Douai | Un homme condamné à 1 an de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement un garçon de huit ans

Le profil du prévenu est particulier. D. R. est déficient mental. C’est la troisième fois qu’il agresse sexuellement un mineur. Pour ces faits, le tribunal a décidé un suivi sociojudiciaire de cinq ans.

C’est quand le prévenu s’est retrouvé seul avec l’enfant qu’il l’a agressé. Photo Johan Ben Azzouz
C’est quand le prévenu s’est retrouvé seul avec l’enfant qu’il l’a agressé. Photo Johan Ben Azzouz

Il y a comme une pointe d’absence dans le regard de D. R. Un sourire chétif, au coin de ses lèvres. Les expertises réalisées soulignent une « déficience intellectuelle » et une « débilité légère », à la personnalité de D. R.

Alors, Agnès Talon, présidente du tribunal, prend le soin de choisir ses mots pour interroger le jeune Douaisien de 20 ans et tenter de comprendre pourquoi il a agressé sexuellement le fils de la compagne de son frère. Mais D. R. n’a que le « non » à la bouche.

Et puis, à force de répéter le déroulement de la soirée, le jeune Douaisien avoue tout. Le « oui » prend la tête, talonné de près par le « je sais pas », quand Agnès Talon demande pourquoi il a menti. « J’ai peur de la prison », murmure-t-il.

Le 21 août 2013, il est en séjour chez son frère à Saint-Ouen, près de Paris où vivent sa petite amie et son fils, âgé de huit ans.
Dans la soirée, la mère et son compagnon s’absente. D. R. reste seul avec le fils de sa belle-sœur.

L’homme l’oblige à prendre une douche. Il frotte alors son sexe sur les fesses du garçon. Puis, il le force à aller se coucher. Allongé dans le lit, il recommence de nouveau son agression.

De retour au domicile une heure plus tard, la mère remarque que son fils est en pyjama. Au moment de le coucher, l’enfant fait une crise. La nuit même, l’enfant se confiera à son beau-père.

Le problème, D. R n’en est pas à son coup d’essai. Pour deux autres affaires similaires, lorsqu’il était mineur, un non-lieu avait été prononcé à cause de l’abolition du discernement.

« Ils (la famille du prévenu, NDLR) ne m’avait jamais parlé du passé de D. R.  Ils auraient dû me mettre en garde », déplore la jeune mère venue assister à l’audience.

Au fond de la salle, les parents du prévenu écoutent sagement.

Au début de son réquisitoire, le procureur de la République, Frédéric Teillet, s’adresse à eux. « L’entourage doit être vigilant à ce qu’il ne se retrouve plus seul avec un enfant. »

La question de la responsabilité pénale intervient. « Il est atteint d’une déficience mentale profonde. Il n’est pas accessible à une sanction pénale. », plaide l’avocate de la défense, Maître Véronique Lausin.

Le parquet le déclare responsable de ces actes. Il requiert un an de prison avec sursis, conscient que la « compréhension de la peine sera limité . »
Le tribunal constate l’altération du discernement, assigne un suivi sociojudiciaire de cinq ans. D. R. devra verser 3 800 € de dommages et intérêts à la victime et sa mère.

Source: http://www.lavoixdunord.fr/

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