Vesoul | Relaxé d’agressions sexuelles sur sa petite-fille de 3 ans

Me Richard Belin, avocat de la défense

Est-il un gentil papy victime d’une machination familiale ou un vilain papy qui aurait agressé sa petite-fille de 3 ans ? Voilà ce qu’a eu à juger le tribunal de Vesoul lors de son audience correctionnelle de jeudi.

Pas facile de trancher car il n’y a aucune preuve matérielle mais l’avenir d’une gamine est en jeu.

La procédure repose largement sur les déclarations de la mère de l’enfant qui rapporte celles de sa fille, âgée de 3 ans à l’époque des faits.

Elle lui aurait dit, à son retour d’un séjour chez le père dont elle est séparée, que « papy l’a touchée là, en montrant son sexe et ses fesses ».

Après avoir constaté des changements dans le comportement de sa fille, elle déposera plainte à la gendarmerie.

A la barre, le papy est présent et nie en bloc les faits qui lui sont reprochés.

Droit dans ses bottes, il penche « pour une manipulation de son ex-belle fille » pour atteindre son fils.

« La séparation se passait mal, ils étaient en conflit, et elle ne voulait pas de garde alternée. »

Il continue à voir la fillette et n’a pas noté la moindre réticence à son égard, ni le moindre mal-être.

Au nom de la maman et de sa fillette, Me Lagarrigue assure que « sa cliente n’a aucun intérêt à viser le grand-père ».

« Comme par hasard, il n’était jamais seul avec la petite, ne l’a jamais lavée, jamais vu nue.

On se demande pourquoi ? », interroge-t-elle.

Pour le procureur de la République, Clément Guétaz, l’agression sexuelle ne fait aucun doute.

Il fonde son opinion sur le rapport d’une psychologue clinicienne qui atteste de la crédibilité de l’enfant.

Il rapporte également les déclarations de la sœur du prévenu, qui affirme avoir subi par le passé des attouchements.

De quoi instiller le doute dans l’esprit de la présidente et ses deux assesseurs.

Offensif, Me Richard Belin, avocat de la défense, commence par démontrer que l’enquête des gendarmes manque d’objectivité.

« Tout repose sur les déclarations de la mère ; dans le reste de l’entourage, personne n’a noté de changement de comportement. »

Pour affaiblir le rapport de la psychologue clinicienne, il exhibe celui d’un médecin expert, réputé, qui affirme que la fillette va parfaitement bien sur le plan psychologique.

Un psychiatre note également que son client est sain et parfaitement crédible.

Selon lui, la fillette est au cœur d’un conflit familial.

« Si on charge le grand-père, on éloigne le père, voilà le mobile ».

Il a fait mouche auprès du tribunal qui a choisi de relaxer le prévenu.

Celui-ci est reparti libre de la salle d’audience, en compagnie de son épouse et sa fille.

Source : L’Est Républicain

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