Brest | Sursis probatoire pour l’agresseur sexuel “repenti”

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Pédocriminel En liberté

« la famille des jeunes filles est brisée à cause de lui »
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Pour avoir imposé une agression sexuelle à une mineure de 14 ans en mai 2018 à Brest, un homme de 32 ans a comparu lundi 13 juin 2022 devant le tribunal judiciaire de Brest. Déjà condamné pour des faits similaires commis antérieurement sur la jumelle de la victime, il n’a jamais nié les faits.

Les mains croisées à la façon d’une prière et la tête baissée au-dessus de la barre lui donnent l’allure d’un pénitent au milieu du prétoire.

Même la voix murmurée comme celle d’un moine renvoie à cette image.

Oui, il confesse d’emblée ses agressions sur les deux sœurs dans l’intervalle de six mois.

Oui, les adolescentes évoluant dans son entourage proche, il les a atteintes par surprise.

Oui, pour celle qui se constitue partie civile à l’audience, il a profité de son sommeil en pleine nuit, pour caresser les parties intimes de son corps.

Non enfin, n’ayant ni pulsion, ni attirance pour les très jeunes filles, il ne peut pas expliquer son comportement.

Incrédule, le président Christophe Subts insiste cependant :

« Vu la répétition des faits, il difficile de soutenir que vous n’êtes pas attiré par les adolescentes ».

L’homme lève alors la tête pour prêter serment :

« Ce n’est pas mon genre. Je suis d’ailleurs toujours sorti avec des femmes plus âgées que moi ».

Il se courbe de nouveau en ajoutant :

« Mais là, j’ai fait une grosse bêtise ! ».

« Un délit de charognard »

Le silence claustral est vite interrompu par la voix de Me Elisabeth Phily, l’avocate de la partie civile, qui prie le prévenu de croire combien « la famille des jeunes filles est brisée à cause de lui ».

Quant à sa cliente, la plaideuse sermonne volontiers le trentenaire pour qu’il entende « sa colère ».

A cette méditation, l’agresseur honteux est également renvoyé par Arthur Rigal, le représentant du parquet :

« Il n’y a pas de faits mineurs en matière d’agression sexuelle, c’est une douleur à vie ».

Et même si l’expert psychiatre ne discerne pas d’ « anomalie » dans la personnalité du sujet, le procureur estime qu’il est « inquiétant ». Prêchant celui qui doute, le magistrat démontre que :

« Faute de donner une explication aux actes sinon l’opportunité, c’est dès lors un délit de charognard ! ».

Et de hausser le ton :

« J’ai fait une grosse bêtise ? Non, ça s’appelle une agression sexuelle »,

rappelle-t-il avant de requérir un emprisonnement de trente mois.

Mais après avoir entendu la plaidoirie de l’avocat de la défense, Me Alexandre Quemener, la juridiction retient l’indulgence en condamnant le prévenu à une peine de neuf mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans.

Son nom est inscrit une nouvelle fois sur le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais).

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