3 ème procès d’Outreau | Compte rendu Jour 9

3 ème procès d’Outreau | Compte rendu Jour 9

Procès Outreau | Compte rendu du 01/06/2015

Tout le monde n’a pas oublié.

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Face à nous la cour, les bancs de droite étaient pour la presse et la famille de DL. Les bancs de gauche étaient pour les accompagnants des parties civiles.

 

Dimitri Delay est présent sur le banc de la partie civile. A son entrée, Daniel Legrand affiche un air dépité.

9h20

Audition de Catherine Dupont (ex Lepers)

Elle confirmera connaître les parties civiles mais ne pas connaître Daniel Legrand avant les faits.

Sa déposition spontanée commence dans un silence de mort, nous avons d’abord cru à une panne de micro, après vérification nous avons pu constater qu’il s’agissait encore d’une extinction de voix foudroyante, une de plus depuis le début de ce procès.

Le Président de la cour, Philippe Dary nous fera une relecture de la déposition de Mme Dupont à cause de sa « panne de voix » :

« Vous nous avez expliqué votre mise en garde-à-vue en mars 2002, suite à des accusations de Chérif et Dimitri, et vous avez dit que votre fille Céline était un peu le souffre-douleur de Dimitri, qui était dans la même classe qu’elle.

 

Le Président : « Il fut évoqué votre présence en Belgique, mais vous n’habitiez pas du tout du côté d’Outreau ? »

– « Je n’y suis jamais allée. »

 

– « Quelle est la nature de vos liens avec les Marécaux ? »

– « Je les ai connus car nos enfants avaient les mêmes activités, et nous prenions des cours de tennis avec Mme Marécaux.(NDLR : voix de plus en plus fluette et inaudible…) J’ai aussi fait appel à Alain Marécaux qui était huissier, afin de faire un constat de dégât. »

– « Il a été dit que vous auriez menacé les enfants ? »

– « Je n’ai jamais intimidé les enfants, jamais, jamais, jamais… »

 

Le Président s’adresse à Chérif :

– « Chérif Delay, levez-vous s’il vous plaît. Vous avez accusé Catherine Lepers (Dupont), pourquoi ? »

– « C’était faux … »

– « Vous vous rendez compte de l’impact de vos propos ? »

« Aujourd’hui oui, je vous demande pardon, j’ai grandi je sais le bien et le mal, à l’époque je ne savais pas, j’m’en rappelle même plus.»

Mme Dupont intervient : « Il essayait de savoir les choses, ça me touche beaucoup ce que dit Chérif. »

Le Président interroge Dimitri : « Vous la connaissez ? »

– « Oui. Les déclarations de mon frère, ça le regarde. Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai dit. »

Questions de la partie civile à Catherine Dupont :

Me Forster : « Avez-vous quelque chose à dire sur Daniel Legrand ? »

– « Je ne le connais pas. »

 

La défense : « Votre nom apparaît souvent, l’assistante maternelle de Dimitri vous a cité ainsi que Legrand fils. Elle évoque d’après les déclarations que les enfants lui ont fait, votre présence en Belgique pour soigner les enfants qui étaient trop abîmés après les abus. »

– « C’est absolument faux. »

– « Vous avez de la chance d’avoir un alibi très stable. »

– « Oui, je sais. »

NDLR : Elle était enceinte de jumeaux au moment des accusations portées contre elle.

NDLR : A ce stade des déclarations, et étant donné le fait que les merdias se soient jetés sur l’occasion pour parler de « scission entre les frères Delay » et de Chérif qui avoue ses « mensonges ».

Nous tenons à rappeler qu’à cette époque, Chérif était placé en foyer et n’était présent qu’un week-end sur deux. Il est donc moins enclin à faire les mêmes déclarations que Jonathan et Dimitri.

Fin de l’audition de Catherine Dupont.

 

 

9h50

Audition de Stéphane Lepers (Ex-époux de Mme Catherine Dupont)

« Je ne connaît pas Daniel Legrand, »

 

Déposition spontanée :

« Je pensais que c’était fini, je ne comprends toujours pas pourquoi je suis là… »

Fin de la déposition spontanée.

(NDLR : nous sommes restés pantois devant tant de spontanéité)

 

Après une série de questions en lien avec les autres acquittés, le président rappelle que Chérif a désavoué mais que Dimitri maintient sa version concernant Catherine Dupont (son ex-femme).

Mr Lepers explique alors qu’à l’époque une rumeur courait à Samer sur un médecin hospitalier impliqué dans une affaire de réseau pédocriminel, c’était le seul qui pratiquait cette profession a habiter le village. Ses enfants qui fréquentaient la même école que Dimitri se plaignaient souvent de son comportement qui embêtait tout le monde, et de son incivilité. Dimitri était mal et ça se voyait.

