Verneuil-l’Etang | Gilles C., et sa compagne Micheline violaient la nièce de 13 ans

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L’oncle est coupable d’une cinquantaine de viols durant 5 ans
L’habitant de Brie-Comte-Robert qui avait violé sa nièce dès ses 13 ans a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle. Sa complice purgera sa peine avec un bracelet électronique.

Après 3 jours d’assises à Melun, les deux accusés sont arrivés libres à l’audience du vendredi 12 mars et en sont ressortis pour rejoindre directement la case prison. Une première pour eux car ils n’ont jamais été écroués après leur interpellation en 2016.

En prévision de l’inévitable peine, chacun a pris soin de se munir d’un lourd sac d’effets personnels traîné jusque dans le prétoire.

Une cinquantaine de viols

Gilles C., un habitant de Brie-Comte-Robert de 58 ans, était accusé d’une longue série de viols incestueux sur sa propre nièce, Jenny, abusée dès l’âge de ses 13 ans. Son ex-compagne, Micheline, retraitée de 70 ans, était poursuivie pour avoir participé à deux viols.

Ce couple de Thénardier lubriques des temps modernes, dans une nouvelle version des Misérables, a dû revenir durant le procès sur ces longues années de pratiques pédophiles. Gilles C. a fini par reconnaître « un vrai paquet » d’une cinquantaine de viols.

Plainte

Les agissements se sont répétés sur près de 5 ans (entre 1998 et 2003). C’est bien longtemps après les faits, que, parvenue à l’âge adulte, Jenny, aujourd’hui âgée de 37 ans, a décidé de briser la spirale du silence pour enfin déposer plainte contre son oncle et sa complice.

Le fil de l’écheveau familial était dénoué, il n’y avait plus qu’à le tirer. Mercredi 10 mars, tout d’abord avec les faits proprement dits. Les deux enquêteurs de police et de gendarmerie se succèdent à la barre pour rapporter leurs longues investigations dans une profusion glacée de détails glauques.

Une sorte de nausée s’empare de la famille massée derrière Jenny, ravissante jeune femme blonde qui fait face sans broncher. Des viols à répétition commis au fond d’un chemin boueux de Verneuil-l’Etang, à l’arrière d’une camionnette : « Derrière chez man-man ! », précise l’accusé.

Le premier de tous avait été commis en Savoie, dans un chalet loué pour les vacances d’hiver. Puis vient l’évocation de ces « plans à trois » tels que les aime « tonton », avec Micheline qui joue le jeu… « Par contrainte », bredouille-t-elle. Les deux accusés baissent la tête sous le déluge de détails d’un insoutenable passé.

Jeudi 11 mars, après les témoignages des proches, vient l’heure tant attendue de l’expertise psychologique. Quels profils de personnalités prédatrices se cachent derrière le couple d’accusés ?

Lui est un anxieux susceptible, impulsif et narcissique qui ne révèle aucun trouble ni pathologie. Elle, murée, jalouse, possessive, est sous influence et terriblement attachée au confort matériel que pouvait lui apporter son conjoint.

Addict au sexe

Au point de tout accepter ? La très grande famille de l’accusé (14 frères et sœurs) confie unanimement que « tonton Gilles » était l’élément fort de la fratrie, le boute-en-train, le gars serviable, l’organisateur des événements familiaux toujours présent.

La fratrie évoque un « leader charismatique »… Pour leur part, les jeunes nièces parlent aussi

« de mains baladeuses et de propos salaces. »

Tous ceux qui le connaissent parlent d’un addict au sexe, toujours très prolixe sur ses performances, réelles ou fantasmées. Ce qu’il confesse par ailleurs.

Physiquement il apparaît comme un type banal, de corpulence assez fine. Il a les cheveux gris coupés courts et porte de petites lunettes. Le quinquagénaire s’exprime bien mais souvent de façon abrupte. Derrière lui Micheline ne pipe pas un mot, résignée. Tout au long des trois jours leur ligne restera la même.

Pour elle, ce sera « la peur de le perdre ». Pour lui « le sentiment, l’histoire d’amour au long cours » et « le consentement » de sa jeune nièce jusqu’à sa majorité. Il déclare tout regretter aujourd’hui et bredouille un « pardon ! » qui n’en est pas un. C’est à peine s’il semble y croire lui-même…

« Leader charismatique »

À l’heure des réquisitions et des plaidoiries, l’avocat général s’attaque méthodiquement à l’argument majeur du principal accusé : le consentement.

« Vous étiez dit-on le leader charismatique de la famille, celui qu’on écoutait.Comment pouvez-vous parler du consentement d’une fillette de 13 ans, soumise et qui vous fait confiance ? Les enfants savent qu’ils doivent obéir aux adultes et les écouter ! »

Il n’est pas plus bienveillant face aux postures de soumission de la complice avant de réclamer 12 ans de réclusion contre lui et 5 ans dont 2 avec sursis contre elle.

Côté plaidoirie, Me Patricia Astruc-Gavalda, pour la partie civile, lancera au principal accusé :

« Vous êtes un être vil, manipulateur, violent méchant sans remords ni émotion, vos actes sont écœurants, vous lui avez tout pris. »

Pour sa part, la défense évoquera son impossibilité à « assimiler la réalité. »

Réclusion criminelle

Au final, Gilles C. a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, avec un suivi sociojudiciaire de 7 ans. Il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Micheline écope de 5 ans de prison dont 3 avec sursis. Elle doit sortir rapidement de détention pour purger sa peine avec un bracelet électronique.

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