Paris | Camille Kouchner accuse Olivier Duhamel d’avoir abusé son frère jumeau

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« Pourquoi aurait-il le droit de vivre hors de cette réalité quand, moi, elle me hante ? »
Olivier Duhamel, spécialiste politique et président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. (Stéphane De Sakutin / AFP)
Dans un ouvrage à paraître ce jeudi 7 janvier, Camille Kouchner a accusé son beau-père Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau. Après celui de son demi-frère Alexandre, la juriste a reçu le soutien de son père, Bernard Kouchner, qui a réagi à ces révélations par la voix de son avocate.

Actualisation du 15-04-2021 : Olivier Duhamel a reconnu les agressions sexuelles sur son beau-fils

Des faits « difficilement » reconnus lors de son audition, fait savoir l’Agence France-Presse ce mercredi.

Une enquête a été ouverte pour viols et agressions sexuelles par personne ayant l’autorité sur mineur de 15 ans, par le parquet de Paris.

D’après LCI, Olivier Duhamel aurait exprimé ses « regrets », lors de cette audience.

Les faits étant prescrits, il n’y aura pas de procès concernant cette affaire spécifiquement.

L’enquête doit déterminer s’il existe éventuellement d’autres victimes.

Pour l’heure, aucune autre victime n’a été identifiée, ajoute LCI.

Source : Le Point

L’omerta aura duré pendant des années

Dans un livre intitulé La Familia Grande, à paraître ce jeudi 7 janvier aux éditions du Seuil, Camille Kouchner, la fille d’Évelyne Pisier et de Bernard Kouchner, a décidé de briser le silence sur un drame familial survenu durant son adolescence.

Dans La Familia grande, qui paraîtra jeudi aux éditions du Seuil, la juriste Camille Kouchner raconte l’inceste autour duquel sa famille se déchire depuis plusieurs décennies.

Comme le relate Le Monde, qui révèle l’information ce lundi, l’autrice accuse son beau-père, Olivier Duhamel, 70 ans d’avoir abusé de son frère jumeau à partir de la fin des années 1980, alors que ce dernier, nommé « Victor » au fil des pages afin de protéger son identité, était adolescent.

« Je vous confirme que ce que ma sœur a écrit à propos des agissements d’Olivier Duhamel à mon égard est exact »

a assuré le désormais quadragénaire au quotidien du soir.

« Pourquoi aurait-il le droit de vivre hors de cette réalité ? »

Olivier Duhamel est un célèbre politologue et constitutionnaliste, habitué des plateaux de télévision.

Il coanime également tous les samedis sur Europe 1 l’émission Mediapolis. Au début des années 1980, il s’est mis en couple avec Evelyne Pisier, sœur de l’actrice Marie-France Pisier et ex-épouse de Bernard Kouchner avec lequel elle a eu trois enfants : Julien, en 1970, puis Camille et « Victor » en 1975.

Étant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions
dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions.
— Olivier Duhamel (@o_duhamel) January 4, 2021

Un calvaire qui aurait duré”plus de deux ans et demi”, a-t-on pu lire dans les colonnes du Parisien. Bernard Kouchner, qui a appris sur le tard ces révélations, a souhaité faire part de son soutien à sa fille.

“J’admire le courage de ma fille Camille”

a-t-il déclaré, dans un communiqué transmis par son avocate Maryline Lugosi et relayé par le quotidien national.

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, le retentissement de cette affaire dans la sphère publique semble être un soulagement.

À en croire les mots employés par Bernard Kouchner, “un lourd secret” pesait “depuis trop longtemps” sur les épaules de cette famille.

Pourtant, l’homme politique n’a pas tout de suite su ce qui se passait dans l’autre foyer de ses enfants. Si les faits semblent être survenus à la fin des années 1980, le père de Camille et “Victor” n’en a eu connaissance qu’au début des années 2010.

En apprenant ce qu’Olivier Duhamel, le nouveau compagnon d’Évelyne Pisier, infligeait à son fils adolescent, Bernard Kouchner a été sous le choc.

Et en colère:

“Il se retiendra de ‘péter la gueule’ à Olivier Duhamel sur les conseils de Camille, pour “Victor”, pour que l’affaire ne sorte pas”

 

Olivier Duhamel annonce sa démission

Selon Le Monde, Olivier Duhamel ignorait tout, jusqu’à dimanche, de la publication du livre l’accusant. Contacté par le journal, il n’a fait aucun commentaire.

Ce lundi, sur Twitter, il a annoncé sa démission de la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP).

« Etant l’objet d’attaques personnelles, et désireux de préserver les institutions dans lesquelles je travaille, j’y mets fin à mes fonctions », a-t-il simplement écrit.

Les faits relatés dans le livre sont frappés de prescription, mais Camille Kouchner dit avoir voulu rendre compte de l’emprise qu’exerçait, dit elle, cet homme sur ses frères et elle :

« Pourquoi aurait-il le droit de vivre hors de cette réalité quand, moi, elle me hante ? »

 

Extraits de l’ouvrage, La Familia Grande:

« Petit, mon frère m’avait prévenue : “Tu verras, ils me croiront, mais ils s’en foutront complètement.” Merde. Il avait raison.

Bon, ben s’ils ne comprennent pas, on va leur expliquer.

Je vais t’expliquer, à toi qui professes sur les ondes, toi qui fais don de tes analyses aux étudiants et pavanes sur les plateaux télés.

Je vais t’expliquer que tu aurais pu, au moins, t’excuser. Prendre conscience et t’inquiéter.

Je vais te rappeler que, au lieu de ça, tu m’as menacée. Message sur mon répondeur : “Je vais me suicider.”

Je vais t’expliquer, à toi qui dis que nous sommes tes enfants. Quand un adolescent dit oui à celui qui l’élève, c’est de l’inceste. Il dit oui au moment de son désir naissant. Il dit oui parce qu’il a confiance en toi et en ton apprentissage à la con. Et la violence, ça consiste à décider d’en profiter, tu comprends ? Parce que, en réalité, à ce moment-là, le jeune garçon ne saura pas te dire non. Il aura trop envie de te faire plaisir et de tout découvrir, sûrement.

Je vais t’expliquer que, à force, ensuite, le jeune garçon va dire oui pour nier l’horreur de la situation. Ça va durer, et puis il va culpabiliser, se dire que c’est sa faute, qu’il l’a cherché. Ce sera ton triomphe, ta voie de sortie pour en réchapper. (…)

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