Toulon | Un délinquant sexuel plaide “le surmenage”
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 16/02/2021
- 07:10
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Deux proches de Philippe P. sont venus à la barre du tribunal correctionnel de Toulon pour dire leur stupeur:
“Il a pété les plombs, je ne vois que ça, on ne le reconnaît pas.”
Le prévenu est poursuivi pour une série d’exhibitions et d’agressions sexuelles que lui non plus n’explique pas.
“C’est incompréhensible, je ne sais pas pourquoi j’ai ces pulsions, je ne sais pas ce qu’il m’arrive”
En novembre et en décembre, cet ancien intendant d’ambassade a multiplié les gestes déplacés.
Déjà condamné pour des faits similaires à un an de prison en novembre, il a écopé de deux années de détention supplémentaires.
PANTALON ET SLIP BAISSÉS
Ici, une main sur la poitrine d’une voisine dans un ascenseur dans son immeuble à Hyères. Là, une main sur les fesses d’une employée dans l’Ehpad, à Toulon, où était placé son père.
Cette dernière n’avait pas réagi pensant que le quinquagénaire n’avait pas fait exprès. Elle l’avait retrouvé quelques temps plus tard sur le parking de son lieu de travail.
“Pantalon et slip baissés, décrit la présidente de l’audience du tribunal correctionnel, avec le sexe en érection.”
Dans un bus entre Hyères et La Crau, deux adolescentes ont assisté au même spectacle.
“Le sexe à l’air, il les regardait en ouvrant la bouche et en tournant la langue.”
L’une des victimes a dégainé son smartphone pour prendre une photo.
Une autre victime se trouvait dans une voiture, côté passager, stationnée près de la gare d’Hyères.
Elle attendait le retour de sa mère d’une consultation chez un dentiste quand l’homme -chauve aux yeux clairs- a collé son pénis contre la vitre. Philippe P. a essayé d’ouvrir la portière.
“Qu’auriez-vous fait si elle n’était pas verrouillée?” –”Je ne sais pas.”
Deux expertises psychiatriques n’ont décelé aucune pathologie.
“Il sait faire la différence entre ce qui est licite et ce qui est illicite.” Le procureur Thibault Appert a dénoncé “des comportements qui donnent l’image d’un prédateur sexuel”.
Le magistrat a réclamé quatre ans de prison.
“UN SUICIDE SOCIAL”
En défense, Me Morgan Daudé-Maginot a plaidé un contexte de surmenage après une carrière aux États-Unis, brutalement interrompue au printemps par la pandémie.
“Sa femme est au paroxysme de la maladie d’Alzheimer, il s’est retrouvé isolé socialement. Vous avez face à vous quelqu’un qui s’est suicidé socialement (…) Vous pouvez considérer qu’au moment des passages à l’acte, il y avait une altération de son discernement. Vous n’êtes pas tenus par les certificats médicaux.”
Le tribunal, présidé par Marie-Laure Arnouil a ordonné comme peine complémentaire un suivi sociojudiciaire de trois ans comportant une obligation de soins, sans quoi le délinquant sexuel effectuera deux ans de prison en plus.
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