Ussel | Un récidiviste condamné à 8 ans de prison ferme pour agressions sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 30/03/2022
- 14:30
Catégories :
Mots clés :
La condamnation prononcée en 2011 par la cour d’assises de la Corrèze à l’encontre d’Éric Martins a pesé lourd dans l’appréciation du dossier jugé toute la journée ce mardi 29 mars par le tribunal correctionnel de Tulle.
Condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour viols sur mineurs, l’homme aujourd’hui âgé de 52 ans devait répondre de nouvelles infractions sur des mineurs.
Quelques semaines après sa sortie d’incarcération, il était suspecté d’agressions sexuelles commises sur le fils et la fille de la Corrézienne qui l’hébergeait, fin 2019 et début 2020, à Ussel.
Les enfants avaient alors respectivement 14 ans et 10 ans.
Déjà sous le coup d’une interdiction d’approcher des mineurs
C’est dans un huis clos familial étouffant que se sont déroulés les faits, que le ministère public a qualifiés de « très graves ».
Après sa détention, l’homme s’installe chez la mère des jeunes victimes, à qui il a été présenté par une amie commune.
La journée, comme le quinquagénaire l’a rappelé à la barre, il s’occupe des enfants entre les apéros, qui s’enchaînent presque quotidiennement.
La présidente d’audience a relevé:
« Vous aviez pourtant interdiction d’approcher des mineurs au regard de votre condamnation de 2011 pour des faits criminels »
C’est l’un des cinq enfants de cette fratrie issue de trois pères différents, tous pourtant bénéficiaires d’une mesure d’assistance éducative, qui va dénoncer les faits.
La magistrate retrace:
« Le père, incarcéré, va saisir le procureur de la République de Tulle par courrier et c’est comme cela que la procédure va débuter »
Rapidement, les enquêteurs entendent les frères et sœurs et obtiennent des révélations graves.
Franck (*), 14 ans, explique avoir été contraint à des actes sexuels alors qu’il dormait sur la mezzanine.
Alix, sa sœur âgée de 10 ans, leur fait part de caresses reçues au moment de la sieste ou durant la nuit.
Mélanie, 12 ans, évoque, elle aussi, des faits, mais qui dans son cas feront l’objet d’un non-lieu partiel.
Signes de stress post-traumatique chez les enfants
Le tribunal a noté:
« Vous aviez indiqué à la mère des enfants que vous sortiez d’une longue détention pour cambriolage »
Avant de multiplier, en vain, les tentatives pour obtenir des aveux.
Les infractions sexuelles sur le jeune adolescent ?
« C’est lui qui était sur moi »
répond l’homme au visage creusé, évoquant explicitement un consentement de la victime.
Les caresses répétées sur sa sœur ?
« C’est faux, je ne sais pas pourquoi elle a dit ça. »
Me Marche, avocate des jeunes victimes, qui l’a qualifié de « prédateur », s’est enquis:
« Donc elle ment ? »
Des dénégations qui ont également agacé la procureure de la République, laquelle a rappelé que le prévenu, lorsqu’il était jugé pour viols sur mineurs, « avait déjà nié toute la procédure durant sa responsabilité » :
« On a là une sorte de motif récurrent »
Citant les expertises, « qui montrent pour les enfants des signes de stress post-traumatique » comme celles du mis en cause, « où il est fait état de dangerosité psychiatrique et criminologique », elle a insisté :
« Il faut le condamner lourdement. »
Malgré les efforts de Me Akakpovie à la défense pour éviter de lire le dossier à l’aune de la condamnation criminelle de son client, ce « coupable idéal », le tribunal a presque entièrement suivi les réquisitions : 8 ans de prison ferme et un suivi socio-judiciaire de 10 ans comprenant notamment une injonction de soins, une interdiction de contact avec les mineurs, avec les victimes et leur famille, ainsi qu’à une interdiction à paraître en Corrèze.
(*) Les prénoms des victimes, mineures au moment des faits, ont été modifiés.
Source(s):