Les Sables-d’Olonne | La parole de l’enfant ne suffit pas, le doute profite au présumé agresseur sexuel

Le rapport de l’expert-psychiatre évoque le caractère « dangereux » du prévenu et ses tendances « pédophiles »


Soupçonné d’agression sexuelle sur sa nièce de 4 ans, un homme comparaissait au tribunal hier. Faute d’éléments matériels constitués, il a été relaxé.

Un père de famille comparaissait hier au tribunal correctionnel pour agression sexuelle sur sa nièce âgée de 4 ans au moment des premiers faits:

« Une nièce dont il était également le parrain. Un autre fait cette fois témoignant de la confiance que lui accordait toute la famille alors qu’il était âgé de 20 ans », note d’entrée de jeu la présidente du tribunal, qui siégeait en collégiale.

Aujourd’hui, l’enfant devenue une jeune adolescente fait des cauchemars la nuit alors qu’elle est interne dans un lycée de la région. C’est là qu’elle révèle les faits qui lui reviennent sous forme de flashs. Ses camarades de chambre ont alerté l’équipe pédagogique du lycée et c’est à une assistante sociale qu’elle se confie.

Elle explique clairement que son oncle l’a agressée sexuellement à deux reprises au moins, alors que la famille les avait fait dormir ensemble, puis quatre ans plus tard (l’enfant est âgée de 8 ans), sous une tente dans la forêt de Mervent (Vendée).

A la barre, l’oncle concède que quand il est fortement alcoolisé (ce qui lui arrive souvent et à fortes doses) il peut accomplir des choses dont il ne se souvient pas par la suite.

Mais il nie tout attouchement sexuel, encore moins ce qui ressemble à un viol et qui aurait pu être également caractérisé comme tel.

Le problème, selon le procureur de la République qui l’évoque dans ses réquisitions, c’est qu’il n’existe aucun élément matériel pour prouver ce qui a été qualifié de délit finalement par le parquet.

« Il n’y a pas de dossier médical en particulier. Mais un faisceau d’indices concordant ».

Le procureur l’avoue : il est intimement convaincu de la culpabilité du prévenu et requiert pour ce motif à son encontre 6 mois de prison totalement assortis d’un sursis simple et l’inscription au fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijas).
Il s’adresse directement à la mère de l’enfant:

« Cela ne veut pas dire que la parole de votre fille est remise en cause ».

Il revient une dernière fois sur le rapport de l’expert-psychiatre qui évoque le caractère « dangereux » du prévenu et ses tendances « pédophiles ».

Il n’occulte pas dans ce même rapport:

« le besoin d’attirer l’attention dont pourrait également faire preuve la victime et la possibilité qu’elle puisse “ broder ” sur la vérité »

Stratégie opposée de la part de l’avocate de la défense, Me Anne-Laure Blouin, qui n’a retenu que la dernière partie du rapport d’expert.

Me Anne-Laure Blouin défend l’homme aux penchant pédophile

Elle demande sa relaxe et reconnaît que son « client » est un personnage révélant un:

« déficit d’intelligence, mais cela ne constitue pas une infraction »

Une demande que le tribunal a finalement reçue en prononçant la relaxe de l’oncle sans faire aucun autre commentaire.

Source:la nouvelle republique

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