Arras | Sept ans de prison pour un «prédateur sexuel» qui s’en prenait à ses filles

Dépendant au sexe, égocentrique, froid, inquiétant…
un Arrageois de 28 ans, a été assez lourdement condamné, jeudi, pour des agressions sexuelles commises sur ses fille et belle-fille, alors âgées de 4 à 7 ans.

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L’homme, 28 ans, n’avait encore jamais été condamné. PHOTO ARCHIVES PASCAL BONNIERE

Deux interprètes en langue des signes se relaient à la barre au côté du prévenu, qui est sourd et muet. Sa femme, assise derrière lui, souffre du même handicap.
Elle est la mère des enfants et s’est constituée partie civile.

La vie de cette famille a volé en éclats le soir de Noël 2014, quand la jeune femme a surpris son mari dans le salon de la maison avec leur fille de 5 ans, la culotte retirée.
Dans la soirée, elle quittait le foyer avec la fratrie ; le lendemain, elle déposait plainte au commissariat.

Quand l’aînée a six ou sept ans, il change de cible

Le début d’un long cauchemar pour la maman, qui va s’apercevoir que cette agression est loin d’être un cas isolé, et que le calvaire vécu par deux de ses trois filles n’est pas récent. Son aînée, née d’une précédente union, fera à son tour d’horribles révélations.

Leurs témoignages correspondent, les sévices subis sont les mêmes, le père change de cible quand l’une d’entre elles a environ 6 ans et « devient en capacité de témoigner », déduit le tribunal, et quand l’autre « atteint le bon âge », résumera le parquet.
Soit entre 4 ans et demi et 7 ans.

T. O.1 a été incarcéré dans la foulée de la garde à vue, puis a été relâché le 30 décembre dernier et placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, regrette-t-il ses gestes ? Sait-il au moins les expliquer ?

Ses justifications sont glaçantes. Il était au chômage, donc il buvait ; sa femme refusait d’avoir des rapports – en tout cas pas assez souvent –, donc il allait chercher ses filles quand la maman dormait. Et il s’adonnait alors à ses plaisirs sexuels favoris, obligeant les petites à effectuer des actes immondes.
Pour le vice-procureur, « la tentative de viol est même parfaitement caractérisée ».

Le prévenu le dit sans aucun complexe : « J’aime le sexe. J’aime jouir. Je le dis. »
Un aveu cru, qui en dit long sur la personnalité de cet individu ramenant tout à lui.

« Vous ne pouvez pas le faire tout seul ? Pourquoi ne pas être allé voir des prostituées ? », lui demande la présidente.

Non, répond-il : « J’aurais jamais fait ça avec quelqu’un que je ne connais pas. »

Préférer le cercle familial, et de surcroît ses enfants, lui semble plus logique.
« On m’a fait ça dans ma famille », prétend-il en guise d’excuse, sans exprimer pour autant la moindre émotion.

« Castration chimique » ?

Même l’expert psychiatre est « atterré par l’absence de prise de conscience » de la part de cet homme qu’il juge « égocentrique », « à la sexualité déviante » avec « un risque de récidive majeur ». Dans son rapport, le spécialiste recommande « une injonction de soins, voire une castration chimique ».

Mais le prévenu est prêt à l’attester : « Je ne recommencerai plus, je le promets. D’ailleurs, depuis, je n’ai plus envie de tout ça. Ça m’a dégoûté de la vie de couple. »
Il veut tourner la page, et voir ses filles comme avant. L’égocentrisme ne le lâche décidément pas.

« Hors de question de laisser dans les rues d’Arras un pédophile »

Alors pour le parquet, « hors de question de laisser dans les rues d’Arras un pédophile . On a affaire à un véritable prédateur ». Au bout d’une heure et demie d’audience, la présidente dresse un constat terrifiant : « À aucun moment, vous ne nous avez parlé des filles. »
L’avocat de la partie civile, qui représentant la mère et les deux filles, s’est dit également « effrayé » par le discours sans « aucune nuance » de cet homme qui « est une caricature de l’abuseur sexuel. »

La peine

T. O. a été condamné à sept années de prison avec mandat de dépôt, à l’issue desquelles il sera soumis à un suivi socio-judiciaire de cinq ans (obligation de recherche d’emploi et de soins), interdiction d’entrer en contact avec les victimes et tout mineur ; inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS) ; déchéance de l’autorité parentale.
Il devra verser des dommages et intérêts, de 2 000 € à la maman, et 5 000 € à chacune des deux filles.

Il risquait jusqu’à dix ans de prison.

Source: http://m.lavoixdunord.fr/

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