Verdun | Un homme de 28 ans condamné pour sa relation avec une ado de 14 ans

Un homme de 28 ans était poursuivi pour entretenir une idylle avec une ado de 14 ans. Le prévenu a été condamné mais le tribunal a cru en la sincérité de l’amour qui semble unir ces deux êtres aux parcours cabossés.

Le prévenu a déjà passé un mois derrière les barreaux pour ces faits qui se sont déroulés en 2018. Photo d’illustration /F. L.

Ben (*) et Louise (*) s’aiment sincèrement. C’est en tout cas ce qu’ils répètent à cor et à cri, à la barre, ce mercredi. Ils se sont rencontrés en boîte, en février 2018, et le feu de leur amour a progressivement pris. Tous les deux ont eu une enfance difficile. Ben a perdu sa mère et a sombré dans les stups. Louise a consommé du cannabis dès l’âge de 9 ans et vivait sous le toit d’une mère toxicomane. Mais depuis leur rencontre, elle l’empêche « de faire des conneries » et lui l’« encourage ».

Le problème, c’est qu’au moment des faits – entre février et novembre 2018 -, Ben a 28 ans et Louise 14. Elle lui ment sur son âge mais l’amour dissimule ses doutes. Mais Louise fugue à deux reprises pour se réfugier chez son compagnon, qui est hébergé par son père, dans le Nord meusien, où les gendarmes la retrouvent, le 25 novembre dernier. Poursuivi pour soustraction d’enfant et atteinte sexuelle par majeur sur mineur de 15 ans, Ben est alors sous contrôle judiciaire. En accueillant Louise, il le rompt et passe un mois derrière les barreaux.

La victime : « C’est une personne en or pour moi »

« Mais on formait un vrai couple », plaide l’ado, qui avoue avoir déjà eu des rapports sexuels avec des hommes de 33 et 20 ans.

« Il ne m’a jamais forcée. J’ai été violée par mon père quand j’avais 12 ans, j’ai porté plainte et il ne s’est rien passé. Et, là, il va en prison alors que c’est une personne en or pour moi. »

« Pour elle, c’est une histoire d’amour », indique son avocate, Me Bourel, au cours d’une plaidoirie singulière.

« Il y a des règles, il aurait dû agir en adulte mais c’est le seul adulte qui l’a mise en confiance. Je demande symboliquement 500 € de dommages et intérêts mais rien, dans ce dossier, n’indique qu’il y a eu préjudice. »

« En tant que représentant du ministère public, je dois rappeler au prévenu ses obligations de majeur », répète le procureur Guillaume Dupont, pour qui les deux infractions sont constituées. Mais au vu de ce dossier « complexe et sensible », il requiert 6 mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, l’interdiction d’entrer en contact avec Louise et l’obligation de soins.

« Il est là pour expier les fautes de tous ceux qui l’ont précédé »

Des réquisitions que ne digère pas Me Nodée, l’avocat de la défense.

« Aujourd’hui, c’est un bouc émissaire qui est là pour expier toutes les fautes de ceux qui l’ont précédé. Mais qui a été efficace dans le soutien de Louise depuis 5 ans ? Il n’y a que lui ! Avec lui, elle avait à manger sur la table et un toit au-dessus de la tête. En un an, il a déjà bien trinqué alors qu’il l’aimait et lui a offert son soutien. Il n’y a pas de préjudice, peut-on arrêter là, le supplice ? »

Un plaidoyer qui se réfléchit dans le jugement puisque Ben, relaxé pour le chef de soustraction, écope de 3 mois de prison avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve pendant 18 mois, d’une obligation de soins et d’une amende d’un euro symbolique.

Source : EstRépublicain

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