Yzeures-sur-Creuse | Détention prolongée pour le suspect de viol incestueux

En détention provisoire depuis 18 mois, ce beau-père de 41 ans, mis en cause pour attouchements sexuels et viol incestueux sur une mineure de 10 ans, à Yzeures-sur-Creuse, fait appel en vain d’une ordonnance de prolongation de son incarcération.

En l’absence de son avocate, il est bien présent dans le box soutenu par deux béquilles écarlates, suite à un problème de genou.

Accusé d’agression sexuelle incestueuse sur la fille de sa compagne, ce qu’il reconnaît en troisième audition, il nie les viols incestueux de 2015 à 2016 relatés par la victime qui, en pleurs, se serait confiée. Le suspect n’aurait jamais « considéré la jeune fille comme sa fille ».

Après une tentative de suicide en 2014 liée à une tromperie de sa compagne, il serait devenu « accro au sexe ». Il conduit des poids lourds depuis 2013, date d’un accident du travail. L’expertise psychologique le présente comme un homme d’intelligence normale, voire supérieure, se voyant « bouc émissaire d’un complot monté par sa compagne, calculatrice, sans empathie pour la victime ».

Interrogé par le président Blanc sur les raisons de son appel, le suspect déclare : « J’ai demandé un contrôle judiciaire avec bracelet électronique pour bénéficier d’actes chirurgicaux pour mon genou en mauvais état, ce qui m’empêche de conduire. »

“ Manipulateur dénué d’empathie ” L’avocat général, Jean-Dominique Trippier, s’oppose fermement à sa libération pour quatre raisons. D’abord, le risque de pression lié à une évolution de sa version des faits. Il reconnaît d’abord, puis garde le silence, puis se dit victime d’un complot.

Le risque de réitération est aussi mis en avant par le magistrat en raison de son caractère « manipulateur dénué d’empathie ». Également évoqués, les risques de fuite et de trouble à l’ordre public.

Prenant la parole en dernier, le suspect souligne les démarches entreprises pour un suivi de soins. Il souhaite sortir pour s’occuper de sa propre fille qui a des problèmes de santé, « qu’il a élevée tout seul » et dont « il n’a pas de nouvelles ».

La cour le maintient en prison.

Source : lanouvellerepublique.fr