 

Me Forster : « Avez-vous rencontré Daniel Legrand ? Car le procès est à ce propos je vous rappelle ! »

– « Non » 

 

La défense : « Dommage que vous ne puissiez être confronté aux Delay qui ont quitté la salle. »

 

Le président est d’accord pour faire revenir les Delay que nous attendons donc, tout en soupçonnant qu’il n’y aura aucun rapport avec Legrand…
Lorsque Chérif reviens, le président lui demande : « Connaissez-vous Stéphane Lepers ? »

– « Non »
Il pose la même question à Dimitri lorsqu’il revient :

Dimitri : « C’est le mari de madame Lepers »

– « Fait-il partit des agresseurs ? »

– « J’en ai quelques souvenirs »
– « Où ? »

– « A la maison, ils venaient avec un 4×4 noir et leurs enfants s’appelaient Céline, Gaëtan et Adrien »

Suite à une nouvelle remarque mal placée, Dimitri rappelle encore que ses déclarations ne sont pas celles de son frère.
Stéphane Lepers : « Je suis désolé de ce que tu as subi mais tu nous accuse à tort »

Le Président à Dimitri : « Vous citez souvent un Philippe Lepers mais pas Stéphane. Pourquoi cette confusion ? »

– « Je ne sais pas, j’étais enfant. »

Fin de l’audition de Stéphane Lepers.

10h10

Audition très attendue de Dimitri Delay

211-6217559
Face au palais de justice de Rennes

Il déclare connaître Daniel Legrand.

Déposition spontanée :

« Je peux expliquer le parcours mais je ne suis pas là pour les détails. Je refuse de parler des acquittés.

Je suis arrivé à l’âge de 7 ans et demi chez madame Bernard, ma famille d’accueil. Je ne savais pas ce que c’était une famille. J’étais choqué par leur langage, leur tenue, leur hygiène… Je faisais des cauchemars. Je vais arrêter là. »

 

Le président : « Daniel Legrand a-t-il commis des abus sur vous ? »

« Oui, aujourd’hui j’ai 23 ans, je me rappelle de son visage. Je ne suis pas dans un jeu, si je ne me rappelais pas de sa tête je ne serais pas ici. »

– « Vous ne l’aviez jamais cité avant, pourquoi ? »

– «  On ne m’a jamais posé la question à l’époque, c’est pas de ma faute. »
– « Vous dites-vous rappeler de son visage ? »

– « La première fois que je l’ai vu, c’était pas dans un environnement agréable, c’était chez les parents. » (chez le couple Badaoui/Delay)
– « Vous pouvez situer dans le temps ? »

– « Non, j’me souviens pas de l’âge exact. »
– « Il a abusé de vous, quelles sévices ? »

– « On peut parler de pénétration, passons les détails »
– « Vous pouvez situer d’autres visages ? »

– « Je ne parlerais pas des acquittés »
– « Legrand père ? » insiste le président, alors que Dimitri ne veut pas parler des acquittés.

– « Oui, dans mes souvenirs d’enfant »
– « Vous pensez que Daniel Legrand Fils a pu être manipulé ? »

– « Probable, je ne cherche pas à savoir si il était manipulé, je suis pas dans sa tête. »
– «  Avez-vous souvenir qu’il est agressé Jonathan ? »

– « Oui »
– « Chérif ? »

– « Pas de souvenirs »
– « Dylan ? »

– « Pas de souvenirs »
– « Vous avez fait une première liste de 12 noms (il les cite), vous vous souvenez dans quelles circonstances ? »

– « Non, mais on me les a pas soufflés. »
– « Votre sœur Émeline a été abusée ? »

– « C’est possible, je n’ai plus son visage. »
– « Des souvenirs de Jean-Marc Couvelard ? »

– « Oui, il bégayait. »
– « Il était handicapé ? »

– « Oui mais il pouvait marcher »
– « Il vous faisait peur ? »

– « Oui »

 

Le président cite des noms pour savoir si ils évoquent quelque chose à Dimitri, il en a peu de souvenirs mais confirmera ne pas avoir fait de listes au hasard. Le président cite aussi un passage d’un témoignage de Dimitri puis le questionne :
– « Vous avez mis en cause quelqu’un pour protéger votre père sur demande de votre mère ? »

– « Non »
– « Vous reconnaissez beaucoup de gens sur photos, également des enfants. Des souvenirs de Karine Duchochois ? »

– « Oui, oui »

Le président citera d’autres noms provenant de la deuxième liste. Il évoquera le taxi Martel et les Marécaux puis reviendra sur Daniel Legrand Fils :

– « Longtemps après les faits vous évoquez « Dany Legrand en Belgique », ça veut dire quoi ? »

– « Dany c’était un surnom, l’accusé derrière moi est bien la personne impliquée »
– « Pourquoi associer Daniel Legrand à la Belgique ? »

– « C’était la deuxième fois que je l’ai vu, c’était en Belgique »
– « Qui était-ce ? »

– « L’accusé »
– « Pas le père ? »

– « Non le fils »
Le président dira que Dimitri a des trous de mémoire… Ce dernier rappellera, à juste titre, que depuis le début, tout le monde a des trous de mémoire « Ce n’est pas nouveau dans ce procès ». Il explique ce dont il se souvient et c’est tout. Dimitri parlera aussi de la Belgique, du parc d’attraction et de la ferme, il expliquera avec précision la route qu’il faut prendre pour arriver à la ferme.
Le président : « Vous avez reconnu Marécaux mais avez dit ne pas connaître son nom. »

– « J’étais enfant. »
– « Décembre 2001, vous évoquez plusieurs noms (il cite des acquittés et un « David Legrand »), qui est ce David ? »

– « Je ne connais pas de David »

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Dimitri

Dimitri parlera à la demande du président des excursions de son père au cimetière. Le président rappellera que l’audition de Dimitri n’était pas filmée à l’époque.

