Sarthe | L’ancien prêtre condamné à 3 ans de prison pour agressions sexuelles sur mineurs

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Max Guibert viole l’innocence d’au moins 6 enfants durant sa fonction de prêtre
Le jugement avait été mis en délibéré, le prêtre Max de Guibert a été condamné lundi 18 janvier 2021 par le tribunal du Mans (Sarthe) à 3 ans de prison ferme pour des agressions sexuelles sur six mineurs.

Il avait fallu deux jours les lundi 7 et mardi 8 décembre 2020 pour examiner les différents témoignages suite à l’accusation de faits d’agressions sexuelles à l’encontre de l’abbé Max de Guibert.

Les faits « d’attouchements sur mineurs » couvraient la période entre 1990 et 2003 alors que le curé officiait à Mamers et Bonnétable (il a également été affecté dans les paroisses de Parigné-l’Évêque, Le Grand-Lucé et Savigné-l’Évêque). Neuf jeunes ados alors âgés de 10 à 15 ans à l’époque figurent parmi les victimes présumées.

Il reconnait « des maladresses »

Lors du procès devant le tribunal correctionnel du Mans (Sarthe), l’homme d’église avait nié avoir commis des faits d’ordre sexuels.

Il avait alors mis en avant des méthodes éducatives tout en reconnaissant « des maladresses ».

Toilette, séance photo, fessée…

De manière plus précise, il avait été question d’une toilette intégrale d’un garçon de 11 ans dans un ruisseau alors que le père Max de Guibert encadrait les scouts.

D’autres témoignages ont évoqué une séance photo plutôt particulière d’un jeune homme nu au presbytère de Mamers.

A la barre, il avait souligné qu’il avait procédé

« à des fins pédagogiques, pour renouveler mon diaporama d’éducation sexuelle, matière pour laquelle je suivais une formation ».

La présidente cherchait alors « le lien entre l’éducation sexuelle et son sacerdoce ».

Autre fait dénoncé : une fessée « cul nu ».

La relaxe demandée par les avocats

Les avocats de la défense ont dénoncé le manque de preuves dans « un dossier vide »… Le travail d’enquête des gendarmes qui avaient interrogé un très large panel d’enfants avait aussi été critiqué.

La relaxe du prêtre avait été demandé sous les yeux et oreilles attentives de représentants du diocèse du Mans.

Maître Stefan Squillaci (dont le cabinet a été fondé avec un certain Maître Éric Dupond-Moretti en 1991) s’était alors égosillé à dire que l’on voulait absolument faire passer son client pour « un prêtre pédophile »…

Si le procureur a réclamé une relaxe partielle pour des faits concernant deux des plaignants, il estimait que les faits étaient avérés pour les six autres et avait requis à l’encontre du prêtre quatre ans de prison ferme.

Un aménagement de peine envisageable

Le tribunal s’est accordé sur une relaxe partielle (comme requis) pour les faits concernant trois des plaignants, il s’est prononcé pour la culpabilité des autres faits « d’atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans par une personne ayant autorité » commis principalement à Mamers et Bonnétable.

Max de Guibert écope ainsi de 3 ans de prison ferme.

Une décision qui sera aménagée par le juge d’application des peines car le prêtre sarthois a déjà purgé de 18 mois de privation de liberté.

Il a aussi été condamné à une injonction de soins et de « suivi socio-judiciaire pendant 5 ans » ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

Pas d’interdiction d’exercer une fonction sacerdotale

En revanche, il ne se voit pas interdire d’exercer une fonction sacerdotale. La présidente a expliqué que le tribunal laissait cette décision à l’appréciation à l’Église.

Enfin, l’abbé doit payer des sommes variant de 2000 à 3000 € pour préjudice moral en faveur de six plaignants.

L’association « Innocence en danger » obtient un euro symbolique de dédommagement conformément à sa demande. Les frais de procédure sont également à la charge du prévenu.

Cette condamnation est susceptible d’appel dans les dix jours.

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