Nevers | Le pédocriminel incestueux condamné à 18 ans de prison pour ses crimes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 12/12/2021
- 08:30
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Actualisation du 16 décembre 2021 :
La cour et les jurés se sont retirés pour délibérer à 15 h 40. Ils ont rendu leur verdict au bout de près de cinq heures de réflexion.
Le Nivernais de 46 ans endosse désormais sa culpabilité. Mais elle n’est pas pleine et entière. Il nie certains viols sur ses enfants, sa nièce et sa belle-fille. Et il dresse un paravent entre lui et la réalité de ses actes : l’alcool.
L’étude de sa personnalité est revenue au premier plan, mercredi 8 décembre, au dernier jour de son procès. Le psychiatre lui attribue une « structure perverse caractérisée », liée à des « carences affectives et éducatives précoces ».
L’expert constate :
« La notion d’interdit lui échappe totalement ».
En raison de parents défaillants. En raison d’une agression quand il avait 6 ans ? Un ami de son père aurait abusé de lui. Il refuse catégoriquement d’en parler…
A plusieurs reprises, à l’évocation de cette masturbation forcée, il s’est emporté :
« Ça ne regarde que moi »
« Allez-y, mettez-moi vingt ans, mais qu’on me laisse tranquille avec ça ! »
La trace de cette agression sexuelle, si elle a existé, constitue « à coup sûr un point d’organisation de sa personnalité et de sa perversion », commente le psychiatre.
Et l’alcool ? Quel rôle a-t-il joué dans ce fonctionnement ? L’accusé se décrit comme une autre personne quand il boit. Et, lorsqu’il est bousculé par l’énumération des viols incestueux, il se cache derrière son incapacité à se sevrer de cette addiction.
Le psychologue, qui a examiné l’accusé, analyse :
« Le rôle désinhibiteur de l’alcool est un révélateur des tendances sexuelles profondes de la personne ».
« Et non un élément causal. »
L’expert juge :
« Il est dans le déni de sa pédophilie ».
Et l’amnésie éthylique apposée sur les actes les plus transgressifs.
L’accusé a déclaré à propos des sodomies sur son fils et du viol d’une fillette de 4 ans :
« Si je l’ai fait, je devais être sacrément bourré ».
La parole est donnée, en fin de matinée, aux avocats des parties civiles. Viendront ensuite le réquisitoire de l’avocat général, la plaidoirie de la défense, le dernier mot de l’accusé, puis le délibéré et un verdict attendu dans la soirée.
Article du 8 décembre 2021 :
C’était en 1995, elle regardait des dessins animés en pyjama sur le canapé, quand le nouveau compagnon de sa mère lui a posé cette question:
« Par devant ou par derrière ? »
Elle avait 4 ans.
C’est aujourd’hui une jeune femme, mère de trois enfants, qui raconte ce souvenir horrible, qui peine sur chaque mot de cette phrase inconcevable.
Elle explique que l’accusé l’a violée, en lui mettant la main sur la bouche pour étouffer ses cris.
Elle est parvenue à se dégager.
Elle s’est réfugiée dans la salle de bain.
Mais sa mère, absente à ce moment-là, lui avait ordonné de ne jamais s’enfermer à clef, pour éviter les incidents domestiques.
Alors, elle ne s’est pas barricadée.
Et il est entré, pour la violer à nouveau.
« J’en ai parlé, je n’en ai pas fait un tabou »
La nièce de l’accusé, quant à elle, n’oubliera jamais son année de CM1, en 2000-2001, lorsqu’il s’en est pris à elle à trois reprises, en pleine nuit:
« Pour la fellation, il m’a mis la main derrière la tête. »
Elle parle de plus en plus vite:
« Pour la pénétration vaginale, ça n’a pas duré longtemps, il m’a laissée tranquille. »
Elle accélère encore, submergée:
« J’en ai parlé, je n’en ai pas fait un tabou. »
Mais sa mère ne l’a pas crue.
Les derniers à prendre la parole sont les deux enfants de l’accusé.
Ils racontent un inceste durant chaque week-end de garde partagée chez leur père, pendant des années.
La langue française manque de périphrases pour rendre compte à nouveau de tous les viols qu’ils décrivent.
« Beaucoup de choses sont vraies »
Les dépositions sont terminées.
L’accusé baragouine quelque chose alors que la présidente n’a pas encore allumé son micro.
Elle lui demande une réaction intelligible.
Il réclame une pause.
Quand les débats reprennent, il rompt :
« Beaucoup de choses sont vraies ».
Il avoue des fellations exigées, des cunnilingus imposés, des pénétrations vaginales.
Mais il ne reconnaît pas tout.
Il n’aurait pas touché sa belle-fille quand elle avait 4 ans, ni sodomiser son fils.
La présidente l’interroge :
« Qu’est-ce qui vous attire sexuellement chez les enfants ?
— Ben… rien. C’est ça le problème.
— Vous nous avez dit qu’il n’y avait pas eu de pénétration anale, car vous n’êtes pas homosexuel. Mais êtes-vous pédophile ?
— Non.
— Et pourtant… »
« Sachez que ce souvenir compte beaucoup pour lui »
L’accusé considère qu’il a fait un « grand pas ».
Il n’en reste pas moins un tout petit homme.
L’un de ses cousins est venu décrire les violences physiques qu’il infligeait à ses enfants, en marge des sévices sexuels.
La présidente demande:
« Vous l’avez vu faire ? »
Il marque un temps, puis répond :
« Oui »
Un autre silence suit et le cousin s’écarte subitement de la barre.
Il mime les coups, il hurle les insultes.
Il se prend la tête à deux mains et déclare:
« Et moi, j’étais là, je faisais rien, comme un con. »
Il se met à pleurer.
Il ne savait rien des viols, mais il se sent mal.
Pourtant, il a tenu tête à l’accusé, une fois, sauvant la mise à son fils.
Me Vincent Billecoq, l’avocat du jeune homme lui apprend:
« Sachez que ce souvenir compte beaucoup pour lui »
Le cousin retrouve le sourire.
En quittant la salle, il lance aux parties civiles :
« Bon courage les gosses ».
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