Vesoul | Une victime effondrée après la relaxe de son oncle incestueux

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Pédocriminel En liberté

La victime marqué de phases de dépression, de crises d’angoisse et de scarification
Un homme de 38 ans comparaissait devant le tribunal judiciaire de Vesoul, le 17 novembre, pour agression sexuelle incestueuse sur sa nièce. Une audience particulièrement difficile pour la jeune femme de 18 ans, qui peine à se reconstruire. Son oncle a finalement été relaxé faute d’éléments suffisant

C’est un homme de petite taille, chevelure dégarnie, l’air renfermé qui se tenait à la barre du tribunal de Vesoul, le jeudi 17 novembre.

Jugé pour des faits d’agression sexuelle sur sa nièce, l’homme ne s’est pas montré bavard et a nié en bloc tout ce qui lui était reproché.

En cause : plusieurs séances de « chatouilles » qui se sont déroulées entre 2012 et 2019.

A priori rien d’anormal entre un oncle et sa nièce, qui n’avait que 8 ans au moment des premiers faits.

L’homme, qui n’a pas encore 30 ans à l’époque, est très proche de sa nièce qu’il « chouchoute ».

« Dès que les rires s’arrêtaient, il remontait sa main »

Me Magalie Pagnet, l’avocate de la jeune victime a d’ailleurs rappelé:

« Elle adore son tonton, il l’a fait rire. Elle n’a aucune raison de se méfier de lui »

Mais alors que la jeune fille passe l’été chez ses grands-parents, l’oncle va de nouveau démarrer une séance de chatouilles.

Cette fois-ci, les « guilis » dérapent et les gestes évoluent, selon la victime, vers des attouchements.

La présidente Jessica De Pourcq, reprenant les déclarations de la jeune femme d’aujourd’hui 18 ans, a lu:

« Les mains se sont déplacées vers ses hanches et il a monté ses mains vers sa poitrine »

Une main de l’homme s’attarde alors sur son entrejambe.

« Dès que les rires s’arrêtaient, il remontait sa main et reprenait les guilis ».

La croyant endormie, il se masturbe à côté d’elle

Ce même été, alors qu’elle dort chez ses grands-parents aux côtés de sa petite sœur (6 ans à l’époque), le prévenu se masturbe à côté d’elles croyant « qu’elles dormaient », justifiera-t-il ensuite.

À la barre, le prévenu est décrit comme « un parrain assez proche de sa filleule » et « de ses parents qui lui font confiance et lui confient même la garde de leurs deux filles ».

Interrogé par la présidente du tribunal, le trentenaire confie n’avoir « à aucun moment volontairement touché les parties intimes ».

« À 8 ans, on ne sait pas ce que c’est ce genre de chatouilles »

Me Pagnet l’avocate de la victime a plaidé:

« En 2012, [elle] a 8 ans, elle aime rigoler et regarder les dessins animés. […] Sauf que ces guilis n’ont rien de rigolo. Ça l’oppresse, ça lui donne envie de vomir »

« Mais elle ne va rien dire car, à 8 ans, on ne sait pas ce que c’est ce genre de chatouilles. Donc elle décide de ranger ça dans un coin de sa tête. À 15 ans, c’est une ado remplie de colère, de culpabilité et de tristesse. Personne, à part sa mère, ne la croit. Elle va être rejetée par sa famille pendant trois ans »

Son avocate qui a évoqué « le raz-de-marée en 2019 », marqué de phases de dépression, de crises d’angoisse et de scarification.

À noter également que la victime s’était aussi confiée sur des vidéos tournées par son oncle quand elle prenait sa douche.

Faits également contestés par le prévenu et qui n’ont finalement pas été retenus lors de la procédure judiciaire.

La jeune femme a demandé 1 500 euros au titre du préjudice moral.

Manque d’éléments contradictoires

La procureure est revenue sur les déclarations de la plaignante:

« Je ne peux pas caractériser qu’il y a eu une agression sexuelle »

a-t-elle confié avant de requérir la relaxe.

Le tribunal a finalement relaxé l’oncle « au bénéfice du doute »

La présidente a justifié face à la jeune femme, effondrée:

« Le Code pénal impose d’avoir d’autres éléments que la parole de la victime lorsque les faits sont contestés »

Avant de conclure:

« Le message, ce n’est pas de dire aux victimes de ne pas porter plainte »

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