France | Farid El Haïry innocenté. Il avait été condamné pour viol sur mineure en 2003

C’est une décision rarissime que vient de prendre hier la Cour de révision.

Condamné en 2003 pour un viol sur mineur qu’il n’a pas commis, Farid El Haïry est enfin lavé de tout soupçon. Une bataille judiciaire qui a duré plus de vingt ans.

“L’affaire est terminée par cette décision qui vous lave de toutes accusations.” C’est par ces mots que la Cour de révision a annulé définitivement la condamnation de Farid El Haïry.

Cette décision, qui fait de cet homme de 41 ans le douzième cas connu de révision d’une condamnation aux assises depuis 1945, fait suite à la rétractation de son accusatrice qui a avoué, fin 2017, aux autorités judiciaires avoir inventé les faits, “coincée dans l’emprise” d’un “secret familial”.

Entre ses huit et douze ans, Julie D. est en fait victime d’”incestes répétés de la part de (son) grand frère”, finit-elle par avouer, tout en déposant plainte pour viol contre son frère.

“Mes parents sont très malades, en soins palliatifs, et je voudrais juste qu’ils puissent entendre que je suis innocent, même s’ils n’ont jamais douté », avait déclaré Farid El Hairy la semaine dernière quand l’avocate générale avait requis l’annulation pure et simple de la condamnation.

Même si le quadragénaire, aujourd’hui marié et père de deux enfants, se dit soulagé que la vérité soit enfin “rétablie”, il rappelle que rien n’effacera les “vingt-quatre années de souffrance” qui l’ont “détruit”, lui et sa famille.

C’est en 1998, plus exactement le 15 décembre, soit vingt-quatre ans jour pour jour, que la vie de Farid El Haïry va basculer. Julie D., une lycéenne de 15 ans, annonce à sa famille avoir été victime de viol. Une enquête est ouverte pour agressions sexuelles et viol en réunion.

Et quand une enquêtrice de la gendarmerie d’Hazebrouck (Nord) s’est présentée au domicile de la jeune fille, elle désigne sans hésiter la photo du jeune homme de 17 ans.

“Il s’agit de Farid, c’est lui qui m’a violée.”

Tout au long de l’instruction puis pendant son procès, Farid El Haïry nie les faits. Mais la justice préfère croire la jeune adolescente.

Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné en 2003 par la cour d’assises du Nord à cinq ans de prison, dont quatre ans et deux mois avec sursis, Farid El Haïry passe près d’un an en détention.