Tours | Un septuagénaire condamné à 2 ans avec sursis pour avoir agressé sexuellement sa petite-fille de 9 ans pendant 3 ans

L’affaire est sombre. Le délit si laid, son atmosphère si étouffante que l’envie de tourner les talons s’est rapidement fait sentir. « Long et douloureux », résume en deux adjectifs une avocate étrangère au dossier, assise dans le public.

Tribunal de Tours

Paul est arrivé à l’audience visage cadenassé, hier. Dans sa chemise orange et sa tignasse blanche, il a des airs de papy rigolo.

Ses mots et la raison pour laquelle il a dû prendre place à la barre du tribunal correctionnel de Tours finissent de chasser l’idée.

Le septuagénaire est venu s’expliquer des agressions sexuelles commises sur sa petite-fille.

« À 9 ans, son intimité a été violée, sa vie bouleversée », tonne sèchement l’avocate de la partie civile.

Paul, 75 ans, éclate en sanglots, dans un mouchoir de tissu trop petit pour essuyer ses larmes.

Des larmes « de honte » qui pèsent peu face à la détresse de sa petite-fille.

« Je crois que j’étais tombé un peu amoureux, ça faisait longtemps que je vivais seul… », lâche-t-il avec maladresse.

Silence de plomb dans la salle.

De 2009 à 2012, le grand-père a profité du huis clos familial pour sévir, à la moindre occasion.

À Cinq-Mars-la-Pile, « régulièrement », pointe la présidente, Stéphanie Dupont, à Oléron, lors de vacances, Paul a laissé ses mains et son esprit divaguer.

La litanie des caresses sur la poitrine, sur les cuisses, sur les parties intimes, bien qu’édulcorée, ajoute de la douleur à l’affaire.

« J’ai pris sa main, je l’ai posée sur mon sexe, j’ai mis la mienne sur le sien… Ça n’a duré que trois minutes… »

La maladresse, encore.

La peine de ce vieil homme abusé à l’adolescence, elle, n’est pas feinte.

Mais elle n’atténue rien.

« Papy, tu ne peux pas faire ça », lui assène sa petite-fille, rapporte l’instruction.

Plusieurs années plus tôt, Paul s’était déjà laissé aller. Sur sa fille.

« J’ai envie de toi », tente-t-il, comme une invitation.

Refus et regards confus.

Depuis, le septuagénaire consulte.

Une étape dans « l’œuvre de repentance », mise en avant par son conseil.

Trop discrète pour l’avocate de la partie civile, qui enfonce le prévenu, terré, selon elle, « dans une logique de nier le calvaire qu’il a fait subir » à sa petite-fille, aujourd’hui majeure.

Debout devant ses juges, avancé pour mieux entendre les débats, Paul n’a plus les arguments.

Juste des larmes, inaudibles, pour « demander pardon » et accompagner la lecture de sa peine : deux ans de prison avec sursis.

Source : La Nouvelle République

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