Le président : « D’autres souvenirs de Daniel Legrand ? »

– « Jonathan est plus à même d’en parler »

– « Il y avait combien de personnes ? »

– « Il y avait une vingtaine de personnes, enfants et adultes »
– « Agresseurs ? »

– « Oui »

Dimitri, en réaction à cette question, dira très clairement à la cour :

« C’est pas une affaire de région, le réseau n’était pas qu’à Outreau…malgré que l’on me dise que c’est un réseau inventif ! »
Il évoquera aussi une scène troublante :

« Je me souviens aussi d’un bébé dans un sac, enfermé dans un placard. Je suis amené à voir un trou assez profond près d’une école maternelle. »
Le président : « Un bébé ? Pas une petite fille ? »

– « J’évoque une autre scène, celle qui m’a le plus choqué. »
– « Vous étiez là pour la petite fille ? »

– « J’ai vu qu’il y avait une petite fille, Jonathan en sait plus que moi avec ses souvenirs. »
– « Des souvenirs de la petite fille ? »

– « Oui, on jouait avec elle et mes frères dans ma chambre, on avait fait une cabane sur le lit avec une couverture rouge. »
– « Ensuite ? »

– « Elle quitte la chambre et puis il y a des cris. Elle et le père Delay »

 

Ensuite, Dimitri parlera de sa mère et dira qu’il ne comprend pas que personne ne la connaisse alors qu’il y avait de fréquents contacts. Le président reviendra sur la petite fille :

– « Daniel Legrand était là pour la petite fille ? »

– « Oui il était là, mon frère sait mieux »
– « Un souvenir de son acquittement ? »

– « Je n’étais pas là, je n’étais pas en état… »
– « Un mot à dire à la cour ? »

– « Il serait temps de se remettre en question ! »
– « Que voulez-vous dire ? »

– « On a très mal vécu les anciens procès, ils n’ont eu aucun respect ! On m’a traité de menteur, d’extraterrestre… »

 

Me Forster : « Est-ce que vous avez du mal à tenir en place ? »

– « Oui, à cause de mon état de santé »

– « Vous arrivez à dormir ? »

– « C’est difficile »

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Maître Lef Forster, avocat de Dimitri et Chérif.

Me Forster lui demandera d’expliquer un peu son parcours après la procédure et jusqu’à sa majorité. Dimitri commencera par parler de sa famille d’accueil :

« Je me suis accroché à eux, ils étaient à l’écoute. Ils m’ont donné une éducation et m’ont appris à faire la différence entre le bien et le mal. Une vraie famille. ».

 

A ses 12 ans, il fut retiré de sa famille d’accueil sur demande du conseil général et placé jusqu’à ses 14 ans en centre de réinsertion/éducatif en Belgique. De 14 à 16 ans, il fut placé en CER (Centre éducatif renforcé), une expérience qu’il vécut très mal. Il fugua entre autre à cause de la déchirure de ne pas pouvoir retourner dans sa famille d’accueil.

Pour lui éviter la prison à cause d’une mauvaise expérience, il sera forcé de faire un passage dans un CEF, tenu par des légionnaires, pendant une durée de plus de deux ans, en France entre terre et mer. Il parle de la charte qui n’y était pas du tout appliquée, il raconte les chasses à l’homme qui étaient organisées la nuit, les coups et violences venant des accompagnateurs, la dureté de la vie sur les bateaux, et le manque d’apprentissage scolaire.

NDLR : Nous noterons que durant la déposition de Dimitri, Me Vigier est pris d’un fou rire a peine voilé, manque de respect total.

« Avec tout ce que j’ai vécu, je ne méritais pas ça … »
Il expliquera aussi qu’il lui était impossible de garder contact avec sa famille d’accueil, car si cela venait à se savoir, elle perdrait son agrément.

 

Me Forster : « Quand vous subissiez les abus, que se passait-il dans votre tête ? »

– « De la souffrance, on ne pense à rien et ça se fait »

– « Quelqu’un vous a-t-il soufflé le nom de Dany Legrand à l’époque pour la première fois sur la liste ? Comment son nom arrive là ? »

– « Quand je parle de lui je parle de Daniel, avant ce n’était pas un adulte qui parlait »

– « Y a-t-il des repères qui permettent de situer Dany Legrand dans le temps ? »

– « Un sac de sport noir avec un oiseau de la coupe du monde 98, la première fois que je le vois, c’est avec ce sac et il était avec son père »
Le président : « Avez-vous un souvenir précis de Legrand et la Belgique ? »

– « Non »

Partie Civile : « Vous souvenez vous dans quelle pièce se produisait les abus chez vous ? »

– « Dans le salon, pas dans les chambres »
– « Vous y voyez Daniel Legrand ? »

– « Oui »
Il dira l’avoir vu dans plusieurs endroits plusieurs fois.

La partie civile évoquera encore les foyers et la famille d’accueil mais contrairement à certains, il n’est pas là pour faire pleurer l’assemblée.

