Tribunal de Saint-Omer | Soupçonné d’agressions sexuelles sur son fils, qui dit la vérité ?
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 18/11/2015
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Devant le tribunal correctionnel de Saint-Omer, mardi 17 novembre matin, un père de famille était jugé pour détention d’images pédopornographiques et agressions sexuelles sur son fils, des faits qu’il nie.
Les débats ont tourné autour du contexte familial et de la parole d’un enfant. Le jugement est en délibéré.
Peut-on nier les faits jusqu’à l’évidence et être crédible quand on clame son innocence pour des faits plus graves qui vous sont reprochés ? Le tribunal correctionnel de Saint-Omer, en plaçant son jugement en délibéré au 15 décembre, s’est donné un mois de réflexion.
Un Audomarois de 46 ans, au casier judiciaire vierge, était poursuivi pour agressions sexuelles sur son fils, mineur de moins de 15 ans – des faits qu’il nie – et détention d’images pédopornographiques, des faits qu’il a toutes les peines du monde à reconnaître.
« Votre fils est un menteur ? »
Tout commence, en 2015, par une énième procédure entamée par la mère devant le juge des affaires familiales. Le juge décide que le garçon de 11 ans doit revoir son père alors que les deux n’ont plus de contact depuis un an.
À la veille du rendez-vous, le fils révèle que son père lui aurait fait subir des agressions sexuelles il y a quelques années. Une enquête est ouverte. L’adulte est entendu par les policiers.
La première question qu’ils lui posent est la suivante : « Nous avons saisi votre ordinateur, va-t-on y trouver des fichiers pédopornographiques ? » Le prévenu répond : « Non. »
Or les policiers trouvent plusieurs dizaines de photos gravées sur des DVD, des CD ou stockées sur des clefs USB.
Les dénégations et les explications du prévenu ne sont pas crédibles.
En revanche, il nie en bloc les agressions sexuelles. « Votre fils est un menteur ? », demande l’avocat de la partie civile. « Oui », répond le prévenu.
Prudence
Isaline Roux, substitut du procureur, est intraitable dans ses réquisitions sur la détention des images pédopornographiques.
« Ces images entretiennent un système qui débouche sur le viol d’enfants. »
Elle est plus hésitante sur les agressions sexuelles et demande au tribunal de prendre les propos du garçon avec « beaucoup, beaucoup de prudence ».
Elle requiert huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de soin.
L’avocat de la défense a pointé le « conflit familial intense » et a laissé entendre que l’enfant a pu être « manipulé par la mère qui dénigre le père ».
Source: http://m.lavoixdunord.fr/
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