Bourges | Procès en appel de Jacques Mbakam, déjà condamné à 25 ans, pour viols et agressions sexuelles sur mineurs en récidive

Condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour des agressions et viols, un sexagénaire domicilié à Vendœuvres a fait appel de cette décision.

© Photo Stéphanie Para – Le Berry républicain – MaxPPP

À l’ouverture de son procès devant la cour d’assises d’appel du Cher, qui le juge depuis lundi et jusqu’à ce jeudi, pour un viol, deux viols aggravés en récidive et une agression sexuelle, Jacques Mbakam, s’est dit désireux de progresser vers la vérité des faits.

Il est grand temps. Toujours il louvoie et se défausse.

Pour ces mêmes faits, la cour d’assises de l’Indre, l’avait condamné, en mars 2019, à vingt-cinq années de réclusion criminelle, dont seize ans de peine de sûreté.

En appel, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Pourtant, à rebours de ses bonnes intentions, Jacques Mbakam, 69 ans, aura passé la journée de lundi, à louvoyer, à se défausser.

Bref, à esquiver cette fameuse vérité.

Aux questions les plus simples, il n’a pas pu, su ou voulu apporter la moindre réponse claire.

Il est établi, solidement, qu’il est né au Cameroun, « dans un village de l’Est ».

Son père, un notable, l’a envoyé à Douala, la capitale, à 15 ans.

En 1971, le voilà en France, marié et père d’un enfant (il en a cinq au total).

Il a 20 ans.

En 1987, il soutient une thèse en économie politique.

« Dans l’intervalle, lui demande le président Pignoux, vous avez vécu de quoi ? »

La cour attend toujours la réponse.

Car sa trajectoire de vie est si pleine de trous et de zones d’ombre qu’elle ne laisse qu’une pénible impression de flou.

Sa vie professionnelle ? Mystère.

Jacques Mbakam est retraité, mais de quoi ?

Il évoque des études universitaires tous azimuts, des diplômes en droit, en sciences sociales.

Se présente comme « chercheur », « philosophe », « anthropologue », chargé de diverses « missions de conseil », toutes bien fumeuses.

Évoque encore des activités politiques dans la mouvance de l’opposition camerounaise.

Le tout est évidemment invérifiable.

Ce qu’on sait ?

Il a vécu à Paris et dans l’Oise, puis s’est établi dans l’Indre, à Buzançais ; puis Vendoeuvres, où l’essentiel des faits a été commis selon l’enquête.

Et aussi et surtout, en février 1997, la cour d’assises de Paris l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle, pour viol sur mineure de 15 ans.

Ce qu’il niait déjà et nie toujours, dénonçant « une vengeance politique ».

« Il parle, beaucoup, a résumé un expert psychologue.

Il emmène son interlocuteur dans une sorte de spirale de mots.

Et ne fait guère de place à l’écoute… »

Chaque intervention, durant ces deux premiers jours de Jacques Mbakam est venue confirmer ces propos.

Source : La Nouvelle République

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