L’avocat général entre alors en scène :

« Que pensez-vous des déclarations de votre mère et des autres témoins qui disculpent Daniel Legrand ? »

– « C’est leur vision »
– « Trois hypothèses : Vous dites vrai ; Vous dites faux ; Vous dites faux mais de bonne foi. Est-il possible que tout se mélange dans votre tête ? »

(NDLR : Toujours cette schizophrénie quant aux faits relatés par les victimes, ainsi qu’un énorme manque de respect.)

– « Je pense que je sais ce que j’ai vécu, ce n’est pas un jeu vidéo ! Je m’explique depuis ce matin… Je veux bien comprendre qu’à un moment donné vous ayez un doute, mais je ne pense pas que vous étiez là. Je vous explique, oui j’ai vécu c’que j’ai vécu, je ne reviendrais pas sur c’que j’ai dit. »
Questions de Me Hubert Delarue :

« Contrairement à votre frère vous maintenez toutes vos accusations. A l’époque vous dénonciez beaucoup de monde, est-il possible que vous ayez accusé des gens à tort ? »

– « J’ai dit ce que j’ai vécu, j’le pense. Aujourd’hui j’ai pas à justifier de ce que j’ai vécu »
– « Pas même un sur cinquante ? »

– « Comme j’ai dit quand j’étais petit j’ai donné une liste, ça peut paraître imaginatif venant d’un enfant, ça veut pas dire que ce n’est pas arrivé ! »

NDLR : Nous remarquerons que Dimitri parle sans faire de cinéma, sans pleurnicher sur son sort. Il parle d’une voix clair sans extinction de voix, bien droit face à la cour et avec conviction.

Une crédibilité qui eut une fâcheuse tendance à manquer durant ce procès.
Philippe Dary demandera à la défense si elle a des questions, et pour la première fois depuis le début de ce procès, elle restera bien silencieuse et ne posera aucunes questions.

Fin de l’audition de Dimitri Delay.

 

 

12h00

Audition de Georges Huercano Hidalgo. (Journaliste Belge)

511-9912133
Georges Huercano Hidalgo. Journaliste Belge d’”investigation”

Déposition spontanée :

« C’est en tant que journalistes que nous étions sur l’affaire. Avant nous étions sur les affaires de Dutroux et Spartacus, j’ai pu me rendre compte que ça faisait perdre la raison. Dans l’affaire Outreau sont vite apparues les pistes Belge : sex-shop sur la côte à Ostende, disparition et meurtre d’une petite fille, la ferme où se déroulait les orgies. Nous avons mené des investigations et nous n’avons jamais retrouvé la trace de la petite fille ni de sa disparition d’ailleurs. Pas de traces du sex-shop à Ostende non plus.

 

(NDLR : nous savons de source sûre qu’à Ostende et surtout à cette époque la ville était fleuri de sex-shop, c’est facilement vérifiable).

 

Nous avons vérifié les fermes près du parc d’attraction Bellewaerde, nous n’avons strictement rien trouvé. J’ai alors décidé de rencontrer les Legrand à Wimereux. Ils ne sont apparemment pas des chefs de réseau. Trop de doutes donc nous avons cherché à rencontrer plus de monde, nous avons rendu visite à Jean Marc Couvelard et sa mère, il est gravement handicapé, je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont interpellé cet homme. En passant en revue les faits, tout ceci paraissait trop énorme. Je ne comprenais pas comment un magistrat pouvait continuer les investigations, tout était faux, c’est à cause des assistantes maternelles et de leurs recueils qu’il y a eu des mensonges ! Certaines personnes se sont fait une carrière sur cette histoire. Dans les affaires Dutroux, Dangers et Outreau, on a parlé de réseaux alors qu’il n’y en avait pas, pas de notables ou de hauts placés, c’était des prédateurs isolés. Concernant les Legrand nous avons vite pensé à une confusion de noms. Concernant la lettre d’aveux de Daniel, il était sous pression. » (NDLR : surtout sous la douche)
Il insistera aussi sur Badaoui qui tente d’enfoncer Daniel Legrand et les enfants qui donneront 6 versions du meurtre « qui n’a pas eu lieu ». L’hypothèse des réseaux aurait d’après lui servit à cadrer la mauvaise enquête de la police.

 

Fin de la déposition spontanée.

 

Le président : « A propos du sex-shop à Ostende ? »

– « C’est ce que j’ai vu dans mon dossier »

Le président : « Je n’ai pas vu ça dans le dossier »

– « Dans le mien, il y a deux sex-shop. Quand on est journaliste, on ne part pas de pistes à priori ! » 

La partie civile évoquera les prises de position et le rôle « prépondérant » qu’il a eu dans l’affaire, notamment au travers de ses documentaires « Le mirage Boulogne », « Les fantômes d’Outreau (2004) » et ses ouvrages « Le destin brisé des Legrand (2005) » et « Contre-enquête Outreau (sexe, mensonges et vérités) » etc…

Il répondra avoir fait du « Journalisme d’investigation ».

La partie civile parlera aussi de son rôle dans l’affaire Dutroux où il « ne s’honore pas d’avoir fait tomber le volet notable de l’affaire, le réseau n’existe pas » Il aura au passage bien décrédibilisé les victimes.

A propos de Daniel Legrand, il dira : « Je ne pensais pas avoir à revenir ici pour expliquer que Daniel Legrand n’a rien à voir dans l’affaire. ».

