont là ! Il l’a incitée en connaissance de cause & de son âge. Il lui a fait du chantage. Au-delà de la perversité sexuelle, nous avons un maître-chanteur face à une adolescente vulnérable. Il est allé très loin, jusqu’à la mettre en grande difficulté psychologique. Il dit avoir reçu les images contre son gré. Il est gendarme. Et il ne dénonce pas les faits ? Au contraire, il cadenasse ça dans son coffre-fort num. Plus grave, il se cachait derrière le masque le plus présentable de l’honorabilité du gendarme. Son uniforme devait lui servir à protéger les faibles. »
1 an de prison, avec incarcération immédiate, est requis.
Son avocate le défend bec et ongles pour une sanction sans prison, rien n’y fait.
Verdict : 18 mois de prison, avec incarcération immédiate.
« Il faudra aussi vous faire soigner. Télécharger, détenir, garder des images pédopornographiques, ce n’est pas normal. Il va falloir régler cela et très vite» déclare La juge
Sans un mot, vide, il tend devant lui ses poignets. Le cliquetis des menottes retentit dans la salle silencieuse.
*prénom modifié.
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