Ploumagoar | Un père violent condamné à 5 ans de prison dont 1 ferme

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Le père de famille terrorisait ses enfants et sa femme
Agression sexuelle sur une collégienne à Flers : un homme de 49 ans condamné à 1 an de prison sous bracelet électronique.
L’homme jugé a 55 ans. Il est marié et père de 4 enfants à Ploumagoar, près de Guingamp. Les violences commises sur sa femme et ses enfants auront duré dix ans.

Une audience compliquée s’ouvrait ce jeudi 9 décembre au tribunal de Saint-Brieuc.

Un dossier de violences sur conjoint et sur mineurs de moins de 15 ans était jugé. Certains principes moraux et certaines valeurs humaines ont été bousculés lors de l’évocation des faits. Nicolas Heitz, nouveau procureur de la république, avait promis qu’il monterait au créneau pour délester ses substituts, et il a tenu parole.

Pour son baptême du feu à Saint-Brieuc, il hérite d’une audience sous tension.

L’homme qui est au centre de ce procès a 55 ans. Il est marié et père de 4 enfants à Ploumagoar, près de Guingamp.

Perversion et sadisme

Les violences commises sur sa femme et ses 4 enfants mineurs vont durer 10 ans. 10 années de perversion et de sadisme, un quotidien familial insupportable, pendant lesquelles un père et mari étale sa toute puissance, devant 4 enfants mineurs totalement terrorisés.

Aujourd’hui, il a tourné la page et se présente à la barre au bras de sa nouvelle compagne. Derrière lui, c’est un champ de ruine. 5 vies brisées. Les enfants témoigneront des punitions, coups de poings, insultes, gifles, enfermement à la cave, interdiction de parler sans son autorisation, inspection des chambres avec menaces de sévices, une liste non exhaustive…

La présidente reprend un des sévices :

« Tu préfères 2 jours enfermée dans ta chambre sans boire et sans manger, ou 2 gifles ? »

Résignée, la fillette choisira la seconde décision :

« A la deuxième gifle, vous avez cette phrase horrible : « Oups je me suis raté » et vous lui en assénez une troisième ».

4 enfants terrorisés qui voyaient leur mère prendre des coups uniquement parce qu’elle avait osé un geste de tendresse envers sa fille.

Relations sexuelles contraintes

Les outrages, les coups, le dénigrement, les relations sexuelles sous la contrainte, l’enfermement, pas de téléphone portable, pas de carte bancaire.

« Vous lui avez même ôté sa dignité »,

insistera la présidente.

« Vos 4 enfants ont été suivis par des psys pour tenter de se reconstruire après votre départ. L’ainée à fait 2 tentatives de suicide pour crier son mal-être. A ce jour, vous ne versez pas le moindre centime à votre femme, vous en pensez quoi, monsieur ? »

Tête basse, le prévenu encaisse les auditions de son ex-famille :

« Je suis désolé, je n’ai pas imaginé le mal que je pouvais faire. Je suis diagnostiqué borderline, c’est peut-être la raison de mon comportement, mais j’aime mes enfants. »

C’est en larmes que la maman témoignera à la barre :

« Si vous saviez comme je regrette de ne pas avoir pu lui tenir tête et mieux protéger mes enfants. Je suis désolée, j’aurais dû, mais j’avais tellement peur… »

Des enfants au grand coeur

La fille ainée prendra la parole à son tour :

« Je présume qu’il nous aime à sa façon, on ne lui veut pas de mal, mais on voudrait que tout cela se termine et qu’il nous laisse tranquille. Mes frères, ma sœur et moi-même souhaitons, bien sûr, qu’il soit puni, mais nous ne voulons pas qu’il aille en prison, c’est malgré tout notre père. »

Une leçon de dignité à méditer.

Pas un seul euro de dommage et intérêt n’est demandé, l’heure est à la reconstruction.

Le procureur et le tribunal seront sensible à la requête exprimée par les enfants. Néanmoins, il est reconnu coupable et condamné à 5 ans de prison, dont 1 an ferme sous bracelet électronique.

Le retrait de l’autorité parentale est prononcée. La présidente conclura :

« Monsieur, la peine encourue était de 10 ans. Si vous ne couchez pas en prison ce soir, vous le devez au témoignage de vos enfants. »

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