Noyers-sur-Cher | Bracelet électronique pour agression sexuelle sur une enfant de 12 ans

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Pédocriminel En liberté

« Le traumatisme perdure encore aujourd’hui, elle a toujours peur des hommes »
Un quinquagénaire a été condamné mardi 21 novembre 2023 à 3 ans de prison dont 2 avec sursis pour avoir commis des atteintes sexuelles sur sa voisine mineure en août 2019, à Noyers-sur-Cher.

Un homme âgé de 51 ans était convoqué mardi 21 novembre à la barre du tribunal correctionnel pour répondre d’une agression sexuelle sur mineure.

Comme l’a précisé le président Olivier Bachelet, les faits se sont produits dans l’après-midi du 12 août 2019 à Noyers-sur-Cher.

La mère d’une jeune fille de 12 ans est venue déposer plainte à la gendarmerie de Saint-Aignan.

Selon ses déclarations, la fillette s’est rendue chez son voisin pour voir un chiot appartenant à son fils.

Le quinquagénaire l’a fait s’asseoir sur ses genoux puis il a entrepris de lui coiffer ses cheveux.

La jeune fille aurait demandé à visiter sa chambre à coucher.

Le voisin aurait profité de la situation pour se mettre à califourchon sur la mineure et la forcer à l’embrasser avec la langue.

Puis il lui aurait imposé des attouchements sur le corps et les fesses.

La petite a pu lui échapper pendant qu’il se lavait les mains dans la salle de bains.

L’homme a tenté de la retenir en lui ordonnant de ne rien dire.

Comportement inadapté

La jeune fille recherchait à l’époque facilement le contact sans se rendre compte du danger.

Les parents se méfiaient pourtant de leur voisin.

Le père de la fillette lui avait d’ailleurs fait une remontrance quand, à l’occasion d’un apéritif, il avait proposé à la mineure des bonbons à condition qu’elle cesse de se chamailler avec son frère.

À l’issue de sa garde à vue, l’homme avait été mis en examen et placé pendant un mois en détention provisoire.

Face au tribunal, le prévenu d’une voix éteinte a reconnu une partie des faits:

« J’étais saoul. Je me suis allongé à côté d’elle et je lui ai fait un bisou mais pas avec la langue. »

Le quinquagénaire ajoute qu’il ne se trouvait pas dans son état normal.

Il admet avoir pris la jeune fille dans ses bras mais nie lui avoir imposé une pénétration digitale dans l’anus:

« Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête. Je lui ai juste effleuré le sein », jure l’homme au visage orné d’une fine moustache et d’un bouc.

« Vous avez 35 ans d’écart, ça vous paraît normal comme comportement ? », lui demande le vice-procureur Jean Demattéis.

« Vous niez le baiser avec la langue et le doigt dans l’anus, donc selon vous, cette enfant a menti ? Elle n’avait pourtant aucun intérêt à vous accuser. Alors que vous, vous avez un intérêt à mentir pour avoir une peine moins lourde. »

Aucun suivi entamé

L’expertise psychiatrique indique que le prévenu a sombré dans l’alcool en 2013 après la mort de son père et que son discernement était altéré au moment des faits.

Le prévenu assure avoir arrêté de boire par la seule force de sa volonté, mais n’a pas entamé de suivi médical.

Après sa sortie de détention, il a vendu sa maison et quitté Noyers-sur-Cher.

« Le traumatisme perdure encore aujourd’hui »

Pour Me Nathalie Coeudevez, avocate de l’adolescente et de ses parents:

« L’atteinte est encore plus douloureuse quand l’auteur minimise les faits et fait passer la victime pour une menteuse. Il ne l’a pas choisie par hasard, il connaissait sa docilité. Le traumatisme perdure encore aujourd’hui, elle a toujours peur des hommes »

De son côté, le représentant du ministère public a noté que la victime a toujours été constante dans ses déclarations contrairement à son agresseur qui a fourni trois versions différentes.

Une peine de 4 ans de prison, dont 3 assortis d’un sursis probatoire, a été requise.

L’avocate de la défense, Me Samira Benmerzoug, a sollicité la clémence du tribunal en rappelant que son client a toujours été poursuivi pour une agression sexuelle à caractère délictuel et non une infraction criminelle.

Le tribunal a écarté l’altération du discernement et a infligé au quinquagénaire 3 ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire.

La partie ferme sera effectuée sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique.

L’homme devra se soigner et a interdiction de contacter la victime et de paraître à son domicile.

Il devra verser un total de 5.500 € en réparation.

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