Vienne | le pédophile chassait les mineurs sur Facebook
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 13/09/2019
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La justice essuie souvent des critiques sur le manque de suivi des délinquants sexuels.
A Poitiers, c’est la curiosité bien placée d’un juge d’application des peines qui avait relancé les investigations sur Manuel, dès sa libération de prison.
Le trentenaire venait de purger une peine pour corruption de mineur et détention d’images pédo-pornographiques.
Vérifications
Le tribunal lui avait logiquement interdit tout contact avec les mineurs. Il devait s’astreindre à un suivi sociojudiciaire serré pendant cinq ans.
Sauf que les vérifications lancées par le juge chargé de suivre Manuel révèlent rapidement qu’il a ouvert plusieurs comptes sur Facebook où il discute avec des filles et des garçons mineurs. Des discussions qui n’ont rien de banales. Ainsi, la mère d’un jeune garçon de 10 ans, qui a mis en place un contrôle parental du Facebook de son fils, voit les messages qui arrivent sur son profil.
Un millier
Le premier message de Manuel se contente de demander l’âge de celui qu’il croît être son interlocuteur. Puis il passe aux choses sérieuses en lui réclamant une photo de lui nu.
Au fil de ses discussions Facebook, le trentenaire contacte rapidement entre 1.000 et 1.200 jeunes.
Pulsions
Hier, il revenait devant le tribunal correctionnel. Un expert psychiatre devait l’examiner avant que la justice ne statue sur son sort. Manuel n’est pas “ dissimulé ”. Il parle de ces pulsions qui l’étreignent. De sa préférence pour les enfants « innocents » et « attachants ». Il aimerait d’ailleurs bien en avoir si une compagne se présentait. « Je sais que c’est dangereux », convient-il.
La justice est bien en peine face à ce genre de personnalité. Les soins étaient engagés, mais Manuel était en rupture de traitement au moment des faits.
Aucun contact
Le procureur Lacotte réclame quatre ans de détention pour mettre les enfants à l’abri et les mesures habituelles… et déjà prises en 2018 : interdiction de contact avec les mineurs, cinq ans de suivi sociojudiciaire, des soins et un an de prison en plus en cas d’esquive.
Si Manuel n’est pas irresponsable au sens pénal, son défenseur, Me Coche, s’interroge tout de même face à un client sous curatelle renforcée :
« Il n’y a pas de responsabilité sans liberté. Est-il vraiment libre de ses attirances et de sa sexualité ? »
Suivi long
L’avocat s’inquiète aussi de voir autant de jeunes enfants naviguant sans surveillance sur Facebook, dont l’accès est normalement réservé aux plus de 13 ans.
Le tribunal a baissé d’un cran le curseur de la détention en prononçant une peine de trois ans mais il a doublé la durée du suivi sociojudiciaire, le portant à son maximum, soit dix ans.
Si Manuel recommence ses errements pendant son suivi qui lui impose des soins, l’interdiction de contact avec des mineurs et de la fréquentation de tout lieu accueillant des mineurs, il écopera de cinq années supplémentaires de prison où il est reparti, hier, après sa condamnation.
Source : www.lanouvellerepublique.fr
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