Blois | Reynald Bolle condamné à 18 ans de prison pour le viol d’une fillette aux Philippines
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 23/07/2023
- 11:45
Reynald Bolle né le 18/02/1971, père de 3 enfants, a géré entre 2008 et 2015, le “Red House Café” situé rue de l’Amiral-Ronarc’h à Dunkerque.
L’établissement était particulièrement fréquenté.
Il était aussi le siège des supporters du RC Lens.
En 2015, Reynald Bolle s’était envolé pour les Philippines où il a ouvert une pizzeria sur l’Ile de Negros.
Bolle avait été condamné en 1ère instance, par la cour d’assises d’Indre-et-Loire à 15 ans de réclusion criminelle en mai 22, pour des fellations et pénétrations infligées à une fillette de 9 ans aux Philippines.
Les viols, filmés et partagés avec des milliers d’ordures sur le DarkWeb, ont été commis entre 2015 et 2017.
Au procès, l’avocat général s’est attaché à décrire un accusé « prudent », qui partageait sur le darknet les vidéos de ses actes criminels, en suivant « le manuel du parfait pédophile ».
La petite victime philippine avait été forcée à se prostituer par son oncle. Elle rencontrait son agresseur dans un hôtel.
Elle avait témoigné, depuis son pays, par visio-conférence lors du 1er procès :
“J’ai essayé de dire que je ne voulais pas, mais mon oncle me forçait, menaçait de m’abandonner si je n’obéissais pas”
Le tonton avait abordé Reynald Bolle sur des sites spécialisés.
« Loue petite fille pour des prestations sexuelles »
Alors, pour 300 €, plusieurs fois, elle avait été sacrifiée dans le huis-clos d’une chambre d’hôtel.
Culturel, semble tenter d’expliquer Bolle sur un forum.
L’argument est fréquent, invoqué pour minimiser la portée des gestes.
« Je n’appréciais pas ce qu’on m’imposait et Djordy (NDLR, le pseudo de Bolle sur le Net) insistait parfois alors que je tentais d’éloigner ma tête de son sexe»
L’autre volet de l’affaire
Repéré par un cyber-patrouilleur du SRPJ de Lyon sur un forum pédophile sur le darknet, il avait diffusé au moins 14 vidéos pédopornographiques.
Bolle avait raconté à des policiers infiltrés sur le Net, être sur un projet en France pour abuser de 2 fillettes de 5 et 8 ans à l’initiative de leur mère.
« Je suis sur un plan de ouf, une maman qui veut voir ses petites perles soumises à des adultes, Elle veut du hard, est open pour tout… »
écrivait-il au flic infiltré.
Sauf que cette « maman » était en fait un autre homme de 58 ans, Laurent Mocoeur, qui se faisait passer pour son épouse et proposait de mettre à disposition de pédos les petites-filles de sa femme.
Les viols devaient être commis dans un pavillon discret de Seine-et-Marne, à l’est de Paris.
Cette réunion de pédos portait le nom de « Plan 58 ».
Elle devait réunir « quatre à cinq gars » aux penchants pédopathes recrutés au gré des discussions sur le Darkweb entre 2015 et 2017.
L’ « initiation » des fillettes était prévue pour fin septembre 2017.
Mais Bolle avait été interpellé le 16/09/2017, rue Colbert à Tours, alors qu’il se promenait avec sa famille.
Sa pédopathie, selon les experts-psy, serait due à une frustration héritée de l’adolescence et des ébats avortés avec sa cousine de 11 ans. Une « grande nostalgie » en aurait découlé.
Un pourvoi en cassation est envisagé.
En attendant, le verdict impose à Bolle, une incarcération de 6 ans, période passée en détention provisoire soustraite, avant d’espérer un aménagement.
Laurent Mocoeur, 59 ans, né le 26/08/1963, interpellé une dizaine de jours après Bolle, le grand-père était accusé de lui avoir proposé des relations sexuelles avec ses petites-filles de 5 et 8 ans.
Condamné aux Philippines
Difficile de ne pas détourner le regard lorsque l’une des vidéos retrouvées en perquisition sur les disques durs de Reynald Bolle est projetée à l’audience.
Derrière le smartphone, l’artisan de son calvaire et parent.
Il a été condamné à la prison à perpétuité en juin 2018 dans un tribunal de l’archipel.
Le second est jugé jusqu’à ce mercredi 4 mai par une cour d’assises.