Concernant le réseau il répétera que « ça ne correspond pas, pas assez d’argent, ça ne ressemble pas à un commerce, Daniel Legrand n’a pas le profil d’un chef de réseau. »

(NDLR : rires ! Sans blagues. Car apparemment le monsieur est expert en réseaux pédocriminels et a côtoyé des « vrai chefs de réseaux. » A bon ?)

Dans son livre il parle aussi « d’aveux extorqués » et de l’assistante maternelle qui a « interprété les faits pour faire accuser Legrand ». Cette dernière question inspirera un débat houleux entre la partie civile et les « révisionnistes » de la parole de l’enfant.

Le président reprochera à la partie civile de le malmener uniquement à travers ses œuvres que cette dernière qualifie de « à la limite du journalisme ».

L’avocat général, avec une attitude arrogante, fera un peu de lèche : « Un gros travail sur cette affaire … l’un des seul  […], Avez-vous fait le tour des familles Legrand pour retrouver un Dany ? »

– « Non, nous avions une photo et on cherchait quelqu’un qui correspondait, nous avions interrogé sa sœur Peggy et sa mère. »

Nous remarquerons le petit moral de la défense qui n’aura pas de question, préférant sûrement faire des remarques mal placées durant les questions de la partie civile.

Fin de l’audition de Georges Huercano Hidalgo et fin de la matinée.

63-3299548

14h30

Audition du Dr Marc Melen (expert qui n’est pas intervenu dans ce dossier)

Nous comprendrons vite qu’il s’agit là de remettre en cause la parole des enfants.

L’expert explique que la fiabilité du témoignage de l’enfant repose sur la façon de poser les questions, qu’il faut des personnes formées et que dans ce dossier ce n’était pas le cas, qu’il faut avoir recours à la procédure « Mélanie », que l’audition doit être la plus courte possible, pas d’émotions pendant le recueil, éviter les questions suggestives, faire des questions ouvertes, pour d’autres questions droit à deux réponses maximum, éviter de répéter les questions, garder une attitude neutre, ne pas demander à l’enfant d’imaginer. L’enfant doit être seul durant son audition, pas de présence de parents car cela peut altérer le récit. En tant qu’expert il ne pourra pas expliquer son opinion sur le déni.

* 35% des enfants ne diront pas la vérité s’ils sont interrogés de manière tendancieuse.

* 12% des enfants interrogés en milieu neutre diront la vérité.

Aux questions posées avec pour propos l’affaire qui nous intéresse, il répondra qu’il « ne peut pas trop se prononcer ». Il s’appuiera toutefois sur des études corroborant d’autres thèses pour étayer ses dires. Me Forster insistera pour avoir les sources, et il restera sur sa faim, tout comme nous.

Le témoin évoquera le psycho-social, la suggestibilité du sujet, la reconstruction de souvenirs, le mauvais recueil de la parole de l’enfant, etc…

Bien sûr tout ceci est expérimental et non reconnu, nous nous interrogeons sur la valeur de ces propos dans l’affaire qui nous intéresse.

NDLR : Autre remarque qui ne vaut pas grand-chose, à l’évocation de films porno, pédophiles et zoophiles, à ce moment précis Dany Legrand a l’air plus lucide que d’habitude et cherche sa famille du regard (pure hypothèse : un souvenir reconstruit lui traverse la tête ?).

Nous noterons toutefois la bienveillance de l’avocat général, envers la cour et l’assemblée, qui fit convoquer un témoin soporifique lorsque tout le monde est en pleine digestion. Nous noterons aussi sa bienveillance envers les propos et analyses de Mr Melen.

Me Vigier lui demandera sur le ton de l’ironie :

– « Vous vous moquez de nous ou vous nous fournissez un travail sérieux ? »

– «  Oui, c’est sérieux. »

Fin de l’audition du Dr Marc Melen.

16h40

Audition en visioconférence de David Brunet. (Ex-compagnon de Karine Duchochois)

72-4508453
David Brunet. (Ex-compagnon de Karine Duchochois)

« Je ne connaît pas Daniel Legrand. »

Déposition spontanée :

« Bah… qu’est-ce que vous voulez que j’vous dise ? Je n’ai pas envie d’aller plus loin, pas envie que ma colère monte. » Silence…

Fin de la déposition spontanée.

Mr Brunet a été mis en cause dans cette affaire, il a été interpellé et placé en garde à vue en Avril 2001. Relâché, il part en cavale et est mis en examen en Mai 2002. Il connaissait et fréquentait ses voisins les Delay, ils buvaient le café ensemble et jouaient à des jeux. Il ne remarquera rien d’anormal chez ses voisins, surtout au niveau de la maltraitance faite sur les enfants.

Le président : « Vous fréquentiez les Delay ? »

– « Oui , de simples voisins »
– « Avez-vous remarqué l’hyper sexualisation chez les Delay ? »

– « Non aucune, j’ai fait en sorte que ma mémoire oublie pas mal. »
– « Comment avez-vous vécu l’après Outreau ? »

– « Je suis fier de moi, d’avoir récupéré ma fille. » il pleure…
Il dira ne pas comprendre les accusations à son encontre.

