Blain – Un enseignant condamné pour avoir abusé de sa belle-fille de 12 ans

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Un enseignant condamné pour des “caresses” sur sa belle-fille de 12 ans
Un enseignant du Pays de Blain (Loire-Atlantique) a été condamné ce mercredi 26 janvier 2022 par le tribunal correctionnel de Nantes pour des “agressions sexuelles incestueuses.”

Un enseignant de la région de Blain (Loire-Atlantique) a été condamné ce mercredi 26 janvier 2022 par le tribunal correctionnel de Nantes pour les « agressions sexuelles incestueuses » auxquelles il s’était livrées en 2015 sur sa belle-fille alors âgée de 12 ans.

Il a écopé de deux ans de prison avec sursis probatoire pour ces « faits regrettables » qu’il a reconnus sans difficulté.

Il aura dans ce cadre obligation de se soigner et interdiction de contacter sa belle-fille pendant les deux prochaines années ; surtout, il lui a été fait interdiction d’exercer une profession en lien avec des mineurs, ce qui va le contraindre à changer de poste. Il enseigne en effet à des élèves dans un « lycée professionnel », a-t-il dit lors de son procès.

Son nom sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à donner son adresse tous les six mois à la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police le plus proche de son domicile. Sur le plan civil, il sera fixé sur le montant des dommages et intérêts à verser à sa belle-fille le 7 octobre 2022.

Le procureur avait requis de l’emprisonnement ferme
D’ici là, une expertise psychiatrique de l’ancienne collégienne – âgée aujourd’hui de 19 ans – devra être faite pour évaluer toutes les conséquences des « caresses » de son beau-père. Dans l’immédiat, celui-ci devra d’ores et déjà lui verser une première provision de 2.000 € et 700 € supplémentaires pour ses frais de justice.

En tout état de cause, la victime a longtemps été « fermée comme une huître », selon les témoignages de ses proches, et elle est « assez bloquée dans ses relations avec les garçons » a relevé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier. Elle a même des « peurs immenses » à l’égard des hommes, selon un psychiatre.

Son beau-père a échappé au final à la peine de prison ferme – certes aménageable sous une forme alternative à l’incarcération – qui avait été requise par le procureur de la République : celui-ci avait réclamé dix-huit mois d’emprisonnement ferme et dix-huit autres avec sursis probatoire.

Ses méfaits avaient été révélés au printemps 2020 : l’adolescente s’était présentée au commissariat de police de Bordeaux (Gironde), où elle est venue vivre auprès de son père, pour relater que son beau-père avait glissé sa main « sous son T-shirt » et « dans sa culotte » sur le canapé familial, « deux ou trois » mercredis après-midi de suite, quand sa mère travaillait.

Des « gestes déplacés qui sortent du cadre de l’affection »
A l’époque, cette dernière ne l’avait « pas crue » mais la pré-adolescente avait pu se confier à ses grands-mères, ses soeurs, son père et l’une de ses tantes. Ces derniers l’avaient alors « soutenue » et incitée à signaler ces faits à la justice.

« J’ai commis des faits regrettables, ce sont des gestes inacceptables », a reconnu d’emblée le prévenu, ce mercredi 26 janvier 2022, devant le tribunal correctionnel de Nantes.

J’ai eu des gestes déplacés qui sortaient du cadre de l’affection, en passant ma main sur des endroits interdits.

Le prévenu
Cet enseignant jusqu’alors inconnu de la justice a expliqué ces « gestes déplacés » par la « pression psychologique au travail » qu’il avait « depuis plusieurs années ». « Peut-être que j’aurais eu besoin à l’époque d’une aide psychologique », a-t-il dit.

Le prévenu a par ailleurs affirmé qu’il n’y avait « jamais » eu de situation « ambiguë » avec d’autres enfants et qu’il n’avait « pas d’attirance » pédophilique. Les recherches sur son matériel informatique n’avaient d’ailleurs pas permis de retrouver d’images pédo-pornographiques.

Des relations distendues avec ses propres enfants
L’homme est à ce jour toujours en couple avec la mère de sa victime… qui était néanmoins aux côtés de sa fille sur le banc des parties civiles.

Il y a eu une incompréhension à l’époque entre nous deux : je lui ai dit que je la croyais, mais que je comprenais pas.

La mère de la victime
L’une des deux assesseures s’est toutefois interrogée sur les relations distendues de l’enseignant avec ses deux enfants, nés d’une première union.

C’est en effet un juge des enfants, et non un juge aux affaires familiales (JAF), qui l’avait privé de la garde de sa fille de 10 ans et de son fils de 8 ans. « Le juge des enfants intervient quand il y a un danger, qu’une protection est nécessaire », lui a fait dit la magistrate.

Quand un parent est privé de la garde de ses enfants, c’est que le juge estime que c’est lui le danger.

Une magistrate
Mais ces relations distendues s’expliqueraient en fait par « l’emprise » de leur mère, qui aurait « monté la tête » des deux enfants, selon le prévenu : sa fille aînée a « toujours eu des troubles psychologiques » et un certain « mal-être ». « Aujourd’hui, elle est salariée, on échange régulièrement des SMS », a-t-il ajouté. « Mon fils lui reste discret, et ne veut pas de liens. »

Un enseignant qui n’avait « jamais fait parler de lui »
En attendant, sa belle-fille a elle été « contrainte de vivre avec son agresseur pendant des années », a relevé l’avocate de la parties civile.

Son mal-être l’a obligé à quitter ses amis, son lycée, alors que lui continue sa vie comme si de rien n’était !

Avocate de la partie civile
Me Corentin Roger, l’avocat du prévenu, avait lui rappelé que son client était « en dépression » en 2015, et qu’il avait « besoin d’être vidé » de ses « idées noires » et du « sentiment de persécution » qu’il ressentait à l’époque.

Il ne minimise absolument pas la souffrance de sa belle-fille, ce qui permet d’envisager l’avenir de façon plutôt sereine.

Avocat de la défense
« Statistiquement, le risque de récidive est très faible : le seul fait d’avoir rencontré l’opprobre et la honte empêchent bien souvent de réitérer de tels faits », a encore souligné l’avocat de la défense.

Surtout, cet enseignant décrit comme « sérieux », « disponible » et « travailleur » n’a « jamais fait parler de lui » jusqu’à cet « agissement isolé » et ces « faits anciens », a-t-il insisté. La peine de prison ferme « extrêmement lourde » requise par le procureur n’avait donc « pas d’intérêt », sauf à vouloir « répondre à une morale publique qui ne doit pas vous guider ».

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