Denain | 6 ans de prison pour avoir eu une relation tarifée avec un enfant
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 18/02/2016
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
L’un avait entre 6 et 8 ans, l’autre 13, lorsqu’ils ont été victimes des agissements d’un gestionnaire qui devait répondre d’agressions sexuelles et de relations tarifées avec des mineurs. Une bien triste affaire examinée par le tribunal correctionnel de Valenciennes il y a quelques jours.
La semaine dernière, deux hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Valenciennes.
L’un était âgé de 24 ans, et l’autre, un ancien gestionnaire aux cheveux blancs, de 56 ans. « Vous avez de la chance, a lâché le président Nicolas Steimer à l’adresse de ce dernier, au moment de lui annoncer qu’il était condamné à six ans de prison, dont la moitié avec sursis et mise à l’épreuve durant trois ans. Si vous étiez devant les Assises, vous encouriez des peines bien plus lourdes. Il va falloir que vous l’intégriez sérieusement ! »
C’est que les faits, qui ont été examinés à huis clos durant près de trois heures, étaient particulièrement graves puisqu’il était question de recours à la prostitution et d’atteintes sexuelles sur deux mineurs.
L’enfant s’interrogeait sur sa sexualité
L’affaire a éclaté en 2012. Léopold * avait alors 13 ans. « Ce jeune garçon, premier de sa classe, avec toutes les caractéristiques du fils parfait, s’interrogeait sur la nature de sa sexualité », relate le procureur François Pérain.
Il était donc entré en contact avec le plus jeune des prévenus par un site de rencontres pour homosexuels. Mais lorsque le prévenu avait pris conscience du jeune âge de Léopold, il avait refusé de le rencontrer. Reste qu’il l’a mis en contact avec le gestionnaire de 56 ans qu’il savait « attiré par les très jeunes hommes ».
C’est donc pour ce rôle d’entremetteur, « cette grosse erreur de parcours », aux yeux du président Steimer, qu’il a été condamné à dix mois de prison avec sursis
Par la suite, Léopold a donc eu une relation sexuelle avec cet homme de 56 ans, à Denain, le long du canal de l’Escaut.
Avant le rendez-vous, le quinquagénaire avait « pris soin de vérifier au moyen d’un échange de photos que l’adolescent avait bien seulement 13 ans », poursuit le procureur.
Puis il a rémunéré ce rapport sexuel à hauteur de 50 €. Une relation sexuelle que le jeune garçon avait souhaitée, comme le confirment leurs échanges Internet.
Mais « cette expérience ne lui avait pas franchement plu ».
L’adolescent a donc refusé quand le quinquagénaire a voulu avoir une seconde relation avec lui, contre 150 €.
« Peu enclin à comprendre l’impact sur ses victimes »
Le prévenu a alors menacé de révéler son homosexualité, en le taguant sur les murs de son collège.
Effrayé, le jeune garçon a donc fini par avouer ce chantage à ses parents qui ont ensuite déposé plainte.
Une information judiciaire est alors ouverte.
C’est dans ce cadre-là que le pédophile a avoué s’être déjà adonné, entre 1994 et 1996, à des attouchements sur son neveu qui avait entre 6 et 8 ans.
« À l’audience, il reconnaissait la matérialité des faits mais apparaissait bien peu enclin à comprendre l’impact de tels faits sur ses victimes », déplore François Pérain quand l’avocat du prévenu, Me Hisbergues note « une amélioration de son état psychologique. Les séances avec le psychologue lui ont fait prendre conscience des conséquences de ses actes. Ça a annihilé sa volonté de réitérer ce type d’expérience ou de céder à ce type de pulsion».
Condamné à six ans d’emprisonnement, dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, le gestionnaire devra suivre des soins psychologiques et indemniser les victimes. Il n’a plus le droit d’entrer en contact avec des mineurs et sera inscrit dans le fichier des délinquants sexuels.
Source: http://www.lavoixdunord.fr/
Source(s):