Vesoul | Une ancienne directrice de centre de loisirs couche avec une ado

oui

Pédocriminel En liberté

Accusée d’atteinte sexuelle sur mineur, une ancienne directrice de centre de loisirs a été relaxée
Photo François Roy, La Presse
Pendant plus de deux ans, elle avait noué une relation amoureuse et intime avec une jeune fille de 23 ans sa cadette.

Relation consentie a estimé le tribunal.

La relation, qui a duré deux ans, s’est nouée en 2018. À l’époque, la victime avait 14 ans, l’animatrice en avait 37.  

Éminemment « complexe »

L’affaire jugée ce jeudi 31 mars par le tribunal de Vesoul l’était assurément.

Ancienne directrice d’un centre de loisirs en Haute-Saône, une femme de 40 ans était jugée pour atteinte sexuelle sur mineur de plus de 15 ans, commise par une personne ayant autorité sur la victime.

À la barre, la prévenue a reconnu avoir noué une relation amoureuse et sexuelle « consentie », pendant plus de deux ans, de juin 2018 à décembre 2020, avec une adolescente rencontrée au centre.

La victime a 14 ans quand la relation débute, l’animatrice, 37.

Un premier baiser puis une relation sexuelle

À l’époque, la jeune fille est doublement fragilisée par la séparation de ses parents et des attouchements qu’elle a subis enfant.

La directrice devient sa confidente, sa « marraine de cœur », lui offrant écoute et soutien, l’accompagnant dans ses démarches de soins.

Les deux femmes se rapprochent et commencent à se voir en dehors du centre, chez l’une ou chez l’autre, nouant une relation sentimentale.

À la barre, la prévenue qui était alors en couple depuis huit ans raconte avoir accepté avec plaisir « à la demande de l’adolescente » :

« Un premier baiser »

« Je lui avais dit que jamais je ne ferais le premier pas »

Un cap est franchi lors d’un camp organisé par le centre de loisirs, au Lavandou, en 2018.

L’animatrice et la jeune fille ont une première relation sexuelle, dans un dortoir.

La directrice quittera ensuite ses fonctions et poursuivra la relation, secrète, en dehors du centre.

« C’était une relation impossible, j’étais amoureuse d’elle »

La présidente interroge l’accusée :

« Pourquoi ne pas avoir cessé de la voir ? »

La prévenue, parfaitement consciente « d’avoir franchi la limite qu’il ne fallait pas franchir » répond :

« Je n’y arrivais pas, je pensais que ça allait s’arrêter tout seul. On essayait à chaque fois de se séparer, c’était une relation impossible, j’étais amoureuse d’elle »

Elle reconnaît :

« C’était bien le pire que je pouvais faire, on est bien d’accord »

La relation s’achève quand l’adolescente entre au lycée.

Elle portera plainte par la suite en apprenant que son ex-partenaire a également couché avec sa sœur aînée.

La jeune femme confie à la barre du tribunal :

« Je ne sais pas si c’était de l’amour ou autre chose car c’est une des seules relations que j’ai eues »

« Je me suis dit, si elle n’était pas capable de s’empêcher de le faire avec moi et ma sœur, qu’est-ce qui me dit qu’elle n’allait pas le faire avec d’autres, plus jeunes ? »

En larmes, sa mère dit avoir été trahie par celle qui était devenue une amie de la famille.

« Je lui ai donné mon cœur, mes enfants, ce que j’ai de plus précieux »

« J’ai fait rentrer le diable dans ma maison, avec une tête d’ange ! »

« On ne couche pas avec un enfant ! »

Me Breitner à la partie civile, prend la parole :

« Oui, il y avait de l’amour. Il y avait du sentiment »

« Mais le problème ce n’est pas d’être amoureuse d’une ado, c’est de passer à l’acte. Tout ça est loin d’être normal ! On ne couche pas avec un enfant ! »

Puis elle poursuit reprochant à la prévenue l’« adulte » d’avoir mis sur les épaules de sa jeune cliente « Le poids d’une relation interdite ».

Le ministère public affirme en pointant « La relation d’autorité qui a existé du début à la fin de la relation » mais aussi l’absence de « malveillance » de l’animatrice, « partagée entre ses émotions et sa conscience » :

« Il appartient à l’adulte de protéger l’enfant. Quand l’enfant est consentant, c’est à l’adulte de poser les limites »

En réponse aux six mois de prison avec sursis requis, Me Euvrard plaide la relaxe, regrettant purement et simplement que cette relation, « une belle chose » selon lui, trouve son épilogue devant les tribunaux et constate :

« C’était inadapté. Moralement réprouvable, mais il n’y a pas de morale à appliquer ici, juste du droit »

Puis il convie les juges :

« A prendre encore plus de hauteur que d’habitude dans ce dossier d’une grande complexité de cœur »

Ses arguments ont été entendus.

Sa cliente a été relaxée.

Source(s):