A la demande du président, Jonathan ne voudra pas parler à l’acquitté. Le président insistera, mais le témoin interviendra pour parler à Jonathan :

« Jonathan, je comprends. La vie a été dure pour toi, mais même si j’ai la rage contre vous d’avoir dit ça (les accusations), je te souhaite de refaire ta vie. Soit un homme et fait ta vie, elle a été dure pour toi comme elle l’a été pour moi mais fait ta vie bordel ! Grandit ! »

Aucune question ne sera posé par la partie civile, ni par l’avocat général.

NDLR : Audition sans aucun rapport avec Daniel Legrand…
Fin de l’audition de David Brunet.

 

16h50

Audition en visioconférence de Sandrine Lavier/Legrand (Acquittée de l’affaire)

82-2863521
Sandrine Lavier/Legrand

« Elle ne connaît pas Daniel Legrand »

NDLR : Encore un témoin avec une extinction de voix.
Déposition spontanée :

« Daniel Legrand je ne connaissais pas, je ne sais pas quoi apporter de plus. Voilà. »

Fin de la déposition spontanée.

 

Le président : « Comment avez-vous vécu les accusations ? »

– « Une descente aux enfers, c’est tout ce que je peux dire. »
– « Comment était l’ambiance chez les Delay ? »

-« Des voisins normaux… Souvent Thierry Delay était violent et les enfants partaient de l’appartement pour venir se réfugier chez moi, Thierry était très porté sur le sexe, il avait une vitrine avec plein de cassettes vidéos pornographiques… »

NDLR : Des voisins tout à fait normaux, en effet !

Les Delay leurs demandait souvent des courses à dépanner et de l’argent.

Me Reviron : – « Aviez-vous des soupçons sur les Delay ? »

– « Je savais qu’il y avait des violences venant du père, mais je ne savais pas pour les abus sexuels. »

– « Votre fille a été officiellement reconnue victime, vous l’admettez ? »

– « Non, c’est pas vrai. »

Me Berton : « Vous contestez la décision de justice ? Delay l’a violé pourtant ? »

– « Non elle n’a pas subi d’abus, elle est placée depuis, elle a 18 ans et elle ne m’a pas été rendue… »

Elle pleure…….

Aucune question ne sera posée sur Daniel Legrand mais uniquement sur les Delay.

Fin de l’audition de Sandrine Lavier.

 

 

 

17h13
Audition de Yves Jannier, Procureur Général de Douai en 2005.

 

Déposition spontanée :

« Si mes souvenirs sont exacts, cette procédure est identique à celle que j’ai connu à Paris en 2005. » Il rappellera le contexte de l’époque, les fausses pistes, le manque d’éléments matériels à charge. Il évoquera aussi l’évolution des listes de Dimitri qui parlera de « Dany Legrand en Belgique » en 2001, cependant les enfants ne l’ont pas reconnu sur photos, ni au procès.
Le président lui demande son ressenti sur cette affaire :

– « On ne retrouvera pas d’argent … Daniel Legrand s’accusera dans une lettre en 2002 mais l’enquête n’aboutira pas. Il n’avait rien à faire là, il vivait modestement, personne n’a parlé de l’énorme kyste que Daniel Legrand père avait à l’oreille, pourtant impossible de ne pas le remarquer ! C’est ma perception des choses. »

Il rajoutera que Myriam Badaoui était une manipulatrice, qu’elle a accusé à tort bons nombres de personnes, qu’à l’époque le dossier Daniel Legrand Fils avait été disjoint du dossier et que la commission parlementaire de 2006 ne pouvait normalement pas se dérouler car il restait une partie du dossier en attente de jugement.
Pour commencer, la partie civile fera remarquer qu’il n’est pas courant de voir un procureur général témoigner en cour d’assise.

Les avocats de la partie civile prennent la parole :

Me Reviron : « Est-ce que c’est vrai qu’à l’époque vous aviez dit à une victime qu’elle s’était faite violer par des extraterrestres ? »

– « J’en sais rien, je ne m’en rappelle pas ! »

– « Est-ce que vous saviez que Mr Couvelard dormait au premier étage de sa maison ? »

– « Oui sa mère l’aide, l’habille etc… »

NDLR : On pourra remarquer que ce charmant monsieur se braque et est désagréable avec la partie civile.

Me Reviron : « Comment expliquez-vous que Badaoui évoque le nom de Legrand ? »

– « Je vous répond, je n’en sais rien ! »

– « Comment expliquer que Badaoui donne des détails très précis qui corroborent avec la lettre d’aveux de Daniel Legrand ? »

– « C’est une hypothèse, si l’avocat lui donne le contenu des auditions avant son interrogatoire chez le juge, par contre quand l’avocat n’est pas là je ne sais pas. »

Me Forster : « Est-ce que Legrand père a refait les balcons chez le couple Delay/Badaoui ? »

– « Je n’ai pas de souvenirs de ça, ça n’a pas été évoqué au procès de Paris, ces gens étaient innocents. »

NDLR : Une intervention de la défense provoquera des éclats de voix autour de cette question.

