Saint-Raphaël | Il est jugé pour des rapports sexuels avec une ado

Le jeune homme avait obtenu d’une adolescente de 14 ans une dizaine de rapports sexuels à Saint-Raphaël. Le parquet a dénoncé “une contrainte morale”.

Le tribunal de grande instance à Toulon. (Photo doc D.L.).jpg
Alors que la question du “consentement sexuel des mineurs” est au cœur d’un projet de loi, un homme était jugé ce mercredi à Toulon pour avoir obtenu d’une adolescente âgée de 14 ans une dizaine de rapports sexuels, à Saint-Raphaël. Lui était âgé de 20 ans.”Je pensais que si deux personnes s’aimaient…”, s’est-il défendu devant les parents de la victime, effondrés sur le banc de parties civiles.

DES PROIES JEUNES ET VULNÉRABLES

Sauf que la relation entretenue par le prévenu relevait plus de la manipulation que d’un amour interdit. Au cours de l’enquête, la collégienne, dont la “vulnérabilité” a été soulignée par un psychologue, a expliqué qu’elle était réticente à franchir le pas.

Elle a fini par céder face à l’insistance de Paul qui se décrit lui-même comme un “harceleur” repenti. Le ministère public, réclamant une peine mixte de cinq ans de prison, a évoqué une “contrainte morale”.

Il a réussi avec [elle] ce qu’il n’a pas réussi avec d’autres”, a résumé l’avocate de la partie civile. Peu avant les faits, le prévenu avait effectivement entamé un flirt virtuel – via Internet – avec une autre adolescente de 13 ans. “Il m’a demandé une photo de moi nue”, a-t-elle relaté mercredi. Paul lui a, quant à lui, envoyé une image de son pénis.

Le jeune homme trop pressant a également été accusé de viol par une troisième adolescente, ex-petite amie âgée de 16 ans, à qui Paul écrivait des poèmes avant de l’inonder d’appels quand elle a mis fin à leur relation. Elle n’a pas déposé plainte et ne s’est pas constituée partie civile.

DE LOURDS SECRETS D’ENFANCE

C’est finalement le portrait d’un “prédateur” qui s’est dessiné mercredi. Même ses deux sœurs, dans une affaire jugée devant le tribunal pour enfants, ont fait état d’agressions sexuelles alors que Paul était mineur. “Si mes sœurs le disent, c’est que ça s’est passé. Moi, mon seul souvenir d’enfance, c’est d’avoir vu le sexe de mon grand-père maternel.”

Élevé dans une famille de témoins de Jéhovah dont il a fini par être exclu, “Paul a vécu dans un contexte contraint, marqué du sceau de l’interdit et du non-dit”, a noté un psychologue. Un autre a décrit le contexte “d’un conflit entre pulsions et contraintes religieuses”.

Sans avocat – les trois qu’il a désignés au fil de la procédure ont successivement jeté l’éponge (faute d’avoir perçu leurs honoraires, a suggéré la présidente de l’audience) –, le prévenu, aussi taxé de “mythomane” par son entourage, a exprimé des regrets à la barre. “Ce que j’ai fait, c’est une honte. Si je pouvais faire en sorte que je n’existe pas, je le ferais.”

Paul, qui sera inscrit au fichier des délinquants sexuels, a été condamné à deux ans de prison dont la moitié avec sursis. Il a écopé d’une obligation de soins et de travail, et d’une interdiction d’entrer en contact avec des mineures.

1.Ce témoin n’a toutefois pas déposé plainte et ne s’est pas constitué partie civile.

Source : nicematin.com

 

 

Source(s):