« Une forme de justice », salue la jeune Philippine par le truchement d’un interprète.
Sa vie à elle, depuis l’incarcération des deux hommes, a retrouvé un peu de normalité et d’insouciance.
Sans haine, elle formule l’espoir que ce procès « soit un succès ».
Pour elle, mais surtout parce que « cela pourrait éviter qu’il fasse ça à d’autres ».
Cour d’assises d’Indre-et-Loire
Quinze années de réclusion criminelle ont été prononcées à l’encontre de Reynald Bolle, pour les viols commis aux Philippines d’une petite fille de 9 ans.
« Plongée dans un milieu qu’on esquive parce qu’on l’exècre » face à « l’horrible, l’odieux, l’effrayant »
dénonce Me Florence Danne-Thiefine.
L’homme de 58 ans, interpellé une dizaine de jours après Reynald Bolle, en septembre 2017, était accusé d’avoir proposé des relations sexuelles imposées avec ses petites-filles de 5 et 8 ans, sans passage à l’acte.
Cinq ans ont été prononcés à son encontre.
La pénaliste tourangelle Emmanuelle Descot, avocate de l’association France victimes 37, nommée administratrice ad hoc dans le dossier, savait devoir affronter un dossier à la dimension inédite.
Alors, dans « cette plongée dans un milieu de la pédophilie et du dark web qu’on esquive, parce qu’évidemment on l’exècre », il a fallu répéter des mots et faire revivre, à travers eux, des scènes à « la vérité crue ».
« Tant qu’il y aura des Messieurs Bolle et Mocoeur pour partager en ligne des fichiers pédopornographiques, il y aura beaucoup d’autres victimes »
a-t-elle plaidé, « hantée » par le regard juvénile de celle qu’elle a représenté pendant trois jours.
« Qui forcément a peur, est soumise et résignée. »
Les adjectifs renvoient à l’extrait diffusé mardi dans le prétoire, qu’il a précipité au bord du malaise.
Avec éloquence, quelques belles formules et un rappel méthodique de l’amoncellement des preuves débattues depuis lundi devant la cour d’assises, Me Descot a redit qu’il était, ici, question de viols.
Pas de prostitution d’une mineure, argument soulevé par la défense de Reynald Bolle.
« Je ne vous demande pas un cadeau, mais a minima de vous interroger sur ce point-là »
avait conclu Me Sieklucki, pour tenter d’arracher une peine réduite à celui qui patiente depuis près de cinq ans dans une cellule de la rue Henri-Martin.
La litanie des exemples qui ont poussé, par le passé, des magistrats à condamner ce délit né en même temps que le tourisme sexuel a explosé, n’a pas suffi.
Les sentences sont tombées, froidement. L’adverbe avait été choisi par l’avocat général dans son réquisitoire : il désignait les faits. Et leur inhumanité.
Peine alourdie en appel à Blois
L’enjeu de ce second procès aurait pu résider sur l’ampleur de la peine.
C’est la contestation de l’association de malfaiteurs qui, juridiquement, le liait au « Plan 58 » et à son co-accusé, qui a animé Reynald Bolle pendant trois jours.
Jeudi 13 juillet 2023, la cour d’appel de Blois (Loir-et-Cher) l’a condamné à dix-huit années de réclusion criminelle pour les viols commis sur une petite fille âgée de 9 ans, aux Philippines.
Un quantum plus sévère que les quinze ans décidés en première instance, assorti d’une période de sûreté des deux tiers.
Sans pourvoi en cassation – l’opportunité était évoquée au moment d’écrire ces lignes –, le verdict imposerait au quinquagénaire une incarcération de six ans, période passée en détention provisoire soustraite, avant d’espérer un aménagement.
Il vient sanctionner l’entreprise fomentée entre 2015 et 2017 par ce quinquagénaire et son co-accusé, Laurent Mocoeur.
Ce dernier, âgé de 59 ans, comparaissait libre.
Interpellé une dizaine de jours après Reynald Bolle, le grand-père était accusé de lui avoir proposé des relations sexuelles avec ses petites-filles de 5 et 8 ans, sans passage à l’acte.
Comme en 2022, cinq ans ferme ont été prononcés à son encontre, dont un avec sursis probatoire.
En confirmant la décision de mai 2022, la cour d’appel de Blois redit qu’il était question de viols, pas de prostitution d’une mineure, argument soulevé un temps par la défense de Reynald Bolle.
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