Me Moneris : « Est-ce que les enfants ont été correctement écoutés au dernier procès ? »

– « Les débats étaient à huis clos, je ne veux pas répondre. »
L’avocat de la défense, Me Berton prend la parole : « Des gens ont voulu, au titre de « l’autre vérité » vous faire tenir des propos […] Est-ce différent ici ? »

– « Sauf événements particuliers, cette cour à la même enveloppe que celle de Paris. »

 

« Est-ce que les faits évoqués ici aujourd’hui sont les mêmes pour Daniel Legrand ? »

– « Oui, c’est les mêmes (…) et pour les allégations, si j’avais dit à une victime qu’elle avait été violée par un extraterrestre, ça aurait été acté, les avocats n’auraient pas laissé passer ça ! »
Le président : « Il fut reconnu coupable d’agression sexuelle sur les enfants Delay. Lors des débats à Paris vous avez entendu le père. Que pouvez-vous en dire ? »

– « Il n’avait rien à faire dans cet endroit-là. Un simple ouvrier accusé d’être tête de réseau. Ma perception c’est qu’il devait être acquitté. »
– « Quel sentiment à propos des aveux, au regard des débats de Paris ? »

– «  Au regard des débats, il parut plausible qu’il avoue des choses extraordinaires pour qu’on ne le croit pas. Les accusations contre lui ont aussi évoluées dans ce sens. »

NDLR : nous remarquerons que la défense fait son « show » dès que le témoin est en difficulté.
Fin de l’audition.

 

18h30

Audition « Show » de Karine Duchochois (Acquittée)

92-1088136
Karine Duchochois (Acquittée)

« Je ne connaît pas Daniel Legrand »

Déposition Spontanée :

« J’ai été prise dans l’affaire comme tous les autres, pas de chance. J’avais quitté la région, j’avais 24 ans à l’époque et ce fut une surprise. Pour moi, l’affaire Outreau est un jeu maléfique entre Myriam Badaoui et Fabrice Burgaud. Elle a cru obtenir la liberté en parlant et Mr Burgaud a donné des noms lui-même pour orienter les témoignages. C’est Aurélie Grenon qui donnera mon nom. Aucune humanité chez Burgaud face à nous, il n’écoutait pas.

Quand j’étais à Outreau, on fumait des joints, c’était comme ça quoi… Badaoui ce n’était pas ma copine, quelque chose me dérangeait, elle était toujours chez les autres. Quand le père venait demander si je pouvais dépanner des courses, du lait ou autres, Jonathan courait et rentrait chez moi, il se mettait au fond de mon appartement et ne voulait plus partir, était-ce un signe ? Les enfants étaient bien chez leurs tatas, ils étaient écoutés donc ils donnaient des noms, ils reconnaissaient des gens tous les samedi à Leclerc !!! » 

NDLR : On remarquera que Duchochois est là pour faire le spectacle, elle s’emballe, s’énerve et se montre très arrogante… »

Elle donnera des exemples de mauvaise foi sur Burgaud, Badaoui et Delplanque.

Quand Badaoui la dénonça, elle donnera des dates aux juges Burgaud lors d’une confrontation, Duchochois dira qu’elle avait déménagé à cette période et que ça ne pouvait pas être possible, le juge n’entendra pas la date donnée par Badaoui et continuera sa confrontation. »
« Mon acquittement je l’ai vécu à moitié. Je côtoyais ces gens-là, je ne venais pas de ce milieu là mais j’me suis adapté à cette vie, je viens d’un milieu aisé. Je crois que le juge Burgaud a jugé de pauvres gens et que c’était le début de sa carrière. Il a préféré renvoyer ça aux assises plutôt que faire machine arrière. Je comprends ces enfants mais ils ont menti, ils ont sûrement mélangé la vérité et le fantasme. Daniel Legrand, l’accuser 10 ans après ce n’est pas normal. Il y a quelque chose derrière tout ça, c’est mon ressenti. »
Fin de la déposition spontanée.

 

La partie civile questionne :

– « Y avait-il un point de vente de cannabis dans la tour du renard ? »

– « Pas à ma connaissance, les autres fournissaient le cannabis, pas moi. »

– « Votre fils a été placé ? »

– « Oui » Elle pleure ….

– « Est-ce que vous saviez ce qui se passait chez Badaoui/Delay ? »

– « Non »
– « Donc Daniel Legrand, vous n’avez pas souvenir si il est impliqué ? »

– « Je ne l’ai jamais vu à la tour du renard »

– « Votre fils est détruit ? »

– « Oui il est détruit, il a arrêté ses études, il voulait parler aujourd’hui… il est détruit. »

NDLR : Duchochois pleure, en faisant croire que la vie de son fils a été détruite par l’affaire dite d’Outreau, elle a juste « oublié » de préciser que son fils a été placé deux ans avant les faits à la suite de sombres affaires de vente illégale de produits stupéfiants. Nous noterons que son attitude est de pire en pire envers les avocats de la partie civile, elle nous sert une mauvaise prestation d’acteur studio et est de plus en plus méprisante, et ce malgré les rappels à l’ordre du président (sans grande conviction). Nous remarquerons aussi que lorsqu’elle se retourne pour parler à Daniel (toujours d’une manière théâtrale), personne ne lui dira de parler à la cour, chose reprochée à Dimitri Delay, lorsqu’il s’était retourné pour identifier ce dernier.

 

La défense profitera de son interrogatoire pour assassiner Burgaud encore plus.

Bien sur elle pleurniche toujours et parle de « machine folle de la justice ».
Fin de l’audition de Karine « Du’show’chois »

 

 

19h15

Audition de Thierry Dausque (acquitté)

101-4799424
Thierry Dausque (acquitté)

« Je ne connaît pas Daniel Legrand. »

Un long Silence…… Et là..…. Pas de déposition spontanée.

 

Nous remarquerons tout de suite avoir affaire à quelqu’un à l’esprit très vif qui, au cours de tout son témoignage (si on peut appeler ça ainsi), ne regardera pas une seule fois la cour, ni les jurés. Mr Dausque est lui aussi touché par une subite extinction de voix.

 

Le président posera ses questions d’usage :

– « Quelle réaction avez-vous eu face aux accusations ? »

– « Je n’ai rien fait de ces machins la »
– « Vous fréquentiez les Delay ? »

– « Oui, un peu »
– « Rien de remarquable chez eux ? »

– « Une fois Chérif a voulu taper Myriam, je ne sais pas pourquoi. »
– « Comment avez-vous vécu tout ça ? »

– « Mal »
La partie civile : « Des gens vous ont accusé, donc vous avez accusé François Mourmand. Pourquoi vous dites cela ? »

– « Parce que c’est un grand mec avec une moustache. Moi j’habitai plus là-bas depuis 98 »

– «  Vous dites que ce n’était pas une coïncidence que Mourmand ai quitté Monique Fouquerolle à ce moment-là et qu’il devait en faire partie, est-ce vrai ? »

Long silence…

La défense : Me Delarue fera un exposé sur la marque « Fila » mais ne posera pas vraiment de question.

Nous ne comprenons toujours pas où il voulait en venir.

Fin de l’audition de Thierry Dausque.

19h30

Audition de Franck Lavier.

113-6007335
Franck Lavier

« Je ne connaît pas Daniel Legrand. »

Déposition spontanée :

« J’ai connu Daniel Legrand à St Omer, voilà. »

 

En Août 2001, il fut arrêté et placé en garde à vue où il avouera les faits, il dira « J’allais pour emprunter du matériel à Thierry et je regardais les enfants qui se faisaient violés, j’ai vu aussi une scène entre Aurélie Grenon et Badaoui c’était dégueulasse ! »

 

Le président :

– « Pourquoi avoir dit tout cela dans vos dépositions de l’époque ? »

– « C’était pour sauver ma femme et mes gosses, tout ce que j’ai dit c’était faux, c’est la seule déclaration que j’ai fait tout est faux. »

 

– « Vous avez décrit une scène de sexe, ça arrivait à la vue de tous ? »

– « C’est faux.»

Le président citera beaucoup de passage de ses aveux, il répondra avoir tout inventé car « il fallait bien dire des trucs ».

Philippe Dary (le président) insistera en parlant de sa deuxième déposition dans laquelle il dit avoir entendu hurler, qu’il a défoncé la porte de chez Badaoui et que Delay était en train de violer les enfants avec un camion de pompier, qu’il a vu les enfants sortir de la chambre et que Dimitri avait du sang sur les fesses, il dira avoir tout inventé. Mr Lavier a mal vécu tout ça, quand il se couche tous les soirs il repense à tout ça, il dira que « La famille et tout c’est plus comme avant ». Il sortira les mêmes réponses aux avocats de la partie civile.
Concernant les déclarations de sa belle-fille, Aurore Beaumont, il dira qu’elle ment et au sujet d’Aurore Lavier sa fille reconnue victime, il dira qu’elle a dû être « violée par le père noël ».

NDLR : Non non, vous ne rêvez pas ! Ceci est véridique…

Me Reviron lui demande : « Avez-vous déjà été violent avec vos enfants ? »

– « Non. »

– « Pourtant en 2002, votre fille écrira au juge que vous lui faisiez subir des violences et des punitions, assise à genoux sur un balai par exemple. »

– « C’est faux ! »
De ce fait, Me Reviron rappelle qu’en 2011, sa femme Sandrine et lui-même ont été jugés pour des faits de violences et de maltraitances sur leurs enfants. Des sévices graves ont été dénoncées par leurs enfants qui étaient partis en fugue chez leur ancienne famille d’accueil. Punition à genoux pendant des heures sur un balai, coups à répétitions, tournages de vidéos de soirées entre amis en mimant des gestes explicites en présence d’enfants etc.…
Me Guérin de la partie civile : « Vous avez avoué tout à l’heure avoir frappé vos enfants pour les recadrer »

– « Madame, ça a marché ! »
– « C’est une méthode éducative pour vous ? »

– « Bah oui, c’est mieux que 10 ans de thérapie »
L’avocat de la défense, Me Berton, cherchera l’apitoiement général au sujet des enfants de Franck Lavier, qu’il n’a revu qu’après l’appel de Paris, soit dix ans plus tard. Il mettra aussi en valeur les lourdes procédures infligées à son client de l’époque.

Le témoin dira que maintenant c’est « un père normal, avec des enfants normaux. »

Fin de l’audition de Franck Lavier

NDLR : Nous tenons à noter qu’à l’issue de cette journée, contrairement à tous les acquittés réunis, Dimitri Delay fut de loin le témoin le plus crédible. Bien que les « négationnistes » de la parole de l’enfant s’en soit donné à cœur joie (et ce n’est en réalité que le début), les manœuvres visant à manipuler l’opinion de l’assemblée à grands coups d’émotions n’ont visiblement fonctionné efficacement que sur les merdias présents.

Fin de la 9ème journée.

 

121